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| Le Capitole de Toulouse abrite l'hôtel-de-ville et, dans son aile méridionale, le grand théâtre, qui a pris la place, au XIXe siècle, d'une ancienne caserne de pompiers et d'une école mutuelle. Jusque vers la fin du XVIIIe siècle existait encore dans cet édifice le grande salle du Consistoire, ou conseil (capitulum), dans laquelle les capitularii, nom dont plus tard on fil celui de capitouls, s'assemblaient. Il est situé à peu près au centre de la ville, sur la place qui porte le même nom; la façade, exposée à l'ouest, a été construite de 1750 à 1760; elle a près de 120 m de longueur; elle est composée d'un arrière-corps et de trois avant-corps, dont deux terminent les extrémités; la grande entrée est dans le troisième. Cet édifice est décoré d'un ordre d'architecture ionique colossal, qui porte un soubassement continu , avec des portiques refendus, et dont les claveaux sont ornés de têtes. L'avant-corps du milieu est enrichi de huit colonnes de marbre incarnat de Carrare. Il est terminé par un fronton triangulaire, dans le tympan duquel ont figuré les médaillons de Louis XIII, de Napoléon et de Louis XVIII, auxquels on a substitué, depuis la révolution de 1830, cette légende en lettres dorées : Liberté, ordre public. De nos jours, on peut lire les lettres RF (pour République Française) dans un médaillon, sous lequel est inscrit en lettres d'or le mot CAPITOLIUM, simple rappel du nom du lieu et du passé romain Sur les côtés ou voit deux génies ![]() Le Capitole de Toulouse. En entrant dans-l'Hôtel-de-Ville, on trouve d'abord un grand vestibule orné de trophées. A gauche, on voit un péristyle et un arceau par lequel on arrive dans divers bureaux administratifs. L'on trouve dans la première cour, terminée à droite et à gauche par des arceaux qui soutiennent les galeries supérieures, deux portes ornées de colonnes cannelées d'ordre ionique, et de figures. Celle que l'on voit en face est du fameux Bachelier, élève de Michel-Ange. Les trois figures qui sont autour de l'archivolte sont faites par ce célèbre artiste : celle qui est à droite est admirable. On voit au-dessus de l'entablement en charpente, un peu surchargée d'ornements, une niche où est placée la statue d'Henri IV, en marbre noir; la tête et les mains sont de marbre blanc. Cette cour fut bâtie sous le règne de ce prince, et c'est là où le duc de Montmorency eut la tête tranchée. (Une plaque, au sol, rappelle le lieu de cette exécution). En entrant à droite, sous le premier arceau, on aperçoit une autre porte carrée qui conduit, par une petite cour, dans les bureaux du maire et du secrétariat, situés au rez-de-chaussée. La porte dont nous venons de faire la description, sert d'entrée à une espèce de vestibule, au milieu duquel on trouve à gauche une belle grille en fer qui sert de clôture au grand escalier qui conduit aux salles de Illustres et du Trône; après cette grille est l'entrée des anciennes prisons de la ville; puis attenant ce local; la porte de sortie du vestibule par laquelle on entre dans la seconde cour du Capitole, l'on aperçoit en face une petite porte carrée qui servait d'introduction à un bel escalier dont la construction permettait d'y faire monter des chevaux. C'est par là que l'on parvenait aux archives et à la plate-forme du donjon, sur laquelle on plaçait autrefois de l'artillerie. Cette plate-forme est couverte d'un dôme qui était jadis surmonté d'une statue en plomb représentant la Renommée. Cette statue portait d'une main une girouette , et s'appuyait de l'autre sur un cartouche, sur lequel étaient gravées les huit lettres initiales C. P. Q. T. M. D. LV. (Capitolium Populus Que Tolosanus, 1555). ![]() La partie centrale de la façade du Capitole. Dans cette même cour, à droite, on trouve une porte qui conduit dans un local appelé le Petit-Consistoire. Cette salle est encore digne d'être visitée. La voûte en est gothique; elle est soutenue par plusieurs arcs-doubleaux; on voit au-dessus de la cheminée un grand tableau allégorique, peint par Jacques Boulevène, de Moissac, en 1595. On voit au milieu de ce tableau un jeune guerrier vêtu à la romaine, et couronné de laurier; il tient de la main gauche une pique, de l'autre il couronne la Prudence. Celle-ci tient dans une main une sphère, dans l'autre un sceptre surmonté d'un oeil, et une chouette est placée sur son épaule. A gauche on voit un jeune homme qui tient un sablier; une grue est à côté de lui. C'est dire allégoriquement aux magistrats : Voulez-vous que votre administration soit glorieuse? Soyez prudents, sages et vigilants.Les salles. C'est par le grand escalier, dont l'entrée est sous le vestibule que nous venons de décrire, que l'on est introduit dans la première galerie appelée Salle des Pas-Perdus, et par cette galerie, dans la Salle des Illustres Toulousains. Plusieurs autres salles sont particulièrement intéressantes : la Salle Clémence-Isaure, la Salle des Concerts et de celle dite du Trône. La Salle des Illustres. Cette grande salle du premier étage renferme les bustes ou les statues des personnages célèbres nés à Toulouse ou dans le Languedoc ![]() La Salle Clémence-Isaure. Clémence-Isaure, fille de Louis Isaure, de l'illustre famille des Isaure, s'étant vouée an célibat, comme l'état le plus parfait et ayant vécu cinquante ans vierge, établit pour l'usage public de sa patrie, les marchés au blé, aux poissons, au vin et aux herbes, et les légua aux capitouls et aux citoyens de Toulouse, à condition qu'ils célébreraient chaque année les Jeux Floraux dans la maison publique qu'elle avait fait bâtir à ses dépens; qu'ils y donneraient un festin, et qu'ils porteraient des roses sur son tombeau; que sils négligeaient d'exécuter sa volonté, le fisc s'emparerait sous les mêmes charges, sans nuire forme de procés, des biens légués. Elle a voulu qu'on lui érigeât en ce lieu un tombeau où elle repose en paix. Elle a fait cette institution de son vivant.On remarque encore, dans cette salle, le buste en marbre blanc d'André Bernard, moine augustin, lauréat; les portraits de G. de Ponsan, mainteneur des Jeux Floraux, des dames de Montégut et d'Esparbes, maîtresses ès Jeux Floraux, de Goudouli, d'un certain Laloubère, qui serait allé à Siam ![]() ![]() - A la suite, et tout-à-fait au fond, est une petite pièce qui en renferme les archives, et c'est là que se trouve aussi, on ne sait trop pourquoi, le coutelas qui trancha la tête à Montmorency, dans la première cour du Capitole, placée au-dessus de la porte à colonnes cannelées et ornée de belles sculptures de N. Bachelier. Salle des Concerts et salle du Trône. ![]() La place du Capitole : ses arcades, ses piétons, son marché, et... les fanions bicolores du Stade Toulousain (le club de rugby de la ville). La Place du Capitole et le square Charles-De-Gaulle. ![]() Le Donjon du Capitole, square Charles-De-Gaulle. (Photos : S. Jodra, 2008). |
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