|
Antoine-Auguste
Cournot est un mathématicien
et philosophe né à Gray
(Haute-Saône) le 28 août 1801, mort à Paris
le 31 mars 1877. Entré à l'Ecole normale en 1821, licencié
l'année suivante avec tous ses camarades, il resta jusqu'à
la fin de la Restauration sans fonctions
officielles. Nommé en 1831 inspecteur adjoint de l'académie
de Paris, il devint successivement professeur
de mathématiques à la faculté des sciences de Lyon
(1834), recteur de l'académie de Grenoble
(1835), inspecteur général des études (1838), recteur
de l'académie de Dijon et inspecteur
général honoraire (1854) ; il fut mis à la retraite
en 1862.
Savant distingué et penseur éminent,
il est sorti de bonne heure du domaine des mathématiques
pures et s'est révélé économiste,
philosophe et historien : économiste,
dans ses Recherches sur les principes mathématiques de la théorie
des richesses (Paris, 1838, in-8) et dans sa Revue sommaire des
doctrines économiques (Paris, 1877, in-8), où il critique
la loi de l'offre et de la demande; philosophe, dans son Exposition
de la théorie des chances et des probabilités (Paris, 1843,
in-8), dans son Essai sur les fondements de nos connaissances et sur
les caractères de la critique philosophique (Paris, 1851, 2
vol. in-8) et dans Matérialisme, vitalisme, rationalisme
(Paris, 1875, in-8), étude sur l'emploi des données de la
science en philosophie; historien, dans son Traité de l'enchaînement
des idées fondamentales dans les sciences et dans l'histoire
(Dijon, 1861, 2 vol. in-8) et dans Considérations sur la marche
des idées et des événements dans les temps modernes
(Paris, 1872, 2 vol. in-8).
Sa théorie du hasard
a renouvelé la réflexion sur cette question et il a, l'un
des premiers, appliqué les méthodes mathématiques
à l'économie politique. Cependant ses livres, les premiers
en date surtout, ont eu généralement peu de succès;
travailleur modeste et désintéressé, il a certainement
eu moins de réputation que de valeur.
Outre les ouvrages déjà cités,
on lui doit : Traité élémentaire de la théorie
des fonctions et du calcul infinitésimal
(Paris, 1841, 2 vol. in-8; 2e édition,
1856-1858) ; De l'Origine et des limites de la correspondance entre
l'algèbre et la géométrie
(Paris, 1847, in-8); Des Institutions d'instruction publique en France
(Paris, 1864, in-8); d'intéressants mémoires de mathématiques
publiés dans le Journal de Crelle
et dans divers autres recueils scientifiques; des éditions des
Mémoires du maréchal de Gouvion Saint-Cyr (Paris, 1831,
4 vol. in-8) et des Lettres d'Euler (Paris,
1842, 2 vol. in-8); des traductions du Traité d'astronomie
de John Herschel
(Paris, 1834, in-8) et des Eléments de mécanique de
Kater et Lardner. (L. Sagnet). |
|