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Coypel

Coypel (Noël). - Peintre d'histoire et graveur, né à Paris le 25 décembre 1628, mort à Paris le 24 décembre 1707. Fils de Guyon Coypel (qui signait Couespel), marchand, et non « cadet d'une famille de Cherbourg ». D'abord élève du peintre Poncet à Orléans, qui ne lui apprit rien, il vint à Paris étudier dans l'atelier de l'académicien Noël Quillerier. Dès 1646, il fut employé à la cour à des travaux de peinture décorative. Il se fit rapidement un nom et gagna les faveurs de Louis XIV, pour lequel il travailla presque exclusivement pendant plus de vingt ans, au Louvre, aux Tuileries, à Fontainebleau et à Versailles. Reçu membre de l'Académie royale le 31 mars 1663 (son tableau de réception : le Meurtre d'Abel, est au musée du Louvre), et nommé professeur le 1er mars 1664, il succéda en 1672 à Ch. Errard comme directeur de l'Académie de Rome, et y rendit d'éminents services. Les tableaux qu'il y exécuta pour le roi : Solon, Trajan, Ptolémée Philadelphe, Alexandre Sévère, sont au musée du Louvre. Noël Coypel rentra à Paris au bout de cinq ans, devint adjoint à recteur le 2 juillet 1689, recteur le 1er juillet 1690, directeur perpétuel de l'Académie le 13 août 1695 et de nouveau recteur en 1702. A l'âge de soixante-dix-sept ans, il peignait à fresque deux grands sujets au-dessus de l'autel du dôme des Invalides : la Trinité et l'Assomption de la Vierge

Nombre de toiles de cet artiste fécond se trouvent dans les musées de province, de l'étranger et chez des particuliers. C'est assurément le plus grand peintre de cette famille. Compositeur d'une rare magnificence, quoique parfois trop théâtral, il frappe par sa brillante imagination, ainsi que par la correction de son dessin, et charme par la beauté de son coloris. On l'a surnommé Coypel-le-Poussin. Son portrait a été gravé, d'après son propre dessin, par J. Audran, et plusieurs burinistes ont reproduit de ses oeuvres. On lui doit un Dialogue sur le coloris, publié par Caresme, son gendre (Paris, 1741, in-4), qui fut aussi son biographe. Noël Coypel se maria deux fois : avec Madeleine Hérault (1659), puis avec Anne-Françoise Perin (1685); l'une et l'autre cultivaient la peinture avec succès. Les deux artistes qui suivent sont issus de ces deux mariages.

Coypel (Antoine). - Peintre-graveur, fils du précédent, né à Paris le 12 avril 1661, mort à Paris le 7 janvier 1722. Élève de son père, il ne l'égala pas, mais il jouit de plus de célébrité. Emmené en Italie à l'âge de onze ans, il y étudia les maîtres, surtout les coloristes vénitiens; malheureusement, il perdit en grande partie le bénéfice de ses études hâtives sous l'influence prédominante du faux goût de l'époque consacré par le talent du Bernin. Docile à l'engouement de ses contemporains, il noya a ses grandes qualités d'inventeur plein de charme et d'ordonnateur habile dans une afféterie emphatique, mais il sut plaire, malgré l'incorrection de son dessin. A vingt ans il fut reçu académicien pour son tableau représentant Louis XIV couronné par la Victoire (25 octobre 1681); il devint professeur en 1707 et directeur de l'Académie en 1714; fut nommé premier peintre du roi en 1716, censeur royal pour les ouvrages d'art, garde des tableaux et dessins du roi, et reçut des lettres de noblesse en avril 1717. Il peignit un grand nombre de tableaux pour les palais royaux et les églises de Paris; douze sujets de l'Enéide pour la galerie du Palais-Royal, compositions qu'on ne connaît plus que par leur reproduction en gravure : un portrait de Molière, etc.
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Antoine Coypel.
Suzanne accusée par les vieillards, par Antoine Coypel.

