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Géographie physique de l'Asie
L'orographie de l'Asie
Le relief du sol
A première vue l'orographie asiatique nous apparaît très compliquée : les montagnes, les vallées profondes, les plaines, les plateaux, sont enchevêtrés les uns dans les autres, de telle sorte qu'il semble bien difficile de les grouper en un petit nombre de régions principales. Deux constats s'imposent cependant tout d'abord :
• Un grand axe montagneux traverse l'Asie d'Ouest en Est. Il s'agit de la ceinture alpine (ou système alpino-himalayen), un ensemble de chaînes qui commence avec l'Atlas marocain,se poursuit avec les principales montagnes d'Europe (Pyrénées, Alpes, Apennins, Balkans Cartpates) et traverse l'Asie en formant sur de longues distances deux chaînes parallèles- : Taurus et chaînes pontiques, Caucase et monts Zagros, Monts Alborz, Hindou-Kouch et Makrân, Himalaya et Kunlun, puis ligne de montagnes qui traverse les péninsules indochinoise et de Malacca pour aboutir à l'extrémité orientale des îles de la Sonde.

• La masse continentale, qui représente à peu près les 5/6 de l'Asie, est flanquée de presqu'îles et d'archipels très étendus : à l'Est, le Kamtchatka, la Corée et le Japon; au Sud l'Indochine, l'Insulinde, l'Inde et l'Arabie; à l'Ouest l'Anatolie. On peut même dire que toute l'Asie antérieure, à partir du plateau de l'Iran, forme une sorte de vaste péninsule montagneuse entre l'océan Indien, la Méditerranée et la plaine sibérienne. 

Ce qui frappe aussi, c'est l'immense étendue des hautes terres de l'Asie. Supposons que le niveau des mers s'élevât brusquement de mille mètres, l'Europe et l'Australie seraient réduites à quelques chaînes d'îles; des deux Amériques il ne resterait guère que leur longue épine dorsale, les Rocheuses et la Cordillère des Andes, avec quelques massifs isolés à l'Ouest de ce môle; la plus grande partie de l'Afrique serait submergée. Au contraire, l'Asie s'étendrait encore des massifs de l'Anatolie aux montagnes du Sud de la Chine et du Béloutchistan à la mer d'Okhotsk; le grand massif central constituerait encore un vrai continent, large de 1500 km. Il resterait presque intact, lors même que le flot marin monterait à 2000 m plus haut qu'aujourd'hui. Les dimensions de ces hautes terres d'Asie centrale sont telles que, même en tenant compte de la plaine sibérienne, on évalue à 950 m la hauteur moyenne de l'Asie, altitude qui dépasse de beaucoup celle de l'Europe et des deux Amériques.

La Sibérie

D'une manière générale, la plaine sibérienne forme en Asie une région bien tranchée qui rappelle la plaine polaire de l'Amérique septentrionale.

La plaine de Sibérie occidentale.
La plaine sibérienne (10 millions de kilomètres carrés), vaste comme l'Europe, s'étend au Nord du massif central jusqu'à l'océan Glacial. Les monts Oural la séparent de la plaine de l'Europe septentrionale; au Sud-Ouest la ligne de partage des eaux la distingue de la plaine touranienne. Une partie seulement est complètement plate, c'est la partie occidentale, la plus large; l'autre, accidentée, s'abaisse par degrés du Sud-Est au Nord-Ouest, des chaînes riveraines du plateau Mongol et des monts Stanovoï vers la plaine; le cours du léniséï forme à peu près la limite entre le pays plat et le pays accidenté, entre la Sibérie occidentale et la Sibérie orientale. La Sibérie occidentale (3 millions de km²), où nul point n'est à plus de 200 m au-dessus du niveau de l'Océan, comprend cependant des régions assez différentes; au Nord les Toundras, marécages et glaces; plus au Sud, une alternance de steppes, de marécages et de plaines suffisamment arrosés et drainés; citons le steppe de Baraba, semé de lacs, les marécages de la vallée de l'Ob, la steppe de Kulanda, au Nord de l'Altaï. Entre l'Ob et l'Irtych la plaine est dominée par l'Ourman, léger renflement du sol qui est entièrement formé de débris végétaux sur une longueur de 600 km. 

Le plateau central de Sibérie.
A l'extrémité septentrionale, la presqu'île de Tajmyr a des montagnes, les monts Byrranga, dont les altitudes dépassent rarement les 1000 m. Le point culminant (Gora Volnorez) est à1846 m. 

A l'Est du léniséi, au Sud de la presqu'île de Tajmyr, entre les bassins de la Khantanga et de la Tunguska inférieure, est le plateau Putorana, au sol nu, qui culmine au Gora Kamen à 1700 m, mais d'un relief généralement peu accentué, si ce n'est sur le cours des rivières, qui sont relativement encaissées, couvertes de forêt. 

Plus au Sud, entre l'Angara et la Tunguska pierreuse, le long de la rive droite du Iéniséï, les monts du Iéniseï atteignent 1104 m. 

A leur extrémité orientale, entre les bassins du Iéniséi et de la Léna, on trouve des sommets de 600 m; c'est le commencement des hautes terres de la Sibérie orientale. 

Les montagnes du Nord-Est.
Monts de Verkhojansk.
Les monts Verkhonjansk se situent à l'Est de la Léna et de son affluent l'Aldan. Ils marquent la limite occidentale d'une région de montagnes qui s'étend jusqu'au détroit de Béring et au Kamtchatka. Cette chaîne culmine à 1527 m dans sa portion septentrionale et à 2959, au Gora-Mus-Chaya, à son extrémité orientale.

Les monts Tcherskij et les monts Moma.
Les monts monts Tcherskij, à l'Est de la Jana et coupés par la moitié par l'Indirgirka, forment une chaîne grossièrement parallèle à la précédente. Leur principal sommet, le Gora Pobeda culmine à 3147 m. Autres sommets : le Gora-Chon (2683 m) et le Gora Ezop (2038 m). Bien moins longue, mais elle aussi parallèle aux monts Tcherskij, la chaîne des monts Moma culmine pour sa part à 1847 m.

Les monts de la Kolyma (Ghydan).
Ces montagnes commencent , au Sud, par longer le golfe de Selikhov et se prologent à l'intérieur des terres en dirction du Nord-Est. Elles culminent au Djuj Sirkov, à 1807 m et se prolongent vers le Nord-Ouest par le plateau de Jukagirs, limité par la rivière Kolyma. Au-delà de celle-ci s'étend une large plaine côtière qui borde la mer de Sibérie Orientale.

Les monts de l'Anadyr. 
Les monts de la Kolyma sont prolongés au Nord par deux petites chaînes (les mont Aniuj du Sud et les monts Aniuj du Nord), et par le plateau de l'Anadyr entre 700 et 800 m d'atitude). Au-delà sont les monts de l'Anadyr, dans lequels la rivière du même nom prend sa source. Ils culminent à 2320 m.

Quant à la presqu'île des Tchoutches, qui s'étend entre l'Anadyr et le détroit de Béring;   elle a un caractère insulaire très marqué; ses montagnes forment un groupe à part; la plus haute, le mont Makatchinga, a 2683 m; le cap Oriental domine la mer de 707 m.

Les monts des Koriaks.
Les monts des Koriaks (Korakskoje Nagorje) longent la mer de Béring du golfe de l'Anadyr à la péninsule du Kamtchatka. Cette chaîne, couverte par endroits de beaux glaciers, culmine à 2562 m au mont Ledjanja.

La plaine du Turan

Située entre le Tian Chan et la mer Caspienne la région des steppes turaniennes (touraniennes), plaine centrale de l'ancien continent, n'est riveraine d'aucune mer proprement dite; pas une goutte de l'eau qui y tombe ne s'écoule vers l'Océan. Sa surface est d'environ trois millions de km².

La plaine du Turan a des limites précises de trois côtés; à l'Est le plateau central (Pamir, Tian-Chan, Tarbagataï); au Sud le plateau d'Iran (Hindou Kouch et monts qui le prolongent vers l'Ouest), à l'Ouest la mer Caspienne; au Nord, au contraire rien ne la sépare de l'Europe ni de la plaine de la Sibérie occidentale,  si ce n'est la steppe du Kazakhstan, un plateau de faible altitude. D'une manière générale, la plaine turanienne est inclinée de l'Est à l'Ouest, elle s'abaisse lentement depuis le massif central jusqu'à la dépression caspienne; la Caspienne est à 26 m au-dessous du niveau de la mer Noire : une partie du littoral oriental et une large bande de terre au Nord restent au-dessous du niveau des mers. Ces steppes s'assèchent graduellement, les petites mers intérieures disparaissent ou diminuent. L'Aral et le Balkach occupent le fond d'anciennes mers. Les plaines les plus fertiles sont au voisinage des montagnes : telles la plaine de Kuldja (bassin de l'lli) et celle du Ferghana (haut Syr-daria) qui s'enfoncent entre de hauts massifs. 

A l'Ouest du lac Balkach se trouvent le terrible steppe de la faim (Betkap Dala), puis de vastes déserts sablonneux : Kara-koum (sables noirs) du Syr-daria à l'Oural; Ak-koum (sables blancs), au Sud du Tchou; Kyzyl-koum (sables rouges) du Sir à l'Amou-daria; un autre Kara-koum au Sud de l'Amou-Daria jusqu'à l'Ouzboï et au revers septentrional du plateau de l'Iran. Un peu plus au-dessus du niveau moyen du Turan s'élève le plateau de l'Ustiurt (250 m d'altitude), désert argileux; il projette à l'Ouest; les collines de l'Ak-taoa qui forment dans la Caspienne la presqu'île de Manghichlak. Enfin, la partie de la dépression caspienne que l'on est convenu d'attribuer à l'Asie est un désert salin.
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Asie : Orographie.
Orographie de l'Asie.

L'Extrême-Orient

Région de la Mandchourie et de la Corée.
C'est une contrée très accidentée où de larges vallées alternent avec des montagnes; plaines et montagnes sont également orientées du Nord au Sud mais les chaînes sont disposées en courbes tournant leur convexité vers l'Est : on sait que c'est la disposition générale des montagnes et des groupes insulaires de l'Asie orientale. Toute cette région a son unité assez marquée entre le plateau de Mongolie, les monts Stanovoï et la plaine de la Chine centrale.

