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Chandelier

Chandelier (du latin candela, chandelle), instrument pour porter les cierges d'église. L'usage du luminaire dans les cérémonies du culte remonte à une haute antiquité : l'Ancien Testament nous a conservé les détails du chandelier d'or aux sept branches (menorah), placé dans le Tabernacle. Selon la mythologie biblique, Salomon en fit faire 10 semblables, qu'il plaça dans le sanctuaire du Temple, 5 au midi et 5 au nord. Nabuchodonosor les enleva. Quand les Romains prirent Jérusalem, il n'y avait dans le Temple qu'un chandelier d'or, qu'ils enlevèrent pour le mettre dans le temple de la Paix-: on voit une menorah figurée sur l'arc de Titus

L'Église, dès le début, a placé des chandeliers autour de l'autel, puis sur l'autel : le nombre en a été très variable. Primitivement, il n'y en avait que deux, un de chaque côté du crucifix. Puis on en mit quatre aux angles de l'autel, comme cela se fait toujours chez les Grecs : jusqu'au XVe siècle, ces chandeliers ne furent pas à demeure; des acolytes les apportaient pour chaque cérémonie. Les pieds des chandeliers étaient appuyés sur un socle carré, où étaient représentés les quatre animaux de la vision d'Ézéchiel; les griffes de lion qui ornent aujourd'hui les pieds eu supports sont sans doute un vestige de cet usage.

La coutume actuelle est de placer 6 chandeliers sur le grand autel : parfois, il y en a 4 ou 6 autres disposés en retraite, et de moins grandes proportions. 

Quelle que soit l'ornementation des chandeliers d'autel, on doit toujours y distinguer cinq parties : le pied, la tige, un noeud on pomme qui sert à les saisir facilement, la coupe destinée à recevoir les gouttes de cire, et la pointe sur laquelle on fixe le cierge, dont le bas est évidé en canon. Quelques anciens chandeliers avaient plusieurs pointes : on en voit un de ce genre dans l'église de Léau (Flandre). 

On a fait des chandeliers en argent, en argent doré, en cuivre argenté ou doré, en bronze, en bois, et mètre en cristal. Anciennement ils étaient bas, et ne portaient que des cierges peu élevés; l'usage de leur donner de grandes dimensions est moderne. 

Certaines églises (Saint-Jean à Lyon, Notre-Dame de Rouen, etc.) avaient autrefois des chandeliers à 7 branches, placés entre le sanctuaire et le choeur : on voit encore au Musée de Reims un fragment de celui de l'église Saint-Remi, qui avait 6 m de hauteur, et 5 m de circonférence à la base. Ailleurs, c'était un arbre dont les branches portaient des cierges ou des lampes. 

En Allemagne, il y a des chandeliers à côté des châsses des saints : un grand nombre sont formés d'une série d'anneaux superposés et qui vont en diminuant toujours, de manière à former une masse pyramidale de lumière. 

Le chandelier qui supporte le cierge pascal a de grandes dimensions. Autrefois il y en avait un, dans l'abbaye de Durham (Angleterre), d'une telle hauteur, que le cierge atteignait presque les voûtes

Dans les processions, on porte de grands chandeliers de chaque coté de la croix. Selon d'anciennes coutumes gallicanes, qui ont été conservées dans l'église de Tours, on en portait un, deux, trois, cinq ou sept, selon le degré de la fête. 

A l'office des Ténèbres, pendant la semaine sainte, on se sert de chandeliers triangulaires : les cierges qu'ils supportent sont ordinairement au nombre de neuf, et on en éteint un après chaque psaume. Du reste, ce nombre a varié : à Mons, il y en avait 12; à Reims et à Paris, 13; à Cambrai et à Saint-Quentin, 24; à Évreux, 25; à Amiens, 26; à Coutances, 44. (B.).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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