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Les Bonaparte.
- Famille originaire d'Italie ,
et dont les plus anciennes traces remontent au XIIe
siècle. A cette époque, on en distingue 3 branches. La première résidant
à Trévise, fournit des podestats à Vérone
et à Padoue, et s'éteignit en 1397 dans
la personne de Servadius Bonaparte, prieur des chevaliers Gaudens; la deuxième,
qui donna naissance à un rameau moins connu, les Bonaparte de San-Miniato,
eut, vers 1570, pour dernier représentant Jean Bonaparte, gentilhomme
attaché aux Orsini. La troisième, la plus connue, résidait primitivement
à Sarzana, dans le territoire de Gênes, et était inscrite à Venise
sur le Livre d'Or.
Un membre de cette troisième branche,
L. Marie Fortuné Bonaparte, vint se fixer à Ajaccio
en Corse en
1612. Charles Marie Bonaparte, son petit-fils, né en 1746, à Ajaccio,
mort à Montpellier en 1785, assesseur (juge) à la juridiction d'Ajaccio,
épousa en 1767 Letizia Ramolino, née en 1750, morte en 1836, et en eut
5 fils et 3 filles, dont le tableau suit :
1. Joseph,
1768-1844, roi de Naples, puis d'Espagne ,
dit comte de Survilliers depuis 1814; père de :
Zénaïde Julie, née en
1801, mariée en 1822 à son cousin Charles
Lucien, fils de Lucien, morte en 1854;
Charlotte, née en 1802, mariée
à son cousin Charles Louis Napoléon, fils aîné du roi Louis; morte
en 1839.
2. Napoléon 1769-1821,
empereur des Français ,
marié à Joséphine, puis à Marie-Louise, père de :
Napoléon François Charles
Joseph (Napoléon II), né en 1811 de
Marie-Louise d'Autriche, proclamé roi de Rome en naissant, mort à Schoenbrunn
en 1832, duc de Reichstadt.
3. Elisa, 1773-1820, princesse
de Lucques et Piombino ,
puis grande-duchesse des Toscane, mariée en 1797 au Corse Baciocchi; mère
de :
Napoléone Elisa Baciocchi,
née en 1806, mariée en 1824 au comte Camerata;
Jérôme Charles Baciocchi, né
en 1810, mort en 1830;
Napoléon Frédéric Baciocchi,
né en 1815, mort en 1833.
4. Lucien,
1775-1840, 1840, prince de Canino , marié deux fois; père de 11 enfants,
dont les plus connus sont :
Charles
Lucien, prince de Canino et Musignano, 1803-1857, marié en 1822, Ã
Zénaïde, fille de Joseph, dont il a
eu 10 enfants;
Louis Lucien, né en 1813;
Pierre Napoléon, né en 1815;
Antoine, né en 1816.
5. Louis,
1778-1846 , roi de Hollande ,
dit comte de St-Leu depuis 1814, marié en 1802 à Hortense
de Beauharnais, père de :
Napoléon Charles, 1802-1807;
Charles Napoléon Louis, né en
1804, marié à Charlotte, fille de Joseph, mort sans postérité à Forli
en 1831;
Louis Napoléon, né en
1808, élu président de la République le 10 décembre 1848, proclamé
empereur (Napoléon III) en 1852.
6. Pauline,
1780-1825, mariée au général Leclerc, puis au prince Borghèse;
duchesse de Guastalla en 1806, mère (premier mariage) de :
Napoléon Leclerc, mort
à Rome en 1804;
7. Caroline,
1782-1839, reine de Naples, mariée en 1800 à Murat; mère de :
Napoléon Achille Murat,
né en 1801, mort en 1847 aux États-Unis ;
Lucien Napoléon Murat, né en 1803.
8. Jérôme,
1784-1860, roi de Westphalie de 1807 à 1813, marié en 1807 à une princesse
de Wurtemberg, morte en 1836; père de :
Jérôme Napoléon, né
en 1814, mort en 1847, capitaine au service du Wurtemberg;
Mathilde, née en 1820, mariée
en 1841 au prince Anatole Demidoff;
Napoléon Joseph, né en 1822, marié
en 1859 Ã la princesse Clotilde de Sardaigne.