Les montagnes de Mandchourie.
Des monts de la Boureya à la Corée, les monts Mandchous ont 1500 km de long. On rencontre successivement, après avoir descendu la versant oriental du Grand Khingan, limite du massif central, la vaste plaine où coulent le Soungari et le Chara-mouren;

Au Nord-Ouest les mont Dzagdy (2279 m au maximum) et les monts de la Boureya (2640 m), et dans leur prolongement, mais séparés par le fleuve Amoiur, le Petit Khingan, qui atteint à son plus haut 1150 m.

Plus au Sud, entre Soungari et l'Oussouri (Ussuri), le Chanalin, longue chaîne calcaire qui fut le berceau de la dernière dynastie régnante en Chine; son plus haut sommet a 3600 m de haut. 

Entre la vallée de l'Oussouri et l'Amour d'une part, la mer de l'autre, s'allonge un chaîne côtière, les monts Sikhote-alin, qui atteignent les 2078 m.

Les montagnes de la péninsule coréenne.
Au Sud du Tchang-péï-chan, qui culmine à 2744 m (Paektusan ou  mont Changbai), se détachent les monts de Corée. La chaîne principale, qui borde la côte orientale de la péninsule et s'abaisse doucement vers l'Ouest, peut se diviser en deux parties : au Nord, en Corée du Nord, le Hamgyong Sanmaek, qui culmine à 2150 m (un sommet isolé, plus à l'ouest, le Puksubaeksan, atteint même les 2520 m), et au Sud le Taebaek Sanmaek. Dans cette section, on note le Kumgangsan, qui atteint les 1638 m. En Corée du Sud, les Monts Taebaek culminent à 1708 m à l'Ungakusan ou mont Sorak. Plusieurs autres sommets dépassent les 1500 m, tels le Kyebangsan (1577 m), le  Hambaeksan (1573 m), le Taebaeksan (1549). Vers le milieu du Taebaek Sanmaek, se détache un rameau orienté vers le Sud-Ouest-: le Sobaek Sanmaek, qui culmine dans sa partie méridionale au Chirisan (1915 m).

Encore plus au Sud, au large, dans l'île Jeju (Quelpaert), le mont Hallasan, qui est un volcan éteint, a 1950 m de haut. 

Les plaines de le Chine centrale.
Les plaines chinoises sont relativement peu étendues (un million de km²), mais elles ont une telle importance politique et économique, elles se distinguent des régions voisines par des caractères si tranchés qu'il est indispensable de les étudier à part.

Elles comprennent, outre le bassin du Bohai (Bó Hai), la plaine du Huanghe (Hoang-ho) et les alluvions déposées par le Hoang-ho et le Yangzi Jiang (Yang tsé-kiang), enfin la presqu'île de Shandong (Chantoung). 

La plaine du Huanghe, encadrée entre les terrasses du Shanxi (Shansi), les monts Taihang Chan (Taï-Hang-Chan), au Nord et les hauteurs de la montueuse province du Zhejiang (Tché-Kiang) au Sud, est principalement formée de la fameuse terre jaune (Géologie de l'Asie et Chine). 

La plaine chinoise, par excellence, est cette plaine d'alluvions où vaguait le Hoang-ho depuis le golfe de Bohai jusqu'au Yangzi. Au milieu s'élève, la presqu'île de Shandong, ancienne île rattachée au continent par les alluvions du fleuve Jaune. Les quelques collines qui la parsèment ne dépassent pas en génaral les 800 m, sauf à l'extrême Ouest, avec un sommet, le Taï-Chan, qui atteint les 1523 m..

La Chine méridionale.
« Dans son ensemble, toute cette région sud orientale de la Chine, sur une étendue d'au moins 800,000 km², est couverte de hauteurs, qui ne s'unissent nulle part en un vaste plateau continu, et que ne domine aucune rangée centrale d'altitude exceptionnelle. ll n'est pas d'autre partie du monde où sur un espace aussi considérable se trouve un pareil dédale de montagnes et de collines aussi peu variées de forme et de hauteur; presque partout s'alignent de courtes rangées de plateaux peu élevés, entre lesquelles s'ouvrent des vallées étroites se rattachant les unes aux autres par des angles brusques, les plaines sont rares dans cet immense dédale. L'élévation moyenne de la plupart des hauteurs est de 500 à 800 m au-dessus des rivières; dans les chaînes principales aucun sommet ne paraît atteindre 2000 m, si ce n'est peut-être dans la Fokien [= Fujian]. Toutes ces chaînes basses, qui semblent d'abord n'être qu'un interminable amas de buttes en désordre, sont orientées du Sud-Ouest au Nord-Est. comme les « chaînes transversales du haut Yang tsé [= Yangzi] ». (El. Reclus).

On a donné aux arêtes centrales qui forment la ligne de partage des eaux, le nom générique de monts Nanling, dans lesquels ont distingue; en allant vers l'Est, les monts  Yuecheng , Dupang, Mengzhu, Qitian, Dayu et  Baiyun. Dans le Fujian on trouve des sommets de 2000 à 3000 m, un peu au Sud le massif isolé du Oui-chan. 

Au Sud des montagnes est la belle vallée du Xi-Jiang (Si-kiang) avec sa plaine d'alluvions. 

Toute cette région est dominée à l'Est par le plateau karstique de Yungui (plateau du Yunnan-Guizhou), entre le Yangzi au Nord et le Fleuve rouge au Sud; le plateau et les villes sont à une hauteur moyenne de 2000 m; les montagnes s'élèvent à 5000. Le massif du Yungui est relié à celui du Sichuan et à l'angle Sud-Est du plateau tibétain.

Du Kamtchatka à Taïwan.
La disposition curviligne des côtes et des rangées d'îles de l'Asie orientale est assez remarquable; la région que nous étudions comprend trois courbes successives : celle du Kamtchatka et des Kouriles, celle de l'archipel japonais, et celle des îles Riou-Kiou (Ryukyu) et Taïwan. 

Le Kamtchatka.
La péninsule volcanique du Kamtchatka, avec ses monts Sredinij,  prolonge au Sud les monts Koriaks. La chaîne Centrale des monts Sredinij (Sredinnyj Chrebet), partage l'île en deux du Nord au Sud; au Sud-Est, elle est doublée par la chaîne Orientale (Vostotchny Chrebet). L'une et l'autre (comme les monts Koriaks) sont issues du plissement alpino-himalayen. Citons, parmi les plus hauts sommets, les volcans : le Kliuchievkaia Sopka (4750 m), magnifique cône toujours actif de 330 km de circonférence à sa base; l'Ichinskaia Sopka (3621 m); le Shiveluc (3283 m); le Kronockaia (3528 m); le Koriaskaia Sopka (3456 m)

Les Kouriles.
Les îles Kouriles qui forment un chapelet d'une quarantaine de petites îles volcaniques entre le Kamtchatka et l'archipel Japonais. Le volcan Alaid sur ÃŽle Atlassov atteint les 2 339 m; les autres pics des Kouriles sont plus modestes; le Chikurachki, sur l'île de Paramouchir, a 1816 m; le Tyatya , sur l'île de Kounachir a  1819 m; le Stokap, sur l'île d'Itouroup, a 1634 m; le Vyssokaïa, sur l'île d'Ouroup, a 1426 m; 

Sakhaline.
Sakhaline, grande île continentale au Nord du Japon, présente un relief formé de deux chaînes parallèles et aux altitudes relativement modestes. Son sommet principal,  le mont Lopatine (Gora Lopatina), situé sur la chaîne orientale, culmine à 1 609 m. 

Montagnes du Japon.
Les plaines côtières des îles japonaises sont généralement très étroites. Elles sont plus importantes dans l'île d'Hokkaïdo; la principale est au Nord de Tokyo (île d'Honshu). Le Japon est donc principalement composé de montagnes. On peut y distinguer quatre grands systèmes : 

• La chaîne occidentale  traverse l'île d'Hokkaïdo, au Nord, celle de Honshu et se termine au Sud pour former le massif montagneux de Kyushu, qui culmine à 1788 m au Kujo-San. Sur l'île d'Hokkaïdo deux sommets se démarquent : le Shokanbetsu (1491 m) et le Yubari (1666 m). Sur l'île d'Honshu, les sommets principaux sont les monts : Chokai-San (2230 m); Lide-San (2105 m); Iwate (2040 m) et Dai-Sen (1713 m).

• La chaîne orientale commence elle aussi dans l'île d'Hokkaïdo. elle traverse ensuite Honshu et se termine pour former le massif de Shikoku (point culminant :l' Ishizouchi Yama, haut de 1981 m). Pour Honshu les principaux sommets sont les monts : Hayachine (1996 m); Hakken Zan (1915 m), ceux du Massif d'Abukurna, d'une altitude toujours inférieure à 2000 m. Pour Hokkaïdo ce sont les monts : Daisetsu Zan (2290 m) et Horoshiri Dake (2052 m).

• La chaîne volcanique centrale se trouve essentiellement dans l'île d'Honshu, mais un de ses sommets, le volcan Aso (1592 m) s'élève sur l'île de Kyushu. Les grands volcans d'Honshu sont les monts :  Fuji-Yama (3776 m); Koma (3132 m); Akaishi (3120 m); Yatsuga (2899 m); Tateshina (2530 m); Hiuchiga (2346 m); Asama (2024 m); Adatara (1700 m); Kunkorna (1628 m).
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Le mont Fuji, au Japon.
Le mont Fuji, sur l'île de Honshu, (Japon),  vu depuis la navette spatiale. - Il s'agit d'un volcan en sommeil, situé à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo. Photo : Nasa.

• Les Alpes Japonaises (ou monts Hida) élèvent quant à elles leurs cimes au dessus de Honshu. Citons  les monts : Yariga (3180 m); Hodaka (3190 m); Norikura (3026 m); et Ontake ou Mitake (3060 m).

Dans les îles Riou-Kiou il n'y a pas d'éminence de plus de 500 m. 

Taïwan.
Enfin, l'île de Taïwan est composée d'une arête montagneuse centrale ,une chaîne de 400 km de long, bordée sur tout le pourtour de l'île par une étroite plaine côtière.  Le plus haut sommet, le Toung Chan ou Yu-Chan (mont Morrison) atteint les 3950 m.

