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Lacroix

L'abbé Nicolle de Lacroix est un géographe, né à Paris en 1704, mort en 1760, se consacra à l'enseignement de la géographie, On a de lui une Géographie moderne, 1747, fréquemment réimprimé et qui est restée longtemps classique. 
(Il ne faut pas le confondre avec un autre Lacroix, maître de langues et de géographie à Lyon, mort vers 1715, qui a composé une Géographie universelle, 1690, des ouvrages élémentaires, une Morale, 1675, une Poétique, 1675 et 1694.)
Silvain François Lacroix est un savant mathématicien, né en 1765, mort en 1843, se fit connaître dès 1787 par un travail sur les assurances maritimes, qui fut couronné par l'Académie des sciences; entra à l'Institut dès sa fondation, enseigna successivement les mathématiques à l'École militaire, à l'École centrale des Quatre-Nations, à l'École polytechnique, à la Faculté des sciences, dont il devint le doyen, enfin au Collège de France (1815). 

On lui doit un Cours de mathématiques (arithmétique, algèbre, géométrie, trigonométrie), publié de 1796 à 1801, ouvrage élémentaire, remarquable par la clarté de l'exposition, et dans lequel il introduisit l'usage de la méthode analytique; un Traité du Calcul différentiel et intégral (1797 et 1810 -1819), ouvrage d'un genre plus élevé, qui est le fondement de sa réputation; un Essai sur l'enseignement des mathématiques, 1805, où l'on remarque la partie qui traite des méthodes.

Paul Lacroix est un écrivain français, né à Paris le 27 février 1806, mort à Paris le 16 octobre 1884, fils de l'écrivain Jean-Louis Lacroix (de Niré). Il achevait à peine ses études au collège Bourbon lorsqu'il publia une édition des Oeuvres complètes de Clément Marot (1824) et présenta au comité de lecture de l'Odéon plusieurs pièces qui furent reçues, mais non représentées. Collaborateur ou même directeur du Mercure du XIXe Siècle, du Figaro, du Gastronome, il adopta pour pseudonyme favori celui de Bibliophile Jacob et devint promptement plus célèbre sous ce nom d'emprunt que sous le sien propre. II le justifia d'ailleurs par un constant amour des livres et des bibliothèques publiques dont il réclamait en maintes occasions la réforme et l'amélioration. Membre du comité des travaux historiques, il fut chargé en 1839 d'une mission littéraire en Italie et nommé en 1855 conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal où il mourut.

Si sa vie publique n'a pas offert d'autres incidents, il est en revanche beaucoup plus difficile d'énumérer les écrits de toute nature auxquels il a prêté sa plume ou son nom, car, pas plus que pour Dumas père dont il a presque égalé la fécondité, on ne saurait sérieusement porter à son actif tout ce que les répertoires bibliographiques ont enregistré sous sa signature, et, pour introduire quelque clarté dans cette nomenclature, il faut grouper sous des rubriques diverses les titres des livres dont le frontispice annonce sa paternité ou sa collaboration.

C'est d'abord toute une série de romans historiques ou soi-disant tels : l'Assassinat d'un roi, le Couvent de Baïano, les Soirées de sir Walter Scott à Paris (1829); le Bon Vieux Temps (1835) qui en forme la suite; Vertu et Tempérament (1832); la Folle d'Orléans (1838); Pignerol (1836); l'Homme au masque de fer (1836); Mon Grand Fauteuil (1836); Aventures du grand Balzac (1838); la Soeur du Maugrabin (1838); le Roi des ribauds, la Danse macabre (1832); Médianoches (1835); les Francs-Taupins (1833); le Marquise de Chatillard (1839); le Chevalier de Chaville (1841); le Singe (1842); Un Duel sans témoins (1843); Une Bonne Fortune de Racine (1844), auxquels il faut ajouter les Contes du bibliophile Jacob à ses petits-enfants (1834); la Convalescence du vieux conteur (1832), et sa suite (1837); les Récits historiques à la jeunesse (1844), etc. 

Collaborateur de Henri Martin pour la première édition de son Histoire de France et pour son Histoire de Soissons (1837-1838, 2 volumes), il avait entrepris seul une vaste Histoire du XVIe siècle en France, interrompue après l'incendie de la rue du Pot-de-Fer qui détruisit les quatre premiers volumes, et dirigé avec Ferdinand Séré une somptueuse publication, le Moyen Age et la Renaissance (1847-1852, 5 volumes), dont il tira plus tard les éléments de nombreuses monographies illustrées, éditées par la maison Didot et continuées par lui jusques et y compris le XVIIIe siècle. Dans un ordre d'idées très différent, on peut encore citer une Histoire de la prostitution chez tous les peuples (1851-1852, 6 volumes) et des Mémoires curieux sur le même sujet signé Pierre Dufour, que Paul Lacroix n'a jamais reconnus ni désavoués et qui furent mis au pilon; une Histoire politique, anecdotique et populaire de Napoléon III (1853, 4 volumes); une Histoire de la vie et du règne de Nicolas Ier, empereur de Russie (1864-1875), publication inachevée pour laquelle il recevait une pension du tsar, etc.

Collaborateur assidu du Bulletin du bibliophile et de tous les autres recueils similaires, Paul Lacroix a réuni sous les titres d'Enigmes et découvertes, de Mélanges et de Dissertations bibliographiques (1867, 3 voumes), quelques-uns des innombrables articles qu'il leur avait fournis. Comme directeur de l'Alliance des arts qu'il avait fondée avec Thoré et Techener, il rédigea ou annota d'importants catalogues, entre autres celui de la vente Soleinne, réclama, dans la Réforme de la bibliothèque du roi (1845), quelques-unes des améliorations réalisées depuis et prit avec plus de zèle que de conviction la défense de Libri lors du procès qui lui fut intenté. 

Sa Bibliographie moliéresque (1872, 1875); son Iconographie moliéresque (1876), sa Bibliographie et iconographie de tous les ouvrages de Restif de La Bretonne (1875), offrent les mêmes qualités et les mêmes défauts que ses divers travaux d'érudition, et l'on ne peut les consulter qu'avec défiance. Il s'en faut que cette liste, si longue qu'elle soit, comporte la totalité des écrits de Paul Lacroix, et même après avoir rappelé qu'il fut l'auteur d'un pamphlet mensuel, les Papillons noirs (1840, 4 volumes), le traducteur des Lettres d'Héloïse et d'Abélard, et des Oeuvres dramatiques de l'Arétin, l'éditeur de la première Collection moliéresque et d'Oeuvres inédites (plus ou moins authentiques) de La Fontaine (1863-1867, 2 volumes), le directeur de la Bibliothèque gauloise, de la Revue universelle des arts, de l'Annuaire des artistes et des amateurs (1860-1863, 3 volumes), il resterait encore beaucoup à citer. C'est assez pour donner une idée suffisante de l'activité d'un homme qu'on ne saurait accepter ni proposer pour guide, mais qui, en dépit de ses erreurs, est l'un des initiateurs du mouvement historique qui n'a cessé de se consolider tout au long du XIXe siècle

Mme Paul Lacroix, née Apolline Biffe, a collaboré à un roman de son mari intitulé De près et de loin, roman conjugal (1837) et publié diverses nouvelles et des récits pour les enfants : Fleur de terre et Fleur des champs (1854); Falcone (1856), réimprimé sous le titre les Deux Perles (1890); Madame Berthe (1861). (Maurice Tourneux).

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