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Histoire du Népal
Le Népal est habité depuis des millénaires. Des traces archéologiques suggérent des établissements humains datant du Paléolithique. Les Kirat, un peuple indigène, dominent la région vers 500 av. JC. Selon les chroniques locales, ils règnent pendant plusieurs siècles. Au IIIe siècle av. JC, le Népal est mentionné dans les édits de l'empereur indien Ashoka, qui visite la vallée de Katmandou et introduit le bouddhisme dans la région.

De 400 à 1846.
Période Licchavi.
La dynastie Licchavi gouverne le Népal entre 400 et 750 ap. JC. Cette période est marquée par la prospérité et le développement de l'art, de l'architecture et de la culture. De nombreux temples et sculptures bouddhistes et hindous sont construits. Le règne de Manadeva Ier (464-505), l'un des rois Licchavi les plus célèbres,est connu pour ses contributions à l'architecture et à l'expansion territoriale.

Période Malla.
Entre le Xe et le XIIe siècle, une période de fragmentation politique suit la chute des Licchavi. Des petites principautés voient le jour. A partir de 1, commence la la période Malla, avec Arimalla comme premier roi de Katmandou. La vallée de Katmandou est divisée en trois royaumes principaux : Katmandou, Bhaktapur et Patan.

La période Malla est marquée par un développement culturel et artistique florissant. De nombreux temples, palais et places sont construits, créant un riche patrimoine architectural. La compétition entre les royaumes conduit à des rivalités, mais aussi à des échanges culturels et commerciaux.

Au XVIIe siècle, les rois Malla de Katmandou commencent à jouer un rôle de plus en plus important dans la politique régionale, attirant des marchands de l'Inde, du Tibet et de la Chine.

Période Shah et unification
Prithvi Narayan Shah monte sur le trône de Gorkha  en 1743 et lance une campagne d'unification du Népal. Son ambition est de créer un royaume népalais unifié en conquérant les petits royaumes voisins. Prithvi Narayan Shah conquiert  en 176 Katmandou en 1768, où il transfère sa capitale. Il meurt en 1775. Ses successeurs poursuivent l'expansion territoriale, annexant des régions jusqu'au Sikkim à l'est et Kumaon à l'ouest. Le népalais (ou khaskura) devient la langue dominante souscette dynastie, tandis que le sanscrit et le newari continuent d'être utilisés dans les textes religieux et littéraires.

De 1846 à 2000.
Le massacre de Kot en 1846, orchestré par Jung Bahadur Rana, entraîne l'ascension de la dynastie Rana. Les Ranas établissent une régence héréditaire, avec le titre de Premier ministre devenant plus puissant que celui du roi. Jung Bahadur Rana visite la Grande-Bretagne en 1850, devenant le premier dirigeant népalais à voyager en Europe. Les Ranas adoptent des influences occidentales, mais maintiennent une politique d'isolement vis-à-vis de l'extérieur. Le traité de Sugauli avec les Britanniques est révisé en 1856, consolidant les relations entre le Népal et le Raj britannique. Les Ranas maintiennent une politique pro-britannique tout en conservant l'indépendance du Népal.

Les Rana ont continué au XXe siècle à conduire une politique d'isolement et de fermeture du Népal, tout en ménageant leurs relations avec l'Empire britannique. Il fournissent des troupes à l'Armée des Indes - le régiment des Gurkhas existe d'ailleurs toujours au sein des forces armées du Royaume-Uni. En 1923, Londres accepte de signer un traité dans lequel la souveraineté du Népal était reconnue. Rien ne changera véritablement jusqu'à l'indépendance de l'Inde, en 1947. Le nouveau gouvernement indien de Nehru commence alors à redouter une alliance du régime des Rana avec la Chine et soutient l'opposition népalaise regroupée autour du roi. En 1951, le régime des Rana est renversé et le monarque, le roi Tribhuwan, est rétabli dans ses pleines fonctions, à la tête d'une ébauche de gouvernement démocratique. L'isolement diplomatique du pays cesse, et ce tournant est marqué symboliquement par l'adhésion du Népal à l'ONU en 1955, qui est aussi l'année de l'accession au trône du roi Mahendra. Une constitution démocratique est adoptée quatre ans plus tard, mais en décembre 1960, après que le Parti du Congrès népalais (NCP), soutenu par l'Inde, ait remporté les élections, Mahendra suspend le Parlement et impose une monarchie absolue. Une nouvelle constitution, adoptée en 1962, instaure le régime des panchayat, une forme de parlementarisme à parti unique et qui assure le pouvoir réel au seul souverain. 