Les hautes terres de l'Asie centrale

La région centrale de l'Asie forme un quadrilatère irrégulier, limité au Sud par l'Himalaya, au Sud-Ouest par le plateau de Pamir, à l'Ouest par les monts Tian Chan, au Nord par l'Altaï, les monts Yablonovyj et Stanovoj, à l'Est par les monts Khingan, in-chân, du Koukou-nor (Qingaï Hu), du Sichouan, etc., au Sud-Est par les monts Hegduan et des pays montagneux. Cet immense quadrilatère embrasse plus de 6 millions de km² ; nous le désignons sous le nom de massif central, plateaux du centre, hautes terres de l'Asie centrale.

Ce n'est évidemment pas un plateau de relief uniforme, c'est une série de montagnes, de plateaux ondulés, de dépressions; le contraste est absolu entre le désert de Gobi par exemple et les glaciers du Karakoram; néanmoins toutes ces régions d'aspect si divers peuvent être groupées dans un exposé d'ensemble; elles forment au milieu de l'Asie comme une citadelle, un monde à part, avec ses frontières nettement tracées sur presque tout le pourtour et divisées par la chaîne ou cordillère du Kouen-Lun (Kunlun Chan) en deux parties : celle du Sud très élevée correspond en partie au  plateau du Tibet, celle du Nord beaucoup moins haute, quoique conservant sur une grande étendue une altitude supérieure à 1000 m, correspond en partie à la Mongolie; elles se ressemblent peu entre elles, mais chacune diffère plus encore de la partie voisine de l'Asie qui se trouve en dehors de ce plateau central. 

Nous étudierons successivement dans le plateau central la région tibétaine, le plateau du Pamir, les monts Tian Chan, la dépression centrale (bassin du Tarim, Dzoungarie, désert de Gobi), les monts Altaï et les montagnes septentrionales, les montagnes qui limitent le plateau à l'Est du côté de la Chine, enfin les massifs du Sud-Ouest qui servent de point d'attache aux montagnes de l'Indochine.

La région tibétaine.
Le plateau du Tibet, le plus élevé et le plus vaste des hauts plateaux du monde, s'étend de l'Himalaya aux monts Kun-Lun

La  vallée du Tibet méridional.
Nous trouvons d'abord au Sud la grande vallée du Tibet méridional où coulent dans des sens divergents, à partir du massif du mont Kailash, le Yarlung Tsangpo (Zangbo), cours supérieur du Brahmapoutre, et la Satledj (Sutlej); cette vallée grandiose, située entre les plus hautes montagnes de notre globe, est encore à plus de 4000 m au-dessus du niveau des mers; elle est à peine interrompue par le seuil de Mansaraour, faîte où se partagent les eaux.

Le Transhimalaya.
Au Nord se trouvent une série de montagnes, qui bordent cette vallée sur 1600 km, parallèlement aux massifs himalayens. Pour ces montagnes, on a proposé plusieurs noms; celui de Transhimalaya est le plus communément accepté. On y distingue à l'Ouest la chaîne des monts Gangdise (massif du Kailash, haut de 6638 m) et celle des monts Nyenchen Tanglha (qui culminent à 7162 m), à l'Est.

Le Transhimalaya, a une hauteur moyenne supérieure à celle du véritable Himalaya; les cols s'y ouvrent à 5400 m d'altitude. Pendant plus de 800 km, le Transhimalaya n'offre aucune brèche au passage des eaux. 

Le Karakoram.
A l'Ouest du plateau tibétain s'élèvent les monts Karakoram (ou Karakoroum), rivaux de l'Himalaya pour la hauteur de leurs sommets, de leurs cols et l'étendue de leurs glaciers.  Le col de Karakoram a 5654 m, le mont Dapsang ou K2, haut de 8611 m, n'est dépassé que par l'Everest; à ses pieds, les glaciers du Baltistan sont les plus grands de la terre (si l'on excepte les régions polaires); plusieurs ont jusquà 50 km de long. Autres sommets :  le Gasherbrum I (8068 m), le Broad Peak (8047 m) et le Gasherbrum II (8035 m). 

Le plateau du Tibet.
A l'Est des monts Karakoram et au Nord du Transhimalaya s'étend le plateau du Tibet; On y distingue le haut plateau lacustre du Tibet septentrional (là se trouve à près de 5000 m le lieu habité le plus haut de la terre); au centre, une chaîne de lacs, parallèle à la vallée du Tibet méridional. Ces pays semés d'arêtes rocheuses et de bassins lacustres, parcourus par des nomades turcs ou mongols, doivent aux premiers le nom de pays de Hor ou de Khor; ils portent an centre le nom de plateau de Khatchi ; leur altitude varie entre 4000 et 5000 m et l'on trouve quelques points à plus de 6000 m. La partie orientale du plateau tibétain se termine par des montagnes séparées les unes des autres par les vallées supérieures des grands fleuves de l'Asie sud-orientale; le massif le plus méridional, le Tanghla (4943 m), domine une région de sources thermales et de geysers. 

Les monts Kouen-Lun.
Au Nord le plateau est limité par les monts Kouen-Lun (Kun-Lun), longue chaîne assez étroite qui, avec ses prolongements, aurait près de 4000 km de long. D'une antiquité géologique plus reculée que l'Himalaya, elle a des sommets écrêtés, moins hauts que ceux des montagnes moins anciennes du Sud; tout à l'ouest de la chaîne, son plus haut sommet, le Kongur Tagh, près de Kashgar (Kashi), culmine à 7719 m, suivi du Muztagh-Ata haut de 7546 m, et ses cols sont souvent à plus de 5000 m. Ce long rempart a peu de variété dans les formes; ses pentes sont très douces, nivelées par le lent travail des eaux. Le Kouen-lun s'abaisse par degrés du côté septentrional; les montagnes d'Or ou Altin-Dagh (Altyntag) au Sud du lac Lob-Nor, ont encore 4000 m.

Le massif du Pamir.
A son extrémité occidentale le plateau du Tibet se confond avec le plateau de Pamir, ou plutôt avec cette région de 600,000 km² qui va de l'Himalaya occidental aux monts Alaï (Alaj), au centre de laquelle se trouve le massif du Pamir. Ce « toit du monde »  a une très grande importance dans le système orographique de l'Asie. Là se réunissent les chaînes de montagnes les plus hautes de notre planète, les plus importantes de l'Asie, l'Himalaya, l'Hindou-Kouch, le Tian-Chan, sans compter le Karakoram dont les sommets plongent pour ainsi dire sur le plateau de Pamir. 

Le Pamir est un massif orienté du Nord au Sud, d'environ 80,000 km², d'une hauteur moyenne de plus de 4000 m, avec de fortes ondulations du sol, mais sans crête bien marquée, encadrée de montagnes qui la dominent de 2000 et 3000 m; au Sud-Ouest, l'Hindou-Kouch; au Sud l'Himalaya et le Karakoram; à l'Est les montagnes qui entourent le pic de Tagharma ou Muztagh-Ata; au Nord enfin, l'Alaï et le Trans-Alaï (7134 m au pic Abu Ali Ibn Sina ou pic Lénine) qui forment la transition entre le Pamir et le Tian-chan dont les séparent la dépression du Ferghana et la vallée de Kachgar.

Le Tian Chan.
Les monts Célestes ou Tian Chan sont une chaîne bien délimitée à l'Ouest par la plaine Mongole et le désert de Gobi; à l'Est par les steppes turaniennes; au Nord par la plaine Mongole et la Dzoungarie, la dépression du lac Balkach; au Sud par le désert de Gobi, le bassin du Tarim et le Ferghana. De 2500 km de long sur 400 km de largeur moyenne, les monts Célestes ont une superficie double de celle de la France (un million de km²); mais ils sont situés au centre des steppes asiatiques et ne donnent pas naissance à un seul cours d'eau qui arrive à la mer; ils se perdent tous dans des bassins sans écoulement (Aral, Balkach, Ala-kul, Issyk-kul, Lob Nor, etc.).

Orientés de l'Est-Nord-Est à sauf dans la partie occidentale, où plusieurs chaînes extérieures sont disposées en éventail autour de l'axe principal, les monts Tian Chan se divisent en deux parties; à l'Ouest, au Kirghiztan, une région alpestre découpée par de profondes vallées; à l'Est, en Chine, un plateau, surmonté de crêtes moins hautes, mais avec une altitude moyenne plus grande. 
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Sommets enneigés du Tian Chan.
Sommets enneigés du Tian Chan.

On rencontre successivement à partir du Sud-Ouest le Talas-Alatau qui se relie par le Trans-Alaï (4488 m) au massif du Pamir et borde, au Nord, le bassin de Ferghana; au Nord le Kara-Tau (2176 m), au pied duquel coule la Syr-Daria et s'élève Samarcande, et les monts Alexandre (4875 m); plus au Nord l'Ala-Tau, Transilien au Sud de l'Ili, Dzoungarien au Nord. Au milieu des monts Tian-Chan, un amphithéâtre de 630 km de circonférence dont le lac Issyk-kul (1609 m d'altitude) occupe le fond; à l'Est du lac, sur une longueur de plus de 100 km, nulle part la chaîne ne s'abaisse au-dessous de 3000 m; au Sud de cette crête, le massif du Khan-Tengri (7439 m au pic de la Victoire), point culminant du  Tian-Chan avec ses glaciers; ls monts Narat; plus au Nord au delà de l'Ili, la chaîne qui continue l'Ala-Tau dzoungare dépasse 5000 m et ne descend guère au-dessous de 4000. 

A mesure que nous avançons vers l'Est, le Tian-chan se rétrécit jusqu'aux monts de Barkoul (1720 m) qui en sont comme la borne orientale. A leurs pieds se bifurque la grande dépression encadrée par les rebords du haut plateau central, au Nord la Mongolie et la Dzoungarie, au Sud le désert de Gobi et le Takla Maklan (bassin du Tarim).

Bassin du Tarim.  Désert de Gobi. Dzoungarie.
Une immense dépression occupe en effet le milieu du plateau de l'Asie. Le fond en était rempli avant les temps historiques par une mer intérieure aujourd'hui desséchée. Les documents chinois le nommaient la mer Occidentale (Si-Haï ); ils l'appellent maintenant la mer desséchée (Han-Haï). Cette Méditerranée asiatique allait du Kuen Lun au Tian-Chan dont elle baignait même le versant Nord (dans sa partie occidentale). Sa superficie dépassait deux millions de kilomètres carrés; à peu près aussi longue que la Méditerranée, elle était cependant moins large. Elle avait, dit-on, jusqu'à 900 m de profondeur au point où se trouve le lac Lob (780 m d'altitude au-dessus de la mer). Elle s'est peu à peu desséchée; les lacs chaque jour décroissants de l'Asie centrale en sont les derniers vestiges. 

