18
00 S, 175 00 E
![Localisation des Fidji.](cartes/fj_locator.gif) |
Les
Fidji
sont un groupe d'îles de l'Océan
Pacifique, formant un État souverain depuis 1970. L'archipel
comprend 250 îles, dont 80 habitées, et s'étend entre
15°47' et 21° 4' de latitude Sud, 180° et 176° de longitude
Est, à peu près. Ces îles ont une supérficie
totale de 18 270 km² et une population 906000 habitants (en 2006).
Les grandes sont
volcaniques avec des lambeaux calcaires et gréseux, les petites
sont d'origine coralliaire, ainsi qu'une multitude de récifs qui
gênent la navigation. L'île de Viti Levu couvre 11 760 km²,
celle de Vanua Levu 6 492 km²; puis viennent Kandavu ou Kadavu (560
km²) et Taviuni ou Taveuni (560 km²). Les autres sont des îlots
répartis entre le groupe occidental de Yasawa, le groupe central
de Viti-i-loma, le groupe oriental de Lau (tableau ci-dessous). La cime
de Viti-Levu atteint, au Tomanivi, 1324 m; celle de Vanua Levu 750 m. On
rattache aux îles Fidji l'île plus septentrionale de Rotuma
(Rotouma).
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Les Îles
Fidji
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Groupe
de Viti-i-loma |
Viti
Levu, Vanua Levu.
Kandavu
(Kadavu), Taveuni, Ovalau, Vatulele, Beqa, Rabi, Koro, Ngau (Gau), Totoya,
Matuku, Moala, etc. |
Groupe
de Lau |
Vanua
Mbalavu, Mango, Tuvutha, Thithia (Cicia), Nayau, Lakemba (Lakeba), Namuka-i-Lau,
Yangasa Levu, Ongea, Fulanga, Kambara (Kabara), Vunagggava, etc. |
Groupe
de Yasawa |
Yasawa,
Nathula, Naviti, Waya.
Iles
Mamanuca |
Autres |
Ceva-i-Ra,
Thikombia (Cikobia), Iles Ringgold, Vatoa, Ono-i-Lau, Rotuma, etc. |
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Bien arrosées,
en pleine zone tropicale, les îles Fidji (ou îles Viti) sont
très fertiles et belles. Leur flore
comprend plus de 1300 espèces sauvages, dont moitié spéciales
à l'archipel; on remarque le beau palmier Kentia, le Dammara vitiensis,
les superbes alignements de bananiers. La faune
comprend des oiseaux ,
un serpent ,
qui ne se trouvent nulle part ailleurs.
-
Carte
des Fidji. Source : The
World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
Une petite majorité
des habitants des Fidji sont des Mélanésiens (51%); la population
d'origine indienne, descendante de la main d'oeuvre amenée sur les
îles par les Britanniques au XIXe
siècle, représente une très importante minorité
(44%). Une division à l'origine des tensions communautaires qui
n'ont cessé d'agiter les Fidji depuis leur indépendance.
-
Une
plage de l'île de Kuata, la plus petite du groupe du groupe de Yawasa
(Fidji).
Source
: The World Factbook.
Histoire
des Fidji. - Les Austronésiens se sont installés aux
Fidji vers 1000 av. JC. Ils ont été suivis par plusieurs
vagues successives populations mélanésiennes à partir
du Ier siècle de notre ère.
Les Fidjiens ont commercé avec les groupes polynésiens de
Samoa et de Tonga. Vers 900, une grande partie des Fidji se trouvait dans
la sphère d'influence de l'empire Tu'i Tonga. L'influence des Tonga
a décliné de manière significative vers 1200, tandis
que les marins mélanésiens continuaient à arriver
sporadiquement aux Fidji, mélangeant davantage les traditions culturelles
mélanésiennes et polynésiennes.
L'explorateur Abel
Tasman
a été le premier Européen à repérer
les Fidji, le 6 février 1643. Il a été
suivi de l'explorateur James Cook en 1774. Le capitaine William Bligh
a cartographié les îles en 1789. Dans les années 1800,
des marchands, des commerçants et des baleiniers ont fréquenté
les îles. Dumont d'Urville
(1827) a exploré l'archipel. Les premiers missionnaires sont arrivés
en 1835.
