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République d'Haïti |
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![]() 19 00 N, 72 25 W |
La république
de Haïti comprend la partie occidentale de l'île de Haïti ou
d'Hispaniola, (anc. Saint-Domingue ou Santo
Domingo), correspondant à l'ancienne colonie française. Elle est formée
essentiellement de la presqu'île du Nord-Ouest, de la presqu'île du Sud-Ouest
et de la plaine de l'Artibonite . Elle a une superficie de 27 750 km²
et une population estimée à 11 millions d'habitants (2025). Capitale
: Port-au-Prince![]() D'une manière générale, la frontière avec la République Dominicaine qui occupe l'Est de l'île, est marquée par une ligne sinueuse, mais suivant à peu près le même méridien depuis l'embouchure du Massacre (baie de Mancenille ou Manzanillo), au Nord, jusqu'à l'embouchure du Pedernales, au Sud. La République de
Haïti a connu une histoire politique très violente, qui n'a jamais permis
à son économie de prospérer (
Géographie physique de HaïtiRelief.Haïti se caractérise par un relief extrêmement montagneux, ce qui lui a valu le nom poétique de "pays des hautes montagnes" (Ayiti en langue taïno). Les montagnes couvrent environ les deux tiers du territoire. Le pays est traversé par plusieurs chaînes majeures orientées principalement d'est en ouest. Dans le sud, la Chaîne de la Selle et le Massif de la Hotte forment la péninsule du Sud. La Chaîne de la Selle culmine au Pic la Selle, point le plus élevé du pays avec 2680 mètres d'altitude. Plus au nord, on trouve la Chaîne des Matheux, les Montagnes Noires et le Massif du Nord. Ces massifs sont entrecoupés de plaines intérieures et côtières, qui sont relativement rares et concentrent la majorité de la population et des activités agricoles. Les plaines les plus importantes sont la Plaine du Cul-de-Sac, située près de la capitale Port-au-Prince, et la Plaine de l'Artibonite, qui s'étend autour du fleuve du même nom dans le centre-ouest. Géologie.
Hydrographie.
Côtes et îles.
Climat.
Biogéographie de HaïtiLa diversité physique et climatique de Haïti soutient une large gamme d'écosystèmes. Les forêts tropicales humides à feuilles larges couvraient historiquement une grande partie des versants montagneux les plus arrosés, passant à des forêts de montagne, notamment des zones dominées par le Pin d'Hispaniola (Pinus occidentalis), aux altitudes plus élevées et plus fraîches. Inversement, de vastes portions du pays, en particulier dans les vallées et les plaines, sont caractérisées par des forêts tropicales sèches, des savanes arbustives épineuses et des brousses dominées par des cactus, adaptées à de faibles précipitations. Les zones côtières comprenaient historiquement des mangroves (aujourd'hui fortement dégradées), des plages et des récifs coralliens au large. Les zones humides intérieures englobent des lacs salés comme l'Étang Saumâtre et les marais associés aux rares cours d'eau importants.L'île d'Hispaniola, et par conséquent Haïti, possède une biodiversité remarquable avec des niveaux élevés d'endémisme. Cet endémisme est particulièrement prononcé en raison de l'isolement de l'île et de la fragmentation interne causée par les chaînes de montagnes, qui agissent comme des barrières biogéographiques. La flore comprend des milliers d'espèces végétales, dont beaucoup sont propres à des massifs spécifiques comme le Massif de la Hotte, un centre important d'endémisme végétal. La faune est également riche en espèces endémiques, en particulier parmi les reptiles et les amphibiens ; Haïti abrite une grande proportion de la faune diversifiée de lézards (notamment les Anolis), de serpents (principalement non venimeux) et de grenouilles d'Hispaniola, avec de nombreuses espèces confinées à de petites zones géographiques ou à des zones altitudinales spécifiques. L'avifaune est également diversifiée, avec de nombreux oiseaux endémiques à Hispaniola occupant différents habitats. Les mammifères terrestres indigènes sont rares et gravement menacés, limités à quelques espèces de solénodons et de hutias, tandis que la diversité des chauves-souris est plus élevée. La diversité des insectes et des invertébrés est vaste et encore mal étudiée mais comprend également de nombreuses espèces endémiques. La répartition des
espèces est largement dictée par l'interaction de l'altitude, des précipitations
et du type d'habitat. Cependant, le facteur dominant qui façonne la biogéographie
actuelle d'Haïti est l'impact humain. Des siècles de déforestation intensive,
principalement motivée par le besoin de charbon de bois et de terres agricoles,
ont réduit drastiquement la couverture forestière native à des niveaux
critiques. Cela a entraîné une érosion massive des sols, l'ensablement
des rivières et des zones côtières, la fragmentation des habitats et
la perte directe d'espèces. De nombreux écosystèmes sont gravement dégradés
ou ont complètement disparu. Bien que des aires protégées comme les
Parcs Nationaux Pic Macaya et La Visite existent, elles sont confrontées
à d'importants défis dus à l'empiètement et au manque de ressources,
et laissant une grande partie de la biodiversité restante très vulnérable.