La dépression de l'Asie centrale comprend le bassin du Tarim (Turkestan Oriental), le désert de Gobi ou Chamo, partagé entre la Mongolie et la Mongolie intérieure (Chine) et la Dzoungarie, sans compter les steppes mongoles, relativement élevées. 

Le bassin du Tarim
Le bassin du Tarim, d'une superficie de 1,152 million de kilomètres carrés, s'abaisse graduellement de l'Ouest à l'Est vers la cavité du Lob Nor ou confluent les eaux descendues de l'Altyntag (rameau septentrional du Kouen-Lun) et du Kouen-Lun proprement dit, du Pamir, de l'Alaï, du Tian-Chan. Sauf au bord des rivières, c'est un désert, parsemé de dunes, surtout au Sud du bassin , avec le désert du Takla-Maklan, où les dunes dépassent 100 m. C'est la continuation du désert de Gobi ou de Chamo. 

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Le désert du Takla Makan vu de l'espace.
Le désert du Takla Makan vu de l'espace. Cette photographie prise en janvier 2013 montre la partie occidentale du Takla Makan couverte de neige. Le Takla Makan est l'un des déserts de sable les plus grands et - en été - les plus chauds du monde. L'eau qui coule dans le bassin de Tarim n'a pas d'issue, de sorte qu'au fil des ans, les sédiments se sont accumulés régulièrement. Dans certaines parties du désert, le sable peut s'empiler jusqu'à 300 m de haut. Les montagnes qui entourent la mer de sable - le Tian Chan au nord et les monts Kunlun au sud - sont également couvertes de ce qui semble être une couche de neige beaucoup plus épaisse. Source :NASA.

Les monts Qilian
Prolongement à l'Est  de l'Altyntag, le puissant massif du Qilian-Chan occupe 300 000 km²,  et a pour centre est le lac Qinghai, Tsing Haï ou  Koukou Nor (altitude 3200 m). Il correspond à un ensemble de chaînes parallèles entre le désert de Gobi et le plateau tibétain. A l'Ouest sont deux petites chaînes, le Danghe-Nanshan ou monts Humboldt (4389 m) et le Tergun-Daba-Chan ou monts Ritter. Au Sud le Qinghaï Nanshan ou monts du Koukou Nor méridionaux. Au Nord est la chaîne principale du  Qilian-Chan, connue aussi sous les noms de Nan-Chan ou monts Richthofen. Cette chaîne, longée par l'ancienne Route de la soie et par une portion de la Grande Muraille, culmine au Kangze'gyai à 5808 m d'altitude. 

Le désert de Gobi
Le désert de Gobi est vaste de près de 1,200,000 km². Il constitue l'extrémité orientale de la ceinture de déserts qui traverse obliquement l'Ancien continent depuis le Sénégal, jusqu'à l'Amour et aux monts Khingan. 

Bien que les altitudes extrêmes varient de 800 à 1500 m, le désert de Gobi présente l'aspect d'une plaine à peu près nue et presque sans relief, si ce n'est l'Altaï du Gobi, étroite chaîne qui termine au Sid-Est l'Altaï mongol. Il est séparé du bassin du Tarim par le Kourouk Tagh, chaînon détaché du Tian Chan. Le pays des Ordos occidentaux et même, semble-t-il, le plateau sablonneux des Ordos (sépari du Gobi par l'Al-Chan et le Khara-Naryn-Ola)  tiennent probablement la place d'un ancien golfe de la mer Occidentale. 

Le désert de Gobi est limité à l'Est par les monts Khingan ou Grand Khingan (1749 m), escarpement Nord-Est des hautes terres d'Asie centrale. 

La Dzoungarie
Plus à l'Ouest, se trouve la plaine de Dzoungarie, qui apparaît, avec ses 380 000 km², comme une version du bassin du Tarim de plus petite superficie . Elle est bordée au Sud par le Tian Chan, au Nord par l'Altaï mongol, à l'Ouest par l'Ala-tau et le Tarbagataï. Cette dépression  est inclinée vers le Sud, Sa partie septentrionale où coule l'Ulungur est a une altutude supérieure à 500 m; sa partie méridionale et désertique a des altitudes  moyennes de l'ordre de 300 m. Au Nord-Ouest (au Nord du Tarbagataï), la Dzoungarie communique avec la plaine sibérienne (le seuil le plus élevé a 765 m), via la vallée de l'Irtych noir; au Sud-Est, elle s'ouvre, à travairs l'Al-tau, un passage en direction de  la plaine turanienne par un col à 1900 m mène (la porte de Dzoungarie) qui donne accès au lac l'Ala-Kul, satellite du Balkach. 

Le talus septentrional.
Le talus septentrional du Grand massif central est formé par la chaîne du Tarbagataï, le massif de l'Altaï qui domine le plateau et les steppes de Mongolie; au Nord-Ouest de ce massif est relié aux monts Yablovnvyï et Stanovoj auxquels s'adossent les terrasses de la Sibérie orientale.

Le Tarbagataï.
Cette chaîne qui sépare la Dzoungarie de la région des grandes plaines du Nord et de l'Est et qui s'étend entre la vallée de l'Irtych et le lac Baïkal, paraît bien petite sur la carte en comparaison des monts Célestes (Tian-Chan) et de l'Altaï qui l'encadrent; c'est pourtant une chaîne de montagnes d'une longueur 'environ 300 km) et d'une largeur équivalentes à celles des Pyrénées. Le Taï-Taou ou Tastaou, son pic central, a 2992 m.

Le système de l'Altaï
Le système de l'Altaï forme une sorte de quadrilatère de montagnes; les monts Altaï proprement dits à l'Ouest, l'Altaï Mongol (Ektag-Altaï) au Sud; les monts Khangaï au Sud-Est, les monts Tannu (Tannu-Ola) au Nord; au centre un bassin fermé; à l'Ouest, le bassin de l'Ob (Ob au Nord-Ouest, Irtych et Ulungour au Sud-Ouest), au Sud le désert de Gobi et la Dzoungarie, à l'Est le bassin du léniséï (Sélenga au Sud-Est, Iéniséï au Nord-Est). 

• L'Altaï. - L'Altaï proprement dit comprend un grand nombre de chaînes orientées de l'Ouest-Nord-Ouest à l'Est-Sud-Est,à c'est-à-dire parallèles au Tarbagataï et au système de l'Himalaya; ces chaînes sont réunies par des chaînons ou arêtes transversales et par des plateaux. La hauteur moyenne du massif est de 1200 à 1500 m; les lignes de faîte ont de 1800 à 2700 m; le pic central de la Belukha culmine à 4506 m; le col ou passage de l'Ulan-dabas, par lequel on les traverse, a 2820 m. Les principaux contreforts sont l'Altin-Tau au-dessus du lac Téletskoië (480 m d'altitude) et promontoires boisés qui s'avancent vers le Nord, le Kuznetzky Alatau,1200 à 1500 m, entre le bassin de l'Ob et celui du léniséi. Il y a un grand contraste entre le versant septentrional et Ie versant méridional des monts Altaï : le Nord est une région alpestre analogue aux Alpes de l'Europe centrale, le Sud un désert rocheux.

• L'Altaï de Mongolie. - Au Sud-Ouest se détache l'Ektag Altaï ou Altaï de Mongolie, appelé quelquefois Grand Altaï, avec des cols de 2700 à 2800 m, et des pics de 3000 m; il se prolonge au Sud par l'Altaï-Nourou. A l'Est se développe la ligne du Tannu-Ola avec des sommets de 3000 m et plus comme ceux du Khangaï, le quatrième côté du quadrilatère.

• Le plateau de Kobdo. -  Dominé à l'Ouest par l'Altaï et l'Ektag-Altaï, le plateau de Kobdo est le socle qui porte les  montagnes  que l'on vient de nommer. L'intérieur du quadrilatère est un bassin fermé, au centre duquel se trouve le lac Oubsa Nor (759 m) et dont le point le plus bas, la Kirghiz Nor, est  à plus de 1000 m d'altitude. L'altitude peut atteindre 1800 m.

• Les  monts Khangaï. - Cette chaîne de montagnes est  située dans au coeur de la région délimitée au Sud par l'Altaï mongol et, au Nord par les monts Sayansk. Le plus haut sommet est l'Otgontenger Uul (la plus jeune montagne céleste), avec une altitude maximale de 4031 m. Plusieurs fleuves importants de l'Ouest de la Mongolie y prennent leur source, le  Selengá et l'Orkhon.

Le quadrilatère de l'Altaï et particulièrement le plateau de Kobdo et les monts Khangaï forment la partie occidentale du plateau de Mongolie, couvert de vastes steppes. On y peut rattacher au Nord-Ouest la haut bassin du Iéniséi enveloppé au Nord par les monts Sayansk (Sajan); le fleuve s'échappe vers le Nord par un défilé large de 32 m. A l'Est le haut bassin de la Sélenga (tributaire du lac Baïkal) est en pleine Mongolie; les plis de terrain qui le séparent du désert de Gobi relient au système de l'Altaï les monts Kenteï et par eux les monts Jablonovyj.

Les monts Sajansk.
Au Nord de cette région, limite extrême de la Mongolie et du Grand massif central, s'allongent les monts Sajansk occidentaux, prolongés au Sud-Est vers le Baïkal par les monts sanjansk orientaux (Ergik-Targat) où le mont Munku-Sardik (montagne d'argent) atteint 3491 m; il a encore un grand glacier; au Nord on remarque le contrefort escarpé des Goltzi; au pied, le lac de Kubsugol (1624 m d'altitude). 

Le massif du Khamar-Daban.
Les montagnes Khamar-Daban (Chrebet Charm-Daban), prolongement oriental des monts Sajansk, bordent le Sud du lac Baïkal sur 420 km. Leur plus grande altititude est dans la partie Ouest : le Jan-Ula y atteint 2371 m: l'Utulinskaya Podkova culmine à 2396 m. Les hautes terres que l'on trouve au Sud du Khamar-Daban sont la continuation du plateau mongol, la Mongolie orientale, qui va du Khaïgan et du Khamar-Daban aux monts Khingan.