Mahendra meurt en 1972 sans avoir rempli les promesses de modernisation du pays qu'il avait faites pour justifier l'autoritarisme de son gouvernement. Il est remplacé par le roi Birendra, qui, dans un premier temps conduit une politique similaire à celle de son prédécesseur. Mais la montée des oppositions l'obligent à organiser un référendum constitutionnel en 1979, qui, par une faible majorité, permet la reconduction du système des panchayat. Bien sûr, l'opposition ne désarme pas, mais très divisée du fait de ses allégeances diverses aux grandes puissances voisines (URSS, Chine, Inde), elle ne tarde à imposer ses vues. C'est seulement en 1990, qu'elle parvient, sous la conduite du Parti du Congrès, et au prix de manifestations de rues réprimées dans le sang, à faire accepter au roi le retour au multi-partisme. Le NCP remporte les élections organisées l'année suivante. Mais en 1994, un vote de défiance au Parlement renverse le gouvernement et les nouvelles élections donnent la victoire au Parti communiste. Un gouvernement communiste (modéré) est mis en place, mais il sera dissout dès 1995, année qui inaugure une période de chaos. Une faction extrémiste, d'obédience maoïste, du Parti communiste lance alors une rébellion armée, qui fera de très nombreuses victimes, en même temps que l'instabilité gouvernementale s'installe.*

Le premier quart du XXIe siècle.
En juin 2001, le prince héritier, Dipendra, assassine, dans un contexte qui reste confus, le roi Birendra et neuf autres membres de sa famille, avant de se suicider. Le Prince Gyanendra monte alors sur le trône. Le mois suivant, la guérilla maoïste intensifie son action, profitant de la montée du mécontentement de la population. Après quatre mois de négociations avec le régime, les pourparlers échouent en novembre 2001. La violence reprend; l'état d'urgence est proclamé. Gyanendra demande à son armée l'écrasement des rebelles. Un cessez-le feu est finalement accepté en janvier 2003. Il ne dure que jusqu'en août, au moment où l'opposition qui s'exprime dans les rues n'est plus seulement le fait des maoïste mais aussi d'une partie de la société civile. Des heurts opposent la police aux étudiants qui manifestent dans la rue. En janvier 2005, Gyanendra démet son premier ministre du moment et se donne les pleins-pouvoirs. Sous l'effet des protestations internationales, l'état d'urgence est levé en août, et, en novembre, le dialogue avec les principaux partis d'opposition, s'engage dans le but de restaurer la démocratie. Mais il faut encore attendre avril 2006 pour qu'à la suite de nouvelles grèves et émeutes, le Parlement soit rétabli. Celui-ci, réduit aussitôt les pouvoirs du roi, dont le départ était demandé, mais dont on a fini par juger qu'il devait rester comme symbole de l'État. En novembre 2006, un accord est enfin trouvé entre le gouvernement et la guérilla maoïste, qui accepte de déposer les armes, contre une participation au gouvernement. 

Une constitution provisoire est promulguée en 2007. À la suite d'une élection nationale de l'Assemblée constituante (AC) en 2008, la nouvelle AC déclare le Népal république démocratique fédérale, abolit la monarchie et élit le premier président du pays. Après que l'AC n'ait pas réussi à rédiger une constitution à la date limite de 2012 fixée par la Cour suprême, le premier ministre de l'époque, Baburam Bhattarai, dissout l'AC. Des négociations ont suivi jusqu'en 2013, lorsque les principaux partis politiques ont accepté de créer un gouvernement provisoire dirigé par le juge en chef de l'époque, Khil Raj Regmi, avec pour mandat d'organiser des élections pour une nouvelle assemblée constituante.

Des élections ont eu lieu en 2013, au cours desquelles le Congrès népalais (CN) a remporté la plus grande partie des sièges de l'assemblée constituante. L'année suivante, il a formé un gouvernement de coalition avec le Parti communiste du Népal (le Parti marxiste-léniniste unifié ou UML), arrivé en deuxième position. Le président du CN, Sushil Koirala a pris le poste de premier ministre. 

La nouvelle constitution du Népal est entrée en vigueur en 2015, date à laquelle l'assemblée constituante est devenue le Parlement. Khagda Prasad Sharma Oli a été le premier premier ministre post-constitutionnel de 2015 à 2016. Oli a démissionné en prévision d'une motion de défiance à son encontre, et le Parlement a élu premier ministre le chef du Parti communiste népalais-maoïste (PCN-M), Pushpa Kamal Dahal (alias "Prachanda"). 

La constitution prévoyait une période de transition au cours de laquelle trois séries d'élections (locales, provinciales et nationales) devaient avoir lieu. Les premières élections locales depuis 20 ans ont eu lieu en trois phases entre mai et septembre 2017, et les élections au niveau provincial et au niveau fédéral se sont déroulées en deux phases en novembre et décembre 2017. Les partis dirigés par Oli et Dahal se sont présentés en coalition et ont balayé les élections parlementaires. Oli, qui dirigeait le plus grand des deux partis, a prêté serment en tant que premier ministre en février 2018. 

En mai 2018, Oli et Dahal ont annoncé la fusion de leurs partis - l'UML et le PCN-M - pour créer le Parti communiste népalais (PCN), qui a dirigé le gouvernement pendant environ deux ans avant que des luttes intestines ne conduisent le parti à se diviser. À partir de fin 2020, Oli a cherché à dissoudre le parlement et à organiser des élections. En juillet 2021, la Cour suprême a déclaré les efforts de d'Oli inconstitutionnels et a appelé à la nomination au poste de premier ministre de Sher Bahadur Deuba, leader du Congrès népalais soutenu par l'opposition.

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