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Joubert

Joubert (Joseph), moraliste né à Montignac (Corrèze) le 6 mai 1754, mort à Villeneuve-sur-Yonne le 3 mai 1824. En 1778, il abandonna l'ordre des Pères de la doctrine chrétienne, où il avait professé, et vint à Paris où il fréquenta, paraît-il, Diderot, d'Alembert, Marmontel et surtout Fontanes dont il devint l'intime ami. Elu juge de paix à Montignac en 1790, il se maria en 1793 et vint habiter Villeneuve-sur-Yonne, d'où sa femme était originaire, et où il passa la plus grande partie de sa vie. Néanmoins, il résida souvent à Paris, autant à raison de ses fonctions de conseiller de l'Université dont Fontanes l'ayait gratifié que par suite de sa liaison également intime avec Châteaubriand.

Joubert n'a rien publié de son vivant et il dut sa célébrité à un choix de Pensées (1838, in-8), pratiqué par Châteaubriand dans les manuscrits qu'il avait laissés, et depuis augmenté par les soins du neveu de l'auteur, Paul de Raynal, sous le titre de : Pensées, Essais, Maximes et Correspondance (1842, 2 vol., 4e éd. augm., 1864, 2 vol. in-18). Un fils de ce même éditeur a donné beaucoup plus tard les Correspondants de Joubert (1883, in-18), choix de lettres à lui adressées par Mmes Pauline de Beaumont, de Chateaubriand, de Guitaut, Mlle de Chastenay, Fontanes, Molé, etc. (M. Tx.).

Joubert (B.-Catherine) , né en 1769 à Pont-de-Vaux en Bresse, s'engagea en 1791, et se signala sous Bonaparte en Italie, où il gagna sur le champ de bataille les grades de général de brigade et de général de division. Nommé en 1798 général en chef de l'armée d'Italie, il fit preuve d'une grande habileté. Mais, le Directoire voulant limiter le pouvoir des généraux en chef, il donna sa démission. Rappelé au commandement de l'armée d'Italie en 1799. il fut tué à la bataille de Novi. La ville de Pont-de-Vaux lui a érigé une statue exécutée par le Gendre-Héral, un des plus habiles statuaires du XIXe siècle.
Joubert (André), littérateur né à Angers en 1848, mort en 1891. Avocat à Angers, il a laissé un grand nombre d'études d'histoire locale fort intéressantes, entre autres : Paysages et croquis (Angers, 1867, in-12); les Invasions anglaises en Anjou aux XIVe et XVe siècles (1872, in-12); Recherches épigraphiques (1883, in-8); Etude sur la vie privée au XVe siècle en Anjou (1884, in-8); Un Mignon de la cour de Henri Ill. Louis de Clermont (1885, gr. in-8); le Comte de Falloux (1885, in-8); la Vie agricole dans le Haut-Maine au XVe siècle (1885, in-8); Histoire de Saint-Denis d'Anjou (18867, 2 vol. in-8); la Vie agricole dans le Haut-Maine au XIVe siècle (1886, gr. in-8); Histoire de Mesnil et de ses seigneurs (1887, in-8); Histoire de la baronnie de Craon (1888, in-8), etc.
Joubert (Le P. Charles), mathématicien né à Beaulieu (Maine-et-Loire) le 3 avril 1825. Sorti en 1848 de l'Ecole normale, il a d'abord été professeur de lycées, puis est entré dans l'ordre des jésuites (1854), et a enseigné pendant trente-deux ans les mathématiques spéciales à la célèbre école Sainte-Geneviève (école de la rue des Postes). Il a aussi fait un cours, de 1876 à 1888, à l'Institut catholique de Paris. Géomètre fort distingué, il a publié dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris (1859 à 1875) plusieurs mémoires originaux sur les fonctions elliptiques, sur les équations du 5e et du 6e degré, sur la théorie algébrique des formes homogènes du 4e degré à trois indéterminées, etc. Il a donné à part : Sur la Théorie des fonctions elliptiques et son application à la théorie des nombres (Paris, 1860, in-4); Sur les Equations qui se rencontrent dans la théorie de la transformation des fonctions elliptiques (Paris, 1876, in-4). (L. S.).
Joubert (Jules François), physicien né à Tours le 7 décembre 1834. Sorti de l'Ecole normale en 1860, il a successivement professé la physique aux lycées de Tours, de Niort, de Poitiers, de Montpellier, puis au collège Rollin, à Paris (1874-88), et il a été nommé en 1888 inspecteur d'académie, en 1893 inspecteur général de l'instruction publique. Il s'est livré avec Pasteur, de 1876 à 1878, à une série d'études physiologiques sur la fermentation de l'urine, sur la théorie des germes, sur les maladies charbonneuses. Mais il est surtout connu par ses travaux sur l'électricité, notamment par ses belles recherches sur les courants alternatifs, dont il a donné une théorie générale dans un savant mémoire intitulé Etudes sur les machines magnéto-électriques (Annales de l'Ecole normale, 1884). Il a encore publié, outre une thèse de doctorat Sur la Phosphorescence du phosphore (1874) et de nombreuses notes insérées dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences : Leçons sur l'électricité et sur le magnétisme, en collaboration avec Mascart (Paris, 1882, t. I, in-8); Traité élémentaire d'électricité (Paris, 1888, in-8 ; 2e éd., 1891); Cours élémentaire d'électricité (Paris, 1894, in-8),  tous ouvrages classiques rangés en leur temps parmi les meilleurs sur la matière. (L. S.).
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Dictionnaire biographique
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