Les montagnes entre le Baïkal et la mer d'Okhotsk.
Nous plaçons ici des montagnes qui, à l'Est du Sajan Oriental, pourraient aussi être considérées comme la bordure Sud-Est du plateau central de Sibérie.

Les monts Jablonovyj.
Les monts Jablonovyj, ou monts des Pommiers, commencent au mont Sokhondo (2499 m) au Sud du lac Baïkal : ce sont des croupes uniformes, très boisées, d'un relief peu accentué, d'une hauteur qui ne dépasse généralement pas les 2100 m. Ces montagnes séparent le bassin de l'Amour du bassin de la Léna.

Les monts Stanovoj.
Les monts Stanovoj, qui les continuent au Nord, sont composés de plusieurs chaînes qui s'allongent depuis le lac Baïkal jusqu'aux monts Džugdžur, qui bordent la mer d'Okhotsk. Au total 4200 km.

Deux chaînes forment un bourrelet au nord du lac Baïkal : les monts du Baïkal, au Nord-Ouest, qui culminent au Gora In'Aptuk à 2878 m, et les monts Barguzinskyj, sur la rive opposé, qui atteignent les 2724 m. 

Plus à l'Est sont les monts Muja (2484), reliés au monts Jablonovyj par le plateau du Vittim, et enfin la chaîne principale des monts Stanovoj, qui culminent à 2520 m. Au Nord de cette chaîne se trouve le plateau de l'Aldan (2150 m); au Sud, les Džagdy, connectés à la chaîne de la Bureya.

Les monts Džugdžur.
Les monts Džugdžur forment une chaîne côtière, le long de la mer d'Okhotzk entre les terminaisons des monts Stavonoj au Sud et ces monds Verkhojansk au Nord. Ils atteingnent les 1906 m au Gora Topko, 2350 m au Moklijan.

Le talus oriental.
Le talus oriental des hautes terres de l'Asie centrale est formé de chaînes moins importantes et moins bien reliées entre elles que les autres.

Le Grand Khingan
Les monts Khingan, orientés du Nord au Sud, entre le désert de Gobi et les bassins du Sungari (affluent de l'Amour) et du Liao (fleuve côtier du golfe de Pétchili ou de Po-Haï), atteignent 2035 m au mont Huanggangliang; ils dominent le Gobi d'un millier de mètres, mais plongent de bien plus haut sur les plaines de la Mandchourie.

Les plateaux de la Chine du Nord. 
Les terrasses du Shanxi, recouvertes d'une épaisse couche de loess, sont comme un gigantesque escalier qui s'élève par degrés de la plaine de Chine du Nord au plateau mongol; au Nord-Est le plus élevé des cinq pics du Thaihang-Chan, à l'Ouest de Pékin, a 3494 m. Le Jin-Chan (2700 m) sépare le désert de Gobi et la vallée du Huanghe; le plateau des Ordos (1000 m) enveloppé de trois côtés par le fleuve, se rattache an Gobi par ses caractères naturels; au Sud-Ouest les deux massifs, séparés par le Huanghe (Hoang-Ho), du Lüliang-Chan (2662 m) et des monts Helan (Ala-chan), qui atteignent 3556 m au mont Aobaogeda. 

Le Sud-Est des hautes terres.
Nous touchons à cette partie sud-orientale du grand massif central, d'où se détachent les montagnes de la Chine méridionale et de l'Indochine. Cette région dépend du plateau du Tibet; elle en forme le talus oriental; mais, raviné et divisé par les cours d'eau qui forment le Hoang-ho, le Yang-tsé-kiang, le Mékong, le Salouen, le plateau a été décomposé en une série de massifs montagneux. 

Le prolongement oriental des monts Kuen-Lun.
Au Nord, les monts Bayan-Har-Shan (Baya-Kara-Chan) prolongent les monts Kuen-Lun; il se continue par le Min-Chan et les Montagnes-bleues ou Qin-Ling (Tsing-Ling-Chan). Celles-ci s'avancent au Sud du Hoang ho dans la plaine chinoise; elles ont encore des cimes  qui culminent à plus de 4100 m, des cols de 1900 m; elles se terminent par la célèbre Hoa-chan. On considère quelquefois les Qin-Ling comme la partie orientale des Kuen-Lun qui formeraient alors une arête rectiligne de 4000 km de long. 

Les montagnes du Sichuan.
Le Sichuan se divise en deux parties : à l'Est une plaine fertile, le bassin Rouge; à l'Ouest, de hautes terres, les monts Hengduan, berceau du Panda géant, et où l'on distingue plusieurs massifs montagneux, séparés par des vallées profondes. Citons, du Nord au Sud, le Qiong-Laï-Chan (5480 m), le Daxue-Chan (7 556 m  au Minya Konka ou mont Gongga), le Daliang Chan (4267 m).

Le plateau de Yangui.
Au Sud du bassin Rouge  et jusqu'aux frontières féridionales de la Chine, s'étend une vaste plateau connu sous le nom du plateau de Yunnan-Guizhou ou plateau de Yungui. On y rattache les belles formations karstiques de Guilin, à l'Est. Le plateu de Yunguii atteint sa plus grande hauteur dans le Nord du Yunnan, avec une altitude moyenne de 1800 m et des sommets atteignant les 3700 m. Le Sud du plateau (altitude moyenne de 1200 m) est davantage une région de collines.

L'Asie méridionale

L'Himalaya.

L'Himalaya renferme les plus hauts sommets connus du globe; c'est un massif montagneux de plus de 2200 km de long sur 250 km de largeur moyenne; il couvre au moins 600,000 km². Il est compris entre la plaine de l'Hindoustan au Sud; la grande vallée tibétaine (Tsang-Bo et Indus) au Nord; le coude de l'Indus le borne à l'Ouest; à l'Est l'endroit où le Tsang-Bo se réunit au Brahmapoutre. Orienté de l'Ouest à l'Est ou plutôt de l'Ouest-Nord-Ouest à l'Est-Sud-Est, il décrit une courbe assez prononcée dont la convexité est tournée vers la plaine de l'Hindoustan. Il peut se diviser en deux parties assez différentes l'une de l'autre : l'Himalaya oriental et central et l'Himalaya occidental. 

L'Himalaya oriental et central.
L'Himalaya oriental et central renferme les pics les plus élevés : le Kinchindjinga (8483 m) au-dessus de la fertile vallée du Sikkim; le Gaourisankar ou mont Everest, la plus haute cime sur la surface terrestre (8840 m), le Dhaulaghiri (8180 m).

Les cols ont environ 4500 m, la hauteur des pics supérieurs des Alpes; quelques-uns ont jusqu'à 5500 m 

L'Himalaya central en a d'aussi élevés, mais ses sommets n'atteignent pas 8000 m :
le Nanda-Dévi n'a que 7820 m.

Néanmoins, l'Himalaya est traversé par de nombreux cours d'eau et ne sert presque nulle part de ligne de partage des eaux. 

Au Nord l'Himalaya se termine sur la dépression ou haute vallée du Tibet méridional qui est encore à 4000 m d'altitude; au Sud, il descend presque jusqu'au niveau de la mer; en montant à partir de la plaine indienne, on rencontre successivement la zone des Téari (marécages), la zone forestière des Bhaver, puis les premiers contreforts, dont le principal est celui de Siwalik (300 km de long). Au delà la région des Doun, fertile comme celle des Téraï, puis l'Himalaya avec ses forêts, ses pentes dénudées et enfin ses neiges éternelles (à partir de 4800 m et de 5600 dans le Cachemire). 
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L'Himalaya vu de l'espace.
L'Himalaya et le sud du plateau du Tibet vus depuis la Station spatiale internationale (360 km). 
Sur l'image apparaissent le Makalu (8642 m, à gauche) et l'Everest (8850 m, au centre), respectivement  cinquième et premier sommets de la Terre. Image : Nasa.

L'Himalaya occidental.
L'Himalaya occidental est d'aspect beaucoup plus confus que le reste de la chaîne : il n'a pas de limite bien définie, se confondant à l'Est, avec le plateau tibétain, à l'Ouest et au Nord avec les hauts plateaux hérissés de montagnes de la région du Pamir. La chaîne méridionale peut être regardée comme un prolongement de celle de l'Himalaya proprement dit jusqu'aux monts Pandjal qui finit à l'indus. 

Les monts de Tchamba entre la Satledj et l'Indus, puis les monts de Zanskar déchiquetés et pittoresques continuent la ligne du Transhimalaya; les villages y sont construits à une hauteur de 4000 m, les pics dépassent 6000 m; au Nord les monts de Leh, moins élevés, desséchés et pierreux; la vallée de l'Indus les sépare du Karakoram, puis, après son coude vers le midi, coule entre l'Himalaya occidental et l'Hindou-Kouch au pied du Nanga-Parbat (8116 m), le plus haut sommet de cette région. 

Au centre des divers massifs que nous venons de décrire se trouve la plaine de Cachemire à une altitude de 1600 m seulement.

Plaine de l'Hindoustan.
La plaine de l'Inde septentrionale, de forme triangulaire et d'une étendue de plus d'un million de kilomètres carrés, s'étend entre l'Himalaya au Nord, le plateau de l'Iran à l'Ouest, celui du Dekkan au Sud, les monts de l'Arakan et de l'Annam à l'Est. Elle comprend plusieurs régions : 

Le Pendjab.
Le Pendjab, au Nord du Pakistan, parcouru par l'Indus à l'Ouest, et sillonné de multiples autres cours d'eau, tous affluents de l'Indus.

Le désert de Thar.
Les solitudes du Thar, mer de sables, sont accidentées de buttes sablonneuses et de dunes;

Le Rann de Catch.
Le Rann de Catch (au Sud du Thar, Goudjerat), plaine saline absolument plate, est inondée dans la saison des pluies par les eaux marines que le vent y refoule.

La plaine du Gange.
La plaine du Gange (500,000 à 600,000 km²), est très fertile malgré les marécages des rives du fleuve, les terres noyées du delta, et les ousar (régions non irriguées); elle rivalise avec la plaine chinoise.

Le Bengale.
Le Bengale est la région qui englobe le Bangla-Desh et le Bengale Occidental (qui appartient à l'Inde). Elle correspond au delta du Gange et au cour inférieur du Brahmapoutre.

