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Biarritz
(en basque Miarritze, langue de rocher) est une commune de la France ,
dans le département des Pyrénées-Atlantiques ,
à l'extrémité intérieure du golfe de Gascogne. Population : 30 000
habitants
La ville de Biarritz, vieille localité
basque, appartenait jadis au pays de Labourd.
Mentionnée dans l'histoire dès le XIIe
siècle, elle avait déjà à cette époque une certaine importance. On
se livrait alors à la grande pêche dans le golfe de Gascogne. Les Basques
du littoral, hardis marins, allaient sur leurs galères traquer et harponner
les baleines, qui venaient en ces temps-là , de septembre à juin, s'aventurer
nombreuses dans ces parages. Biarritz était un des grands entrepôts où
s'entassaient dans de vastes magasins les produits de ces expéditions
périlleuses. Son importance en devint considérable. Ses habitants, riches
de leur fructueuse industrie, payaient chaque année de fortes dîmes au
chapitre de Bayonne. Malheureusement, cette
prospérité n'eut qu'un temps.
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Biarritz
au début du XXe siècle.
A la fin du XIIIe
siècle déjà , les baleines, poursuivies avec trop de vigueur sans doute,
commençaient à déserter le golfe et émigraient vers le Nord. En 1272
notamment, la pêche à la baleine devenait si peu productive que le gouvernement
anglais, qui régnait alors en Guyenne ,
en concédait le droit, droit régalien, à tous les marins de Biarritz
et d'Anglet indistinctement, moyennant la redevance annuelle très minime
de 15 livres de Morlaas. De plus en plus, les baleines disparurent; les
grandes pêches de jadis ne furent bientôt plus qu'un souvenir, et Biarritz,
autrefois si riche, si animé, tomba pour des siècles au rang d'un pauvre
hameau sans importance.
Dans la seconde moitié du XIXe
siècle, après quatre cents ans d'oubli, Biarritz devint une petite ville
splendide aux magnifiques hôtels, aux somptueuses villas. C'est surtout
pendant la période du second Empire que Biarritz s'est merveilleusement
développée. Les séjours annuels qu'y faisait la famille impériale ont
été la cause de bien des améliorations; ils y attiraient principalement
de toutes les parties de l'Europe
les plus hauts personnages et la société la plus élégante. Sa situation
magnifique, sa température agréable et très peu variable, les distractions
nombreuses qu'on y rencontre, amènent tous les ans à Biarritz, de nombreux
touristes.
Les baigneurs de l'été ont à leur choix
trois plages différentes, toutes à fond de sable : le Port-Vieux, l'ancien
port de Biarritz, aujourd'hui rapetissé et encaissé entre des rochers
verticaux, dominé à droite par l'Atalaye, promontoire au haut
duquel sont les ruines d'un château-fort,
construit au XIIIe siècle, qui protégeait
jadis les entrepôts de Biarritz et que la tradition locale appelle le
fort Ferragus : les vagues n'y sont grosses qu'aux marées équinoxiales;
la Côte des Basques au sud, bordée de hautes falaises, longue
de plusieurs kilomètres, où les lames sont violentes et à forte percussion;
enfin la Grande Plage, au nord, successivement appelée la Côte
du Moulin, la Côte des Fous et la Côte de l'impératrice,
où la percussion des lames est médiocre, et qui est la plage la plus
fréquentée.
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Le
rocher de la Vierge, Ã Biarritz.
Biarritz possède, comme monuments, les
ruines du Fort Ferragus dont nous venons de parler; l'église
paroissiale, en partie du XIIe siècle
(nef et bras du transept),
en partie du XVIe (piliers et travées
voisines de l'entrée principale); la vieille chapelle
Notre-Dame de Bon Secours, non loin du Port-Vieux, réédifiée en 1855
dans le style roman sous le vocable
de sainte Eugénie; la Villa Eugénie, ancienne résidence impériale devenue
un casino, construite en 1855 sur l'ordre de Napoléon
III et dont le style appartient à la dernière période de la Renaissance ;
le Grand-Casino, avec sa superbe terrasse qui domine l'Océan Atlantique ,
incendié en 1886, et rebâti depuis avec plus de magnificence. Il faut
citer encore les premières assises d'une jetée, commençant aux Rochers
de la Vierge, qui devait faire de Biarritz un port de mer, dans les projets
de l'empereur. Cette oeuvre a été interrompue depuis. Enfin, sur le cap
Saint-Martin dont les rochers cachent des grottes profondes, s'élève
le phare à feu tournant de Biarritz, construit en 1834, haut de 44 mètres.
La plateforme de ce phare, « d'où la vue est merveilleusement belle
», est située à 74 mètres au-dessus du niveau de la mer. Non loin de
là , à 4 km environ, s'ouvre sur l'Océan la grotte célèbre, la Chambre
d'amour, où, d'après la touchante légende bien connue, deux jeunes Basques
amoureux, traversés dans leurs projets d'union, allaient souvent se réfugier.
La mer les y surprit un jour. On les retrouva morts le lendemain, leurs
corps étroitement enlacés. (L. Flourac). |
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