![]() Le Nord-Ouest de Haïti (péninsule de Gonâve), vu depuis l'espace. Source : Nasa. Géographie humaine de HaïtiPopulation.Haïti a une population estimée à plus de 11 millions d'habitants. La densité de la population est très élevée, particulièrement dans les zones urbaines et les quelques plaines fertiles. Port-au-Prince, concentre une part disproportionnée de la population, conséquence d'un exode rural massif motivé par la dégradation des conditions de vie dans les campagnes. Cette urbanisation rapide et non planifiée se traduit par l'expansion de bidonvilles précaires, qui manquent d'infrastructures de base (eau potable, assainissement, électricité). La structure par âge est relativement jeune, avec une proportion importante de moins de 25 ans, ce qui pose des défis en termes d'éducation, d'emploi et de services sociaux. Le taux de croissance démographique, bien qu'ayant ralenti par rapport aux décennies précédentes, reste positif. La fertilité tend à diminuer, mais les indicateurs de santé publique demeurent préoccupants. La mortalité infantile est élevée, l'espérance de vie est relativement basse comparée à d'autres pays de la région, et l'accès aux soins de santé est limité pour une grande partie de la population, particulièrement en milieu rural. Les épidémies, comme celle du choléra après le tremblement de terre de 2010, ont mis en évidence la fragilité du système de santé et des infrastructures sanitaires. L'émigration est un facteur démographique majeur en Haïti. Fuyant la pauvreté, l'instabilité politique, la violence et les catastrophes naturelles, des centaines de milliers d'Haïtiens vivent à l'étranger (principalement en République Dominicaine, aux États-Unis, au Canada, en France (Guadeloupe, Martinique) et dans d'autres îles des Caraïbes). Cette diaspora joue un rôle économique essentiel par le biais des transferts de fonds (remises), qui représentent une part très importante du PIB haïtien. L'émigration prive aussi d'une main-d'oeuvre qualifiée dont il aurait cruellement besoin. L'héritage historique de l'esclavage et de la colonisation, suivi d'une longue histoire de régimes autoritaires et d'instabilité politique, a façonné une structure sociale polarisée. Une petite élite économique et politique, généralement liée aux affaires et parfois à la corruption, côtoie une vaste majorité de la population vivant dans une pauvreté chronique. Cette pauvreté n'est pas seulement monétaire; elle se traduit par un accès limité à l'éducation (le système scolaire est largement privatisé et coûteux), à la santé, à l'eau potable, à l'électricité et aux opportunités d'emploi décent. La sécurité alimentaire est un défi constant pour une grande partie de la population. Le tissu social est fragilisé par des défis croissants, notamment l'insécurité généralisée due à la prolifération des gangs armés, qui contrôlent des quartiers entiers, perturbent les activités économiques et les services sociaux, et engendrent une violence quotidienne (enlèvements, homicides). Cette situation exacerbe la fragilité de l'État, dont les institutions sont souvent faibles, sous-financées et minées par la corruption et l'instabilité politique chronique. Le manque de confiance dans les institutions étatiques pousse de nombreux Haïtiens à dépendre des acteurs non étatiques (ONG, organisations religieuses, groupes informels) pour les services de base. La combinaison de la pauvreté endémique, des inégalités criantes, de l'instabilité politique et de l'insécurité crée un cercle vicieux qui entrave le développement humain et renforce la vulnérabilité de la population aux chocs externes et internes. Quelques-unes des principales villes de Haïti
Culture.