Des rois et des chefs
rivaux se disputent alors le pouvoir, parfois aidés par les Européens
et leurs armes, et en 1865, Seru Epenisa Cakobau réunit de nombreux
groupes au sein de la Confédération des royaumes indépendants
de Viti. L'entente s'est avérée fragile. En 1871, Cakobau
a proclamé le Royaume de Fidji dans une tentative de centraliser
le pouvoir. Craignant une prise de contrôle hostile par une puissance
étrangère alors que l'économie du royaume commence
à vaciller, Cakobau cède les Fidji au Royaume-Uni
le 30 septembre 1874.
-
Une
Fidjienne d'autrefois.
Le premier gouverneur
britannique a mis en place une économie de plantations et
a fait venir plus de 60 000 Indiens comme travailleurs sous contrat, dont
la plupart ont choisi de rester aux Fidji plutôt que de retourner
en Inde à l'expiration de leur contrat. Au début des années
1900, la société était divisée selon des lignes
ethniques, les iTaukei (Fidjiens indigènes), les Européens
et les Indo-Fidjiens vivant dans des zones séparées et conservant
leurs propres langues et traditions.
L'indépendance
est discutée dès les années 1960. Mais les craintes
des iTaukei d'une prise de contrôle du gouvernement par les Indo-Fidjiens
ont retardé ce moment. L'indépendance a finalement été
acquise le 10 octobre 1970, après que des accords avaient été
conclus pour répartir les sièges parlementaires entre les
groupes ethniques.
Depuis, le pays,
a connu une vie politique agitée, ponctuée par plusieurs
coups d'État. En 1987, un putsch de l'Armée (composée
majoritairement de Mélanésiens) a pris le pouvoir après
des élections aient donné la victoire au Parti indien.
La république
fut proclamée par les militaires; l'appartenance au Commonwealth
suspendue, en 1990. L'adoption d'une nouvelle constitution a cimenté
le contrôle des iTaukei sur la politique, conduisant des milliers
d'Indo-Fidjiensà quitter le pays, lui ôtant ainsi une part
de sa capacité productive et suscitant des difficultés économiques.
Un nouvelle constitution,
apparemment plus équitable fut promulguée en 1997. En 1999,
des élections démocratiques purent avoir lieu portant au
pouvoir une nouvelle fois les représentants de la population d'origine
indienne. En mai 2000, un nouveau coup d'État, dirigé par
un civil a été à l'origine de nouveaux troubles. Des
élections législatives ont cependant pu se tenir en 2001.
En 2005, le nouveau
premier ministre a présenté un projet de loi visant à
accorder le pardon aux auteurs du coup d'État, ce qui a conduit
le commodore Josaia Bainimarama à faire un coup d'État en
2006. Bainimarama s'est nommé premier ministre en 2007 et occupe
toujours ce poste après des élections en 2014 et 2018 que
les observateurs internationaux ont jugées crédibles.
-La
richesse de l'île est due à ses plantations (exportations
de copra, sucre, fruits frais (bananes et ananas), arachides, etc.),
à la pêche, aux ressources minérales, ainsi qu'au tourisme
(300 000 à 400 000 touristes par an). L'exportation de sucre fidjien
bénéficie de facilités auprès de l'Union
européenne. Le rapatriement de devises de Fidjiens expatriés
(notamment au Koweit et en Irak)
joue également un rôle non négligeable dans cette économie,
assez prospère comparativement à celle des autres pays de
la région, mais dont la croissance est suspendue à l'instabilité
politique du pays.
Avec des infrastructures
bien développées, les Fidji sont devenues une plaque tournante
pour le Pacifique, accueillant le secrétariat du Forum des îles
du Pacifique et le campus principal de l'Université du Pacifique
Sud. En outre, les Fidji sont un centre du tourisme dans le Pacifique,
et l'aéroport international de Nadi est de loin l'aéroport
le plus fréquenté des pays insulaires du Pacifique.-
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L'île
de Matuku, dans les Fidji. Source : NASA
/ ISS.
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