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Du Barry (Jeanne
Vaubernier,
comtesse). - Maîtresse de Louis XV, née
à Vaucouleurs en 1793, était fille naturelle d'un commis
aux barrières. Après avoir passé quelque temps chez
une marchande de modes, puis dans une maison de débauche à
Paris,
sous le nom de Mlle Lange, elle fut présentée à Louis
XV en 1769 par le comte Jean Du Barry, dont elle avait été
la maîtresse et qui spécula honteusement sur ses attraits.
Le vieux roi, frappé de sa beauté,
conçut pour elle une vive passion, lui fit épouser, pour
lui donner un rang à la cour, Guillaume Du Barry, frère du
comte Jean, et lui accorda un crédit sans bornes. Elle devint bientôt
l'instrument de tous les intrigants; fit disgracier le ministre Choiseul,
qui avait osé reprocher au roi l'abjection de son choix; contribua
beaucoup à l'élévation du duc d'Aiguillon, à
la faveur du chancelier Maupeou et à l'exil des parlements (1771);
distribua les grâces au hasard, et dilapida les finances.
Louis XV fit
bâtir pour la comtesse Du Barry le joli pavillon de Louveciennes,
près de Marly .
Après la mort du roi (1774), elle se retira de la cour et vécut
ignorée jusqu'à la Révolution. En 1792 elle alla en
Angleterre
pour mettre ses diamants en sûreté et fit courir le bruit
qu'on les lui avait volés. Arrêtée à son retour
et accusée d'intrigues royalistes, elle fut condamnée à
mort en 1793: elle montra la plus grande faiblesse dans ses derniers moments,
et dénonça pour se sauver plusieurs personnes dont elle causa
ainsi la mort.
On a publié un grand nombre d'ouvrages
sur Mme Du Barry. On peut consulter l'Histoire de France au XVIIIe
siècle, de Ch. Lacretelle, et la
Vie privée de Louis XV, par Moufle d'Angerville, Londres, 1781.
Quant aux Lettres originales de la comtesse
Du Barry (fabriquées par Pidansat de Mairobert), Londres, 1779,
et aux Mémoires de Mme Du Barry, par Mme Guénard ces
écrits n'ont aucune autorité. |
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