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Un cachet
est un petit sceau en métal, ou en pierre fine montée sur
métal, attaché à un anneau
ou à un manche, et portant un signe, une figure ou une inscription,
dont on marque l'empreinte sur une lettre qu'on ferme.
L'origine des cachets est très ancienne. Les Égyptiens les connaissaient : Plutarque dit que les anneaux de la caste militaire avaient pour cachet la figure d'un scarabée. La Bible fait mention des cachets de Salomon et d'Assuérus. Sur l'anneau de Polycrate il y avait une lyre. Celui de Cléarque, chef des Dix mille, portait une Artémis dansant avec ses nymphes; celui de Séleucus, roi de Syrie, une ancre. Diogène Laërce parle d'une loi de Solon qui défendait aux graveurs de garder l'empreinte des cachets qu'ils avaient vendus. Chez les Romains, signer c'était apposer son cachet, et comme celui-ci portait un signe (signum), c'est du là qu'est venu le mot signature. C'était une politesse et une marque de confiance que d'envoyer son cachet à quelqu'un. Il en était encore ainsi chez les musulmans à l'époque des Croisades; car le Vieux de la Montagne (Ismaéliens) envoya le sien à Saint Louis. A leurs derniers moments les empereurs romains faisaient remettre leurs cachets à leur successeur. Perdre son cachet, comme cela arriva à Galba, à Hadrien, et plus tard au sultan Sélim Ier, était d'un funeste présage. Les premiers chrétiens portèrent souvent sur leurs cachets le monogramme du Christ, ou bien une colombe, un poisson, une ancre, une lyre, une palme, une image de saint, une croix, les symboles des évangélistes, etc. Les chevaliers du Moyen âge signaient et cachetaient avec le pommeau de leur épée. Les anciens rois de France se servirent de pierres antiques pour leurs cachets; dans la suite ils s'en firent graver de particuliers; François Ier adopta une salamandre, et Louis XIV un soleil. On conserve au Cabinet des médailles de Paris une intaille sur cornaline dite cachet de Michel-Ange; dans un espace de 15 millimètres de largeur sur 13 de hauteur, elle contient 15 figures humaines et 3 figures d'animaux : c'est un chef-d'oeuvre de gravure. Mahomet avait
adopté un cachet d'argent avec ces mots : Mahomet envoyé
de Dieu; il le porta au doigt jusqu'à sa mort, et il le passa
à ses successeurs. Le cachet de Tamerlan
portait trois cercles accompagnés de deux mots persans dont le sens
était : tu as été sauvé pour avoir dit la
vérité. Traditionnellement, les musulmans ont eu des
cachets pour lesquels le jaspe et l'agate sont les seules pierres permises;
à l'exemple des juifs, ils en ont exclu
toute figure humaine; on n'y trouve pas non plus leurs titres ou qualités
: ils se contentent d'une devise, d'une sentence, ou d'un verset du Coran.
Jadis on scellait avec de l'argile; plus tard on employa la cire; mais comme la chaleur la fondait et effaçait l'empreinte, les musulmans adoptèrent une encre noire épaisse, assez semblable à l'encre d'imprimerie. L'orgueil exige le cachet au haut de la page, la politesse en bas; le grand vizir l'apposait en marge. En Europe, les lettres étaient, au Moyen âge, liées avec des rubans dont le noeud était fixé par un cachet; cette manière de sceller les lettres était encore adoptée au XIXe siècle pour les missives princières ou les brevets. Les cachets modernes des administrations s'appliquent à l'encre sur les pièces à signer. Ceux, en voix de disparitrion, que les particuliers appliquent à leurs lettres ne sont plus qu'un objet de de pur caprice. (E. L.). |
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