Le plateau du Dekkan.
Le plateau du Dekkan (Deccan) est un triangle de 2000 km de côté à l'Est et à l'Ouest où la mer le limite; de 1500 au Nord où il s'abaisse vers la plaine de l'Hindoustan; que celle-ci s'abaissât encore de 200 m et le Dekkan serait une île. Il est formé de hautes terres encadrées de chaînes côtières; le socle dont l'altitude varie entre 300 et 1000 m est incliné de l'Ouest à l'Est; c'est la pente d'écoulement des eaux. 

• Les monts Vindhya et Satpura. - Le rempart septentrional est formé, à l'Ouest, par les mont Vindhya, qui ne dépassent pas les 752 m (au Sad-bhawna Shikhar) et auxquels s'adosse le plateau de Malwa, qui va jusqu'aux monts Aravalli, et, à l'Est  et la chaîne des Satpura, qui culmine dans les monts Mahadeo à 1350 m (au Dhupgarh).

• Les Ghats occidentaux. - Le rempart occidental du Dekkan, connu sous le nom de Ghates ou Ghats occidentaux (Sahyadrî), longe la côte pendant 1300 km; c'est un escalier monumental d'une hauteur moyenne de 1000 m; au Sud les massifs renfermant les cimes les plus élevées de la péninsule : les Nilghiri ont 2633m et, au-delà de la brèche de Palghat (244 m), les Cardamomes culminent 2695 m.

• Les Ghats orientaux. - Plus éloignées de la mer et moins hautes, les Ghates ou Ghats orientalaux comprennent une série de chaînons distincts; le plus important est, au midi, celui Jindhagada ou Arma Konda (1680 mètres m), dans l'Andhra Pradesh. Les Ghats et le plateau du Mysore, qui les lie, au Sud avec les Ghats occidentaux, se terminent à la vallée du Kavéri et à la dépression de Palghat

Sri Lanka.
L'île de Sri Lanka est bordée de larges plaines, mais son centre est occupé par un massif élevé d'où descendent de nombreux petits cours d'eau. En dehors du célèbre pic d'Adam (2243 m), on y signalera le Knuckles (1863 m) et le Pidurutalagala (2524 m, point culminant).

L'Indochine. L'Insulinde.
La Péninsule indochinoise.
Dans la Péninsule indochinoise, les montagnes et les plateaux alternent avec les vallées et les plaines. La région est délimitée au Nord-Est par le plateau du Yunnan (plateau de Yungui), qui forment la ceinture méridionale du bassin du Sikiang; au Nord-Ouest par les montagnes de l'Assam et d'Arakan qui la séparent de la plaine de l'Hindoustan et se rattachent aux chaînes Taniantaweng-Chan et Nu-Chan, et, par elles, à l'Himalaya et aux hautes terres d'Asie centrale. 

Au Nord de l'Indochine se trouve le grand plateau du Laos couronné de hautes montagnes et sillonné de vallées longitudinales où coulent de grands fleuves; à mesure qu'on descend vers le Sud ces vallées s'élargissent, les chaînes qui les séparent sont alignées du Nord au Sud parallèlement aux fleuves; au voisinage de la mer ceux-ci forment des deltas et des plaines d'alluvions très fertiles.

Les montagnes principales sont, en partant de l'Ouest : la chaîne de l'Arakan, composée de plusieurs chaînons , les mont Patkaï au Nord, avec le mont Saramati haut de 3826 m, les collines de Naga, les collines de Chin (le Nat Ma Taung ou Mont Victoria yl atteint  3053 m), et enfin au Sud, l'Arakan Yoma, qui atteint 1708 m au Pauksa Taung. (On rencontre au Sud de l'Arakan, les îles Andaman, qui sont comme la poursuite, en partie submergée, de cette chaîne qui se continue avec les montagnes de Sumatra).

Entre l'Iraouaddi et le Salouen sont les monts Chan-Yoma où la hauteur de l'arête atteint 3200 m; les cols en ont 2500; au Sud le mont-Nattoung a 2400 m. En Thaïlande des massifs isolés approchent de 2000 m.

Les monts qui séparent le Mékong du fleuve Rouge se continuent, entre le Mékong etla mer, par la chaîne annamitique, qui marque la frontière entre le Laos et le Vietnam et qui culmine au Laos à une altitude de 2500 m et au Vietnam à 2598 m.

Les principales plaines sont le Pégu (delta de l'Iraouaddi, en Birmanie), le bassin du Ménam, en Thaïlande, la Basse Cochinchine (delta du Mékong) et le Tonkin (delta du Fleuve Rouge), au Vietnam.

Au Sud l'Indochine se prolonge par l'étroite presqu'île de Malacca que parcourt une chaîne de montagnes, qui atteint sont point culminant dans son épaississement méridional en Malaisie (2190 m dans le massif du Tahan)

L'archipel indonésien.
Les îles diffèrent les unes des autres non seulement par leur taille mais aussi par leur relief, même si toutes, à l'exception des plus petites, atteignent des hauteurs considérables. 

• Le groupe des îles de la Sonde s'allonge dans la direction du sud-est, comme un prolongenment des collines de la péninsule indochinoise. Cette région est toute volcanique, montagneuse, hérissée de sommets dont plusieurs sont encore actifs.  Elle est coupée en pentes rapides sur le versant méridional ou versant de l'océan Indien. Les principales îles ont la forme d'un ovale très allongé. 

+ Sumatra, la plus grande des îles de la Sonde renferme les plus hautes montagnes. Elles forment une chaîne côtière sur la partie occidentale de l'île. Une large plaine occupe la majeure partie de l'île à l'Est. Parmi les plus hautes montagnes, on trouve le Gunung  Kerinci, 3800 m; le  Gunung Dempo, 3159 m; ; le Gunung Abongabong, 2929 m.

+ La plaine côtière de Java, au Nord, est bien plus étroite que la grande plaine de Sumatra, et les montagnes occupent la plus grande partie de l'île. Il s'agit de plateaux accidentés où se succèdent une série de grands cônes volcaniques, séparés les uns des autres, pour la plupart, par un terrain qui descend doucement et est relativement bas. On a là la plus grande concentration de volcans au monde (45, dont 28 en activité). Citons : le Gunung Sumbing, 3320 m; le Gunung Lawu, 3265 m; le Mérapi,  2910 m; ). Sur la côte méridionale, de hautes falaises descendant à pic dans la mer.

• Bornéo et Sulawesi.  Ces deux grandes îles sont au Nord de l'archipel et sont en grande partie montagneuses. 
+ Bornéo, plus grande que la France, de forme à peu près triangulaire, est partagée entre la Malaisie (Sarawak) et l'Indonésie (Kalimantan). Elle possède une grande chaîne centrale très ramifiée, laissant la place à des plaines côtières souvent marécageuses. Les monts Schwaner, au Sud, atteignent 2270 m, et la châine peut dépasser les 3000 m vers son centre.. Mais le point culminant, le Gunong Kinabalu,  est tout au Nord de l'île et atteint 4100 m.
+ Sulawesi formée de quatre péninsules montueuses laisse moins de place aux plaines côtières. Elle est couverte de plateaux herbeux, et dont la plus septentrionale (Menado) est toute volcanique. Sommets : le Bulu Rantekombola, 3455 m, au Sud; le Bukit Malono, 2443 m, au Nord.
• Les Moluques  (Maluku), dont le sol tout volcanique est très accidenté et généralement fertile, comprennent trois îles assez grandes, Ceram, Halmahera (Djailolo), image réduite de Sulawesi et Buru, et plusieurs petites îles, qui ne sont pour ainsi dire que des cônes volcaniques, Ternate, Amboine, et, les îles Banda. Ceram est comme une chaîne montagneuse sortie de la mer; elle culmine à 3055 m au Gunung Binaiya. Buru est une montagne à la base quasi-circulaire et atteint 2429 m d'altitude. Halmahera atteint 1610 m dans sa péninsule septentrionale.

Les Philippines.
Les Philippines sont un archipel de 7100 îles essentiellement montagneuses. La plupart de ses crêtes suivent la direction générale des axes de ses îles. Il y a peu de plaines importantes. Les plaines côtières étroites ne dépassent en aucun point 3 km de large, mais dans les montagnes il y a des plaines d'érosion : la plaine centrale de Luzon; la plaines du Cagayan, également à Luzon; la plaine centrale de Panay; et les vallées fluviales de l'Agusan et du Mindanao. 

• À Luzon, au Nord de l'archipel, la chaîne la plus importante est la Cordillère centrale, qui constitue l'épine dorsale de l'île; elle se compose de deux, et parfois trois, chaînes parallèles d'une altitude moyenne de 1645 m. La principale, la Sierra madre, qui borde la côte Nord-Est, mesure environ 560 km de long sur 16 à 50 de large; fondamentalement volcanique, ses pentes précipitent fortement vers la mer. Au sud-ouest de la partie nord de Luzon, les monts Zambales, formés par plus de cônes volcaniques ou de sommets isolés, culminent à 2037 m à High Peak. C'est dans cette chaîne que se trouve le volcan Pinatubo (1780 m), qui s'est rendu célèbre par une importante éruption en 1991.

• Au centre, chacune des îles Visayas, à l'exception de Samar et Bohol, est traversée longitudinalement par une chaîne de montagnes unique avec des ramifications occasionnelles. 

• L'île de Mindanao, au Sud, possède principalement deux longues chaînes orientées du Nord au Sud : les monts Diuata, qui longent la côte orientale, culminent à 2804 m; la chaîne centrale, séparée de la précédente par la vallée de l'Agusan, porte le mont Apo (2953 m), un volcan à triple crête, qui est le plus haut sommet des Philippines. 

Le système irano-arméno-anatolien

Nous rangeons ici les systèmes montagneux qui se succèdent, d'Est en Ouest, entre l'Indus et la mer Egée.

Le plateau de l'Iran.
Le plateau de l'Iran, entouré d'une ceinture de montagnes, englobe une grande partie du Pakistan, l'Afghanistan l'Iran, et l'Azerbaïdjan, et forme un tout géographique.

Sur 2,200,000 km², le plateau proprement dit en représente environ la moitié de cette région; le reste se partage entre les zones montagneuses des bords, d'autant qu'aux quatre angles le plateau est flanqué de véritables citadelles, les massifs de l'Afghanistan, de l'Azerbaïdjan et du Farsistan, le plateau du Béloutchistan. Au centre, le plateau, d'une altitude moyenne de 1000 m, s'abaisse graduellement jusqu'à 300 m dans une dépression qui paraît être le fond d'une ancienne mer intérieure desséchée. 

