| Glasgow, Glascovium, est la plus grande ville d'Écosse et sa métropole économique, à 65 kilomètres à l'Ouest d'Edimbourg sur la rive droite de la Clyde; 580 000 habitants (plus d'un million pour le Grand Glasgow). Divisée en deux parties : la vielle ville et la nouvelle ville, qui est percée de larges rues et remplie de superbes édifices, tels que : Courthouse (palais de justice), Traders-Hall (la Bourse), l'hôtel de ville, la cathédrale dite Saint-Mungo church, les églises Saint-Andrew et Saint-George, etc. Célèbre université, fondée en 1450 par William Turnbull, évêque de Glasgow. Nombreuses industries. Commerce considérable, facilité par plusieurs canaux. Lieu de naissance de Thomas Reid. Histoire. Glasgow n'a acquis son importance que tardivement; elle a peu compté dans l'histoire de l'Écosse. Cependant elle fait remonter son origine au légendaire Kentigern qui s'y établit, au bord du Molendinar, pour évangéliser les Celtes du Strathclyde vers 550 ap. J.-C. Sa chapelle de bois aurait occupé la place de la fameuse cathédrale. Le village de Saint-Mungo prospéra grâce aux pêcheries de saumon et de truite. ll est nommé pour la première fois en 1115, où le roi David de Cumbrie fit une enquête sur l'évêché de Glasgow. L'évêque Jocelyn fit alors rebâtir la cathédrale qui avait été brûlée. Guillaume le Lion, roi d'Écosse, octroya à Glasgow une charte l'érigeant en bourg et lui donnant un marché (vers 1175); par la suite elle reçut de nombreux privilèges des rois d'Écosse. Citons ensuite l'évêque Wisheart, ami de Wallace et de Bruce; l'évêque Turnbull, fondateur de l'Université. En 1491, Jacques IV fit ériger l'évêché en archevêché. En 1560, la ville n'avait que 4500 habitants. En 1638, une assemblée jura à Glasgow le Covenant. En 1660, la population se montait à 10,000 habitants. Cependant la ville avait souffert durant la guerre civile, ravagée par des épidémies, rançonnée par Montrose. Glasgow, où dominaient les presbytériens, fut un centre d'opposition contre les Stuarts. Une insurrection en 1678 fut durement réprimée et la ville pillée par les Highlanders. Elle gagna beaucoup à la chute des Stuarts, car non seulement le zèle manifeste en faveur de Guillaume d'Orange par la levée d'un régiment fut récompensé, mais l'essor de Glasgow date de l'acte d'union de 1707 par lequel, par une charte de franchise municipale, les royaumes d'Angleterre et d'Ecosse fusionnèrent. Le résultat fut d'ouvrir aux Ecossais le commerce de l'Amérique resté jusqu'alors réservé aux ports anglais. Les riverains de la Clyde en profitèrent surtout; nul port n'était mieux situé que le leur pour ce trafic. Les habitants méconnurent d'abord cet avantage et faillirent s'insurger. Cependant, en zélés presbytériens, ils demeurèrent fidèles à la cause orangiste, en 1715 et 1745. La croissance de Glasgow fut rapide. Au XVIe siècle ce n'était encore qu'un gros bourg, la onzième ville d'Ecosse; à la fin du XVIIe ses 11,000 habitants lui assuraient le second rang. Elle avait presque monopolisé le commerce du sucre en Ecosse; ajoutez ses distilleries (de mélasse), ses pêcheries et préparations de saumon et de hareng, ses manufactures de savon, ses importations de tabac et d'épices achetés à Bristol. Après l'Union, Glasgow put se fournir aux lieux de production et, en 1772, était devenu le principal entrepôt britannique du tabac. Ses relation commerciales avec la Virginie et le Maryland l'enrichirent beaucoup; les « lords du tabac » bâtirent le nouveau quartier à l'Ouest de la vieille ville. La guerre de l'Indépendance américaine porta un coup terrible à cette prospérité; les capitalistes de Glasgow se tournèrent alors vers les Antilles, achetant du sucre, vendant des toiles imprimées. Alors se développa l'industrie du coton. Le XIXe siècle vit naître celle des constructions navales. Bientôt Glasgow dépassa Edimbourg. Devenue une des capitales industrielles de la Grande-Bretagne, son histoire n'a plus d'autre épisode notable que les grandes crises commerciales; celle de 1857 provoquée par la faillite de la Western Bank; celle des années suivantes quand la guerre de la Sécession paralysa les manufactures de coton; en revanche, elle eut l'avantage de stimuler les constructions navales en entraînant la déchéance de la marine marchande américaine; une autre grande crise fut celle de 1878 déchaînée par la chute de la banque de la City of Glasgow, et la perte de plus de 200 millions de francs dissipés par les directeurs. (A.-M. B.). | |