Aux termes des sénatus-consultes des
28 floréal an XII et 5 frimaire au XIII, l'hérédité de la dignité
impériale, à défaut de descendance mâle de Napoléon,
devait être dans la famille de son frère Joseph,
et subsidiairement dans celle de Louis.
C'est en vertu de ces dispositions que le prince Louis
Napoléon se revendiqua légitime héritier de Napoléon Ier.
Les Bonaparte dans
les arts
Napoléon.
Même en ne considérant ici que la période
précédent l'Empire, on ne saurait tenter de donner 'iconographie artistique
complète de Napoléon Bonaparte. La collection de ses portraits gravés
et lithographiés ne forme pas moins de huit grands volumes au Cabinet
des estampes. Parmi les tableaux de maîtres, il faut d'abord signaler
ceux de Gros : Bonaparte à Arcole (au Louvre), Bonaparte à la bataille
des Pyramides (à Versailles) et Bonaparte visitant les pestiférés de
Jaffa (au Louvre), pages admirables d'expression, de mouvement et de couleur;
puis, Bonaparte gravissant le mont Saint-Bernard, tableau où David a représenté
son héros « calme sur un cheval fougueux ». Pierre Guérin, malgré
la sagesse ordinaire de son pinceau, a brigué aussi, comme Gérard, comme
Greuze, Isabey, Carle Vernet, Bailly, etc., l'honneur de représenter le
jeune général victorieux. Son Bonaparte faisant grâce aux révoltés
du Caire est au musée de Versailles. Paul Delaroche a représenté deux
fois Bonaparte franchissant les Alpes (1848 et 1851). Le même sujet avait
été traité en 1842 par François Bouchot. Divers autres épisodes relatifs
aux premières campagnes de Bonaparte ont été peints pour le musée de
Versailles par Philippoteaux, Roehn, Carle Vernet, Colson, Mulard, Barthélemy,
etc. Parmi les peintres étrangers, il faut nommer Appiani, qui a peint
en Italie Bonaparte chef de l'armée républicaine.
Bonaparte premier consul nous est surtout
représenté par un portrait de Greuze (Versailles), par Isabey avec son
Bonaparte à la Malmaison, et par le portrait que fit Gérard en 1803.
L'homme de Brumaire, figuré par un tableau de Ptrançois Bouchot (Bonaparte
au Conseil des Cinq-Cents, Versailles), a disparu dans ces toiles. Le type
césarien se reconnaît déjà à la rondeur du visage : chez Gérard chez
Isabey comme dans les portraits anglais de Northcote et de W. Reynolds,
on sent, suivant le mot du poète, que « Napoléon perce sous Bonaparte
».
Parmi les sculptures consacrées à Bonaparte,
il faut mentionner surtout les bas-reliefs de la colonne de la Grande Armée
(place Vendôme), la figure du fronton du Panthéon (par David d'Angers),
plusieurs bustes excellents par Houdon, Chaudet, Bartolini, une statue
de Louis Rochet représentant Bonaparte à Brienne, une statue de Rude,
une de Cavelier et plusieurs très beaux morceaux de Eugène Guillaume,
qui n'a pas consacré à Bonaparte moins de deux statues et de six bustes.
Un buste exposé par Gérôme en 1897.
Parmi les gravures, lithographies, compositions
allégoriques, etc., inspirées par la vie ou la légende de Bonaparte,
il convient surtout de mentionner les lithographies de Charlet : Bonaparte
à Brienne, Bonaparte aux Tuileries, etc.; les compositions de Lemonnier,
de Carle Vernet, etc., et, par-dessus tout, les admirables vingt-cinq planches
lithographiées de Raffet sur l'Histoire de Bonaparte. (Celles-ci font
partie de ce qu'on appelle d'ordinaire l'Histoire de Napoléon).
Raffet, de plus, a publié, en 1835, une
piquante lithographie représentant Bonaparte en Egypte, assis sur un dromadaire
et enveloppé d'un burnous.
-
Bonaparte
franchissant les Alpes, par Paul Delaroche.
Les autres Bonaparte.