Le Louvre possède de son pinceau : Athalie chassée du Temple, Suzanne accusée par les vieillards, Esther et Ahasvérus, Rebecca et Eliezer. Les musées de province en ont un plus grand nombre. Les meilleurs artistes ont gravé d'après lui, et il trouva un interprète hors ligne en Drevet fils. C'est à lui aussi qu'on doit la majeure partie des dessins gravés pour l'Histoire numismatique du règne de Louis XIV. Le duc d'Orléans, régent, compta parmi ses élèves. Coypel réunit en volume ses Discours sur la peinture prononcés dans les conférences de l'Académie royale (Paris, 1721, in-4). Son portrait a été peint et gravé nombre de fois; l'un d'eux est dans la galerie des peintres à Florence. Son fils lui consacra une biographie remarquable.

Coypel (Noël-Nicolas). - Peintre-graveur, frère consanguin du précédent, né à Paris le 18 novembre 1690, mort à Paris le 14 décembre 1734. Ayant perdu son père de bonne heure, il se forma lui-même. Grâce à un amour sincère pour son art, il devint un peintre excellent, en raison de la perfection de son dessin et de l'élégance de son pinceau. Toutefois, comme il ne se souciait pas de flatter le goût du jour, il n'obtenait que des succès d'estime. Cependant il fut reçu académicien le 29 novembre 1720. Son Triomphe de Galathée (ou d'Amphitrite), exécuté pour un concours entre les principaux peintres de l'Académie, le mit plus en vue (musée de Versailles); les peintures du plafond de la chapelle de la Vierge à l'église Saint-Sauveur accrurent encore sa réputation. Il eut le titre de peintre du roi, et devint adjoint à professeur le 27 octobre 1734 et titulaire le 31 décembre 1733. Il excella aussi dans le pastel, ce dont témoignent plusieurs portraits dans ce genre.
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Noël-Nicolas Coypel : l'Enlèvement d'Europe.
 L'Enlèvement d'Europe, par Noël-Nicolas Coypel.
Coypel (Charles-Antoine). - Peintre-graveur et auteur dramatique, fils d'Antoine, né à Paris le 11 juillet 1694, mort à Paris le 14 juin 1752. Élève et imitateur de son père, il dut ses succès moins à son talent d'artiste qu'à ses qualités du cour et de l'esprit, et plus au choix des sujets de ses peintures qu'à leur exécution. Homme du monde accompli, il était très apprécié à la cour pour ses spirituelles pièces de théâtre, dont une seule fut imprimée : les Folies de Cardenio (1721). Ce qui lui fit le plus d'honneur comme peintre, ce sont les vingt-cinq tableaux de l'Histoire de Don Quichotte (au palais de Compiègne), reproduits aux Gobelins en tapisserie, puis vulgarisés par la gravure. Il peignit tant à l'huile qu'au pastel de nombreux portraits; celui d'Adrienne Lecouvreur a été merveilleusement gravé par Drevet fils.
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Charles-Antoine Coypel.
 Charles-Antoine Coypel, (autoportrait, 1734).

Charles Antoine Coypel prêta son crayon plein de grâce et d'expression à l'illustration de plusieurs ouvrages, et ses dessins pour les principaux sujets des Comédies de Molière ont une valeur à part. Membre de l'Académie royale le 31 août 1715, adjoint à professeur le 26 octobre 1720, titulaire le 10 janvier 1730, recteur le 26 mars 1746, premier peintre du roi en 1747, directeur de l'Académie le 23 juin 1747, il était encore premier peintre du duc d'Orléans, qui se fit son disciple, et il avait succédé à son père comme garde des dessins du cabinet du roi (16 janvier 1724). Sous la direction des beaux-arts de M. de Tournehem, c'est Coypel qui fut chargé de tout ce qui regardait la peinture, et s'il s'en acquitta avec intelligence. Son portrait, d'après lui-même, a été gravé par Nicolas Tardieu et par Baléchou. Ajoutons que comme tous les Coypel, il grava à l'eau-forte, avec plus ou moins de succès, et seulement en manière de croquis. (G. Pawlowski).

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Dictionnaire biographique
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