Le talus méridional.
Le talus méridional du plateau de l'Iran , rattaché à l'Ouest aux monts Zagros,  s'étend le long de la partie septentrionale du golfe Persique et du golfe d'Oman, avec des hauteurs orientées de l'Ouest à l'Est et parallèles à la côte. On rencontre ici : les monts du Laristan ( 3230 m) et la triple terrasse du Mekran (Kûh-e Bûnîken, 2185 m) qui continue au Sud le plateau du Béloutchistan, que bordent au Sud-Est la chaîne Khirtar (Râs Koh, 3007 m) et à l'Est les monts Souleïman. Ce plateau assez élevé (plateau de Kélat, 2000 m), surmonté de petites montagnes, commence le rebord oriental de l'lran. 

Les monts Soleïman.
Après les cols de Bolan, de Gwadjak et de Khodjak et le mont Takatou, on trouve les monts Soleïman  : c'est un large plateau compris entre le Souleïman oriental et le Souleïman occidental que suit la ligne de partage des eaux. Système orographique d'une remarquable unité, il comprend une série de chaînes parallèles très escarpées à l'Est; les plus hauts sommets sont le Takht-i, Souleïman (3487 m) et le Khumbur Khûlê Ghar (3314). 

Au Nord des monts Soleïman s'élève le Séfid-koh (4745 m au mont Sitaram) qui domine au Sud la vallée de Kaboul  (1760 m) et les célèbres défilés de Khaïber (1070 m). Au delà, les monts du Lahori, ramification de l'Hindou-Kouch.

L'Hindou-Kouch.
Le talus septentrional du plateau de l'Iran comprend trois systèmes de montagnes : le premier est celui de l'Hindou Kouch (ou Koh) qui prolonge le Karakoram. II commence au seuil de Baroghil (moins de 3700 m) qui sépare de l'Iran les hautes terres de l'Asie centrale et la vallée de l'Indus de celle de l'Amou-daria. 

•  Au Sud-Ouest, les monts de Lahori forment un massif montagneux du Kafiristan (Pakistan), compris entre la vallée de Chitral à l'Ouest et celle de Svat (Swat) à l'Est, qui se détache du Pamir et se dirige vers le Sud-Ouest. Jusqu'à la vallée du Kaboul; l'altitude décroît de 6836 m au Nord à 2440 m au Sud; au centre est le col de Lahori par lequel passe la route de Chitral à Dir par le village d'Achret, longtemps connu comme un repaire de brigands. 

•  L'Hindou-Kouch qui se dirige vers l'Ouest est encore plus élevé : le Tirich-mir a 7710 m, le col de Nouksan 5100, celui de Dora 4800; puis, la chaîne s'abaissant un peu, des sommets de 6000 m et des cols de 3500 à 4000 m, passages célèbres dans l'histoire; le dernier et le plus important est la série de défilés connus sous le nom de passe de Bamyan (2400 à 2600 m) entre la haute plaine de l'Afghanistan (2000 m) et la vallée de l'Amou-daria. 

• Le Koûh-é-Baba et le Séfid-Koûh. sont le prolongement de l'Hindou-Kouch vers l'Ouest. La muraille du Koûh-é-Baba, qui  atteint 5153 m, et le Séfid-Koûh (4145 m), qui s'abaisse rapidement entre le Mourghab et l'Héri-roud, forment la chaîne centrale de l'Afghanistan entre Kaboul et Hérat.

Le système orographique de l'Hindou-Kouch ou du Paropamise s'arrête à la vallée de l'Héri-roûd qui le traverse du Sud au Nord, pour se perdre dans les sables du Turkménistan. 

Le bourrelet septentrional de l'Iran.
A l'Ouest, on rencontre une série de montagnes orientées de l'Est-Sud-Est à l'Ouest-Nord-Ouest qui semble se relier au système du Caucase : le Kara-dagh, les monts du Gulistan, le Kopet-dagh, le Kura-dagh, le petit et le grand Balkan, puis une ligne de hauts fonds qui traversent la Caspienne jusqu'à la presqu'île d'Apchéron. 

Au Sud, et parallèles à cet alignement, des chaînes avoisinnent les 3000 m; l'Ala-dagh (Aladagh) en a 3 032 au mont Shahjahan. Assez large d'abord, ce talus septentrional du plateau n'a plus, vers Asterabad, qu'une quarantaine de kilomètres, c'est le point de jonction avec le troisième groupe, de montagnes. 

Après le massif du Chah-kouh (4100 m), les monts Elbourz (Alborz) développent leur courbe au Sud de la Caspienne. Hauts de 3400 à 4000 m dominés par la cime volcanique du Damavand (5 671 m), ils s'arrêtent à l'Ouest aux gorges où passe le Séfid-roud. Au delà de cette vallée, le plateau de l'Azerbaïdjan sert de transition entre l'Iran et le massif arménien; sa plus, profonde cavité (lac d'Ourmiah) est encore à 1275 m d'altitude.

Les monts Zagros.
Les monts Zagros  (Reschte-Kûh-e Zâgros), qui constituent le talus occidental du plateau de l'Iran, sont adossés aux monts arméniens. Il sont formés de plissements parallèles (du Nord-Ouest au Sud-Est) aussi réguliers que ceux du Jura ou des Appalaches; ils sont de plus en plus élevés à mesure qu'où monte vers le plateau. 

On y distingue, au Nord, les monts du Kurdistan et du Luristan; leur plus haut point est le mont Elvend ou Kuh-e Alvand (3458 m) au Sud de Hamadan. La partie méridionale de ces montagnes, connue sous le nom de monts du Farsistan, est la plus haute; le  Zard Kûh culmine à 4547 m. Cette région correspond à l'ancienne Perse, dont les massifs presque inabordables, arrêtèrent un moment Alexandre et les conquérants arabes. 
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Zagros depuis l'espace.
Les monts Zagros vus de l'espace. - Les monts Zagros, dans le sud-ouest de l'Iran, présentent un paysage impressionnant de longues crêtes et vallées linéaires. Formées par la collision des plaques tectoniques eurasiennes et arabes, les crêtes et les vallées s'étendent sur des centaines de kilomètres. Cette photographie de la bordure sud-ouest de la ceinture des monts Zagros montre une autre caractéristique de la région  : un dôme de sel (Kuh-e-Namak ou "montagne de sel" en farsi). D'épaisses couches de minéraux comme l'halite (sel de table) s'accumulent généralement dans des bassins fermés lors d'alternances climatiques humides et sèches. Au fil du temps géologique, ces couches de sel sont enfouies sous des couches de roche plus jeunes  La pression des couches rocheuses sus-jacentes fait remonter le sel de plus faible densité, pliant les couches rocheuses sus-jacentes et créant une structure en forme de dôme. L'érosion a révélé de façon spectaculaire les couches de roches brunes et brunes soulevées entourant le Kuh-e-Namak blanc au nord-ouest et au sud-est (au centre de l'image). Les structures de drainage radial indiquent qu'un autre dôme de sel est situé au sud-ouest (à gauche). Si le bouchon ascendant de sel perce la surface, il peut devenir comme un glacier de sel qui s'écoulerait. Les dômes de sel sont un indicateur importante pour la prospection pétrolière, car le sel imperméable emprisonne fréquemment le pétrole sous d'autres couches rocheuses. Source :NASA.

Le plissement central.
Outre les montagnes qui bordent le plateau, il faut citer une chaîne qui le traverse de l'Azerbaïdjan aux monts de Bampoucht (Béloutchistan) et délimite la région accidentée du Sud-Ouest et les déserts du centre. Le mont Kuh-e Karkas, au Nord d'Ispahan, y atteint 3880 m; au Sud de Kirman, le Kûh-e Hazâr a 4465 d'altitude et les pics du Kûh-e Lâleh Zâr en ont 4376.

Le plateau central.
Quant au plateau lui-même, la partie la plus déprimée est un ancien fond de mer, desséché par l'évaporation et comblé par les alluvions. Les creux sont occupés par des marécages salins (kéwir ou kéfih). Les points les plus bas se trouvent vers 380 m au lac desséché du Séistan (lac Hamoun ou Daryâcheh-ye Hâmûn) où même vers 800 dans le fameux désert de Lut, plus inhospitalier encore que le Gobi ou le Sahara avec son sol de sable et de sel.

Le massif arménien.
La région arménienne est située, entre le plateau de l'Iran et d'Anatolie, la plaine de la Mésopotamie et les vallées du Koura (anc. Cyrus) et du Rioni. Elle se compose essentiellement d'un plateau d'une hauteur d'environ 2000 m; c'est l'altitude de la vallée de l'Euphrate et de la plaine d'Erzéroum; le lac de Van est un peu plus bas, à 1646 m. Ce plateau est dominé par le haut massif de l'Ararat (5166 m); les montagnes qui le parcourent en plusieurs sens sont distribuées autour d'un certain nombre de noeuds centraux comme le Tendürek (3533 m) au Sud de l'Ararat. Le bassin du lac d'Ourmiah est intermédiaire entre le plateau d'Arménie et les monts de l'Azerbaïdjan, le Kop-dagi (2918 m) relié le plateau arménien aux Alpes du pontiques et au plateau de Sivas. 
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Le massif de l'Ararat.
Le massif de l'Ararat vue de l'espace. - Le mont Ararat (5166 m) est le plus grand volcan de Turquie. Actuellement en sommeil, il est situé dans l'extrême nord-est de la Turquie, près des frontières avec l'Iran et l'Arménie. Au sud-ouest du pic principal se trouve le Petit Ararat (3896 m). Source : Nasa.

Au nord de la vallée de l'Aras (anc. Araxe), l'Arménie proprement dite se continue par l'Anti-Caucase, plateau montagneux et irrégulier, qui contraste avec le Caucase, va de la vallée du Koura à celle de l'Aras, et s'abaisse à l'Est sur les steppes du bord de la Caspienne. Au centre, s'élève le mont Aragats (4100 m); on y trouve un grand nombre de lacs. La seuil du Surami (Ossétie du Sud) le relie au Caucase. 