Les princes et princesses de la famille
de Napoléon ont été représentés par les plus grands artistes du temps,
peintres et sculpteurs. Parmi ces oeuvres, nous citerons
les plus remarquables :
Charles-Marie
Bonaparte.
Le musée de Versailles a deux portraits
du père de Napoléon Ier : une peinture
en pied de Girodet-Trioson (1805), et un buste en marbre d'Elias Robert
(1855) ;
Statue
de Marie-Laetitia Bonaparte.
Par Canova. Dans l'attitude d'Agrippine
assise au Capitole, oeuvre ressemblante et parlante. Le musée de Versailles
a deux portraits de Mme Laetitia, peints par Gérard;
Statue
en marbre de la princesse Pauline Bonaparte Borghèse.
Un des chefs-d'oeuvre de Canova (villa
Borghèse, à Rome). Pauline Bonaparte est représentée sous l'image de
Vénus Victorieuse, tenant à la main la pomme d'or, prix de sa victoire.Elle
est étendue sur un lit, la tête relevée;
Portraits
de Louis Bonaparte.
Gérard a exécuté un portrait du roi
de Hollande, en 1806; Cartellier a fait un buste de ce prince en 1806,
et une statue qui le représente en costume de connétable (galeries de
Versailles);
Portraits
de Joseph Bonaparte.
Une statue en marbre, exécutée par F.
Delaistre, le représente en costume de grand électeur de l'Empire. On
a encore un portrait de Joseph, peint par Gérard en 1810, et un buste
de ce prince par Bartolini (musée de Versailles);
Portraits
des princesses Zénaïde et Charlotte, filles de Joseph Bonaparte.
Tableau de David (musée de Toulon). David,
exilé à Bruxelles par la Restauration, peignit les deux soeurs en 1822.
L'aînée, âgée de dix-huit ans, est placée au premier plan. Elle appuie
son bras droit sur l'épaule de sa soeur et tient dans la main gauche une
lettre. Ce tableau est un des meilleurs de David;
-
Léopold
Robert, Charlotte Bonaparte,
1831.
Portraits
de Jérôme Bonaparte.
Gros a fait plusieurs portraits du roi
de Westphalie : l'un des plus remarquables est le portrait équestre qui
figure au musée de Versailles. Deux autres portraits de Jérôme Bonaparte,
peints, l'un par Gérard en 1811, l'autre par F. Kinson, se voient au musée
de Versailles, qui possède aussi un buste on marbre de ce prince, par
Bartolini. Nous citerons, enfin, une statue du roi de Westphalie, exécutée
par Bosio et exposée au Salon de 1810;
Portraits
de la reine catherine de Wurtemberg, femme de Jérôme Bonaparte.
Gros a fait un portrait en pied de cette
princesse. Une statue de la même princesse, exécutée par Bosio, a figuré
au Salon de 1810. (NLI).
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Florence
Vidal, Elisa Bonaparte, soeur de Napoléon Ier, Pygmalion,
2005 - C'est lors de voyages professionnels en Italie
centrale que j'ai pu constater le souvenir vivace et positif qu'y avait
laissé Élisa Bonaparte, princesse de Lucques et de Piombino, puis grande
duchesse de Toscane. Cette remarquable femme d'Etat est bien différente
des autres sours de Napoléon 1er, plus connues pour leurs frasques que
pour leur activité politique. En effet, Élisa est l'une des rares femmes
à avoir exercé le pouvoir sous l'Empire. Pour la faire mieux connaître
- et reconnaître -, j'ai mené des recherches. Ce faisant, j'ai rencontré
une dirigeante infatigable qui, en dépit de mille vicissitudes dans sa
vie personnelle, intervient avec compétence dans tous les domaines : administration,
santé, urbanisme, arts, industrie, etc. La voilà qui développe les carrières
de marbre de Carrare, rend obligatoire la scolarisation des petites filles
et lance la mode des bains de mer. Sans doute est-ce parce que je suis
une femme et que, de par mon travail, j'ai été amenée à réfléchir
à l'exercice du pouvoir économique et politique, qu'Élisa m'a à ce
point fascinée. Mon désir : faire partager cette fascination. (Florence
Vidal). |
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