Le créole haïtien (kreyòl), langue nationale parlée par tous, est le véhicule principal de l'expression culturelle et de la communication, tandis que le français, utilisé dans l'administration, le droit et l'éducation, conserve encore son statut de langue officielle. L'art haïtien est mondialement reconnu pour sa vivacité et son style naïf, notamment en peinture, mais aussi pour ses sculptures sur métal réalisées à partir de bidons recyclés, ses oeuvres en perles et son artisanat diversifié (bois sculpté, vannerie), souvent porteur de significations spirituelles ou sociales profondes. La musique et la danse sont omniprésentes, du compas direct, rythme national entraînant, à la musique racine puisant dans les percussions Vodou, en passant par le rara festif qui accompagne les processions du Carême et le meringue; elles jouent un rôle essentiel dans les célébrations, les rituels et la vie sociale. La littérature haïtienne a également une longue tradition d'exploration de l'identité, de l'histoire, des luttes sociales et de la spiritualité, avec des auteurs majeurs dont les oeuvres résonnent internationalement. La cuisine, souvent épicée, est un mélange d'influences africaines, françaises, taïnos et espagnoles, avec des plats emblématiques comme le griot (porc frit), le diri ak pwa (riz et haricots), le poulet créole, le légume (ragoût de légumes), ou la soupe joumou (soupe au potiron traditionnellement consommée le jour de l'Indépendance); elle utilise abondamment l'ail, l'oignon, le piment et les herbes aromatiques. Enfin, la société haïtienne est caractérisée par de forts liens familiaux et communautaires (le lakou), une résilience remarquable face à l'adversité et un sens profond de l'hospitalité, malgré les inégalités sociales et l'instabilité politique qui affectent la vie quotidienne. Les fêtes patronales, le Carnaval et Rara sont des moments clés de la vie culturelle et sociale. Economie.
L'économie repose majoritairement sur l'agriculture de subsistance. Les deux tiers des Haïtiens dépendent du secteur agricole (cultures de subsistance), lui-même très vulnérable aux conditions climatiques (nombreux ouragans dévastateurs), une vulnérabilité encore exacerbée par la déforestation massive qu'a connu le pays. Bien qu'elle contribue de manière significative à l'emploi, produisant café, mangues, cacao, canne à sucre, maïs et riz, elle souffre souffre du manque d'infrastructures et de l'accès limité aux marchés. Largement dominé par l'économie informelle (commerce de rue, petits métiers, transports informels), le secteur des services représente la plus grande part du PIB et absorbe une grande partie de la main-d'oeuvre (souvent sous-employée). Mais ce secteur manque de structure, de régulation et de protections sociales pour les travailleurs. Le secteur industriel est limité. Il est centré principalement sur l'assemblage de vêtements pour l'exportation dans des zones franches, ainsi que quelques industries légères comme le ciment, les boissons ou la transformation agroalimentaire. Il est freiné par les coûts élevés de l'énergie, les problèmes d'infrastructure et le climat des affaires. Les transferts de fonds de la diaspora haïtienne à l'étranger constituent une source de revenus vitale pour de nombreuses familles et un pilier essentiel de l'économie nationale, et représentent une part très importante du PIB. Le pays dépend également fortement de l'aide internationale pour les services de base (santé, éducation), l'infrastructure et les secours d'urgence, ce qui crée une dépendance structurelle. Les principaux obstacles au développement économique sont un taux de chômage et de sous-emploi structurellement élevé, un manque criant d'infrastructures de base (routes, énergie électrique fiable, eau potable), un accès très limité au financement et au crédit pour les entreprises, des problèmes de gouvernance, une corruption endémique, ainsi qu'un environnement des affaires difficile et imprévisible. Le potentiel dans des domaines comme l'agriculture d'exportation (mangues, cacao), le tourisme (si la sécurité s'améliore) ou les industries créatives reste largement inexploité en raison de ces contraintes structurelles et conjoncturelles.
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