Le Caucase, frontière de l'Europe et de l'Asie, appartient à celle-ci, tandis que les monts arméniens le rattachent à l'Asie. C'est une chaîne de 2200 km de long, qui va de la mer Noire à la Caspienne, orientée de l'Ouest-Nord-Ouest à l'Est-Sud-Est, d'une structure extrêmement régulière et uniforme : deux, trois ou quatre arêtes parallèles rattachées de distance en distance par des noeuds montagneux comme dans la Cordillère des Andes, des sommets de plus de 5000 m (Elbrouz, 5642 m; Dykh Tau, 5205 m; Kazbek, 5033 m, etc.), à l'Ouest, il forme, sur la mer Noire, une chaîne littorale qui s'abaisse progressivement.

L'Anatolie.
La presqu'île d'Anatolie ou d'Asie Mineure est ou plateau d'environ 500,000 km², bien délimité; de trois côtés il plonge sur la mer, à l'Est, le golfe d'Alexandrette, les massifs du Taurus et de l'Anti-Taurus le séparent de la plaine de Syrie et de Mésopotamie; au Nord-Est seulement les limites sont moins bien marquées, les montagnes du Pont (Alpes pontiques) se confondent avec les contreforts du massif arménien. 

L'aspect général du plateau de l'Asie Mineure est celui d'un rectangle d'une hauteur moyenne de 1000 m, légèrement incliné vers la mer Noire; au Sud, se trouvent les montagnes les plus hautes; celles du Nord se différencient peu du plateau; toutefois, cette comparaison n'est exacte que si l'on met à part la grande courbe convexe qui s'avance dans la mer Noire; dans cette  région, en effet, surgissent des massifs indépendants, tandis qu'au Sud se déroule une plaine qui fut peut-être remplie par une mer intérieure. 

Les Alpes pontiques.
Les Alpes pontiques (chaînes pontiques) s'étendent de la mer de Marmara (extrémité occidentale du Kezurodaghlou Dagh)  à la Géorgie (monts Meschetskij), ne laissant  aucune place pour une plaine côtière entre elles et la mer Noire. Le plus haut sommet, situé à l'Est de la chaîne, est le mont Kaçkar, qui culmine à 3937 m.

Le Taurus.
Les monts Taurus forment le système montagneux le plus important de l'Anatolie : on appelle Taurus Arménien ou Taurus oriental (3550 m) la partie qui se relie au massif de l'Arménie; plus à l'Ouest, l'Anti-Taurus (3014 m) continue au Nord-Est l'alignement du Taurus proprement dit ou Taurus central (3714 m). Bordant le golfe d'Antalyon, on trouve enfin le taurus occidental, haut de 3086 m à l'Ak Dagh.

Au Nord du Taurus, s'élève sur le plateau le plus haut sommet de l'Asie Mineure, le mont Argée ou Erdjias (3916 m), au dessus-de Kayseri. C'est une montagne volcanique complètement indépendante du système orographique, général de l'Anatolie.

L'Anatolie centrale.
Le centre de la péninsule est occupé par une haute plaine de 1000 m d'altitude moyenne. On y distingue le plateau de Konya (900 à 1200 m), steppe saline parsemé de lacs, le plateau de Galatie ou d'Ankara au Nord du précédent, le plateau de Cappadoce (1200 m) dominé par le mont Argée, enfin, au Nord de celui-ci et à la base des Alpes pontiques, le plateau de Sivas où du haut Hâlys (Kizil-lrmak).

La région riveraine de la mer Egée.
La partie occidentale de l'Anatolie présente une physionomie complexe avec plusieurs petites chaîne perpendiculaires à la mer Egée, et séparées les plaines alluviales où coulent de modestes fleuves côtiers (le bakir, le Gediz, le Grand mandre, etc.). Au Sud plusieurs chaînons rayonnent en évantail, du Taurus occidental. Quelques sommets : l'Honaz Dagh, à l'Est de Denizli,2571 m; les deux  Boz Dagh, 2419 m et 2152 m; le Kaz Dagi (anc. Ida), près d'Edremit, 1774 m; l'Uludagh (anc. mont Olympe), près de Bursa,  2542 m.

Toute cette région côtière est très accidentée; on trouve jusque dans les îles des cimes assez élevées : l'Attàïos (1240 m) dans l'île de Rhodes; le Kerki (1750 m), dans l'île de Samos, le Saint-Elie (1267 m), dans l'île de Chios, etc. 

La plate-forme arabo-syrienne

La région montagneuse du Levant.
Du golfe d'Iskenderum (Alexandrette) à la mer Rouge s'étendent des montagnes et des vallées parallèles à la Méditerranée, qui forment une région naturelle bien caractérisée, avec des frontières précises : la mer Méditerranée à l'Ouest, les vallées qui séparent les monts Nur (anc. Amanus) du Taurus au Nord; à l'Est, l'Euphrate, puis le désert qui arrive au pied des montagnes; au Sud les golfes de la mer Rouge, encadrant la presqu'île du Sinaï. De 1000 km de long sur 150 de largeur moyenne, cette région géographique comprend trois parties assez différentes la Syrie (Syrie et Liban), la Palestine (trois quarts-Nord d'Israël et Territoires Palestiniens) et l'Arabie Pétrée (Ouest de la Jordanie, Néguev et Sinaï). 

La Syrie et le Liban.
Au Nord les monts Nur (2000 m), transition vers les monts de l'Anatolie, puis la brèche de l'Oronte, les monts des Alaouites (djébel Ansariya, 1769 m au Djébel-Akra) et la double chaîne du Liban : le Mont Liban à l'Ouest est plus élevé (3083 m au Qurnat as-Sawdâ, des cols de 1800 m); l'Anti-Liban atteint 2814 m au Jabal al-Shaykh (mont Hermon); entre les deux la Bekaa (al-Bikâ), Coelésyrie ou Syrie-Creuse (1000 m d'altitude), haute vallée très fertile.  Au Sud-Est, dans le désert, le redoutable massif volcanique du Safa, dominant le Harra (région brûlée); un peu au Sud le Haouran (1803 m au Tell Qeni).

Israël et Territoires palestiniens.
Le Liban s'arrête à la vallée de l'ancien Léontès (Litani), où commence la Palestine. Après le groupe confus des monts de Galilée (Har Meron, 1208 m, point culminant d'Israël), commencent plusieurs chaînes régulières formant deux séries de hauteurs séparées par une profonde dépression; à l'Ouest les monts de Palestine, plateau raviné, coupé par la plaine d'Esdraélon (vallée de Jezreel), et dominé au Sud de Jérusalem par le Tell-Acom (1011 m); à l'Est les montagnes d'Aramon (Har Ramon, 1035 m) et de Moab (1170 m), qui se relient aux monts du Madian et au système orographique de l'Arabie. Entre ces deux groupes de hauteurs la dépression du Ghor, la plus profonde du monde-: le Jourdain, qui y coule, est presque dès sa source au-dessous du niveau de la Méditerranée. La mer Morte, où il se perd, est à 403 m au-dessous; sa profondeur atteint 400m.

L'Arabie Pétrée.
L'Arabie-Pétrée est un désert rocheux dominé au Sud par le superbe massif du Sinaï où trône le Jabal Kâtrînâ (2642 m).

La région des plaines de Mésopotamie et Syrie.
Entre le plateau de l'Iran, le massif arménien; l'Anti-Taurus, la Liban et le plateau d'Arabie s'étendent les plaines de la Mésopotamie et de la Syrie (700 000 à 800,000 km²) qui correspondent l'Est de la Syrie et de la Jordanie, à l'Irak et au Koweit. 

Très différente des régions voisines, cette contrée est fertile au bord des fleuves et dans la partie méridionale (ancienne Chaldée), très marécageuse; c'est un ancien golfe comblé par les alluvions de l'Euphrate et du Tigre. Elle est accidentée au Nord par les montagnes de Mardin (1500 m), le Karadjé-dagh (1900 m), etc., massifs isolés des grandes montagnes du Taurus et de l'Arménie. La partie occidentale est occupée par le désert Syrien (oasis de Tadmor ou Palmyre).

L'Arabie.
« Cette péninsule massive, grande comme un tiers de l'Europe, est au centre même de l'Ancien monde. Suspendue pour ainsi dire à la masse continentale par les arêtes de montagnes qui rejoignent le Sinaï au Taurus, elle appartient à la fois, comme pays de transition, à l'Asie et à l'Afrique. Par les contours, l'orientatien des montagnes, les phénomènes du climat, elle est surtout une terre africaine; par la pente de ses ouadi, par sa contiguïté de plus de 1000 km avec le bassin de l'Euphrate, elle appartient à l'Asie; mais, quoique rattachée ainsi aux deux continents, l'Arabie constitue un monde à part. » (El. Reclus.) 

Vaste de plus de trois millions de kilomètres carrés, la péninsule arabique a son unité orographique; c'est un grand rectangle que des montagnes séparent de la mer de tous les côtés; ce caractère était encore bien mieux marqué lorsque le golfe Persique baignait le pied des montagnes de Syrie. Nous passerons en revue successivement les montagnes du littoral, les plateaux et les déserts de l'intérieur. 

La bordure de la mer Rouge.
A l'Ouest les monts d'Idumée  prolongés le long du golfe d'Akaba, puis de la mer Rouge, ne sont pas une muraille régulière, mais une série de montagnes parallèles au littoral; au pied s'étend la petite zone côtière de Tehama (pays chaud). 

Les monts de Madian (Midian) atteignent 2403 m au Jabal al-Lawzr; les monts du Hédjaz (2298 m au Jabal Jâr), et de Gurned nous acheminent vers le massif de l'Assir (Sud-Ouest de l'Arabie Saoudite) et du  Yémen (Ouest du Yémen, le long de la mer Rouge), véritable bastion qui commande le Sud-Ouest de l'Arabie.

Les monts de l'Assir et du  Yémen sont une contrée presque alpestre, qui a son originalité bien marquée; on y trouve des cols et même des villes (Saana) à 2000 m d'altitude, des sommets à plus de 3000 m : 3760 m au Jabal An-Nabi Shu'ayb, près de Sanaa.

L'Hadramaut.
Le Yémen se continue vers l'Est, le long du golfe d'Aden, par les montagnes de l'Hadramaut; au Sud des fonds marins de 2000 m de profondeur; au Nord-Est, la plaine du Djof. 

Les monts d'Oman.
A l'angle opposé de la péninsule, le massif de l'Oman,  le long du golfe d'Oman, face au Makrân iranien, fait pendant à celui du Yémen. Entre les deux, des montagnes d'un millier de mètres qui s'abaissent vers la côte distante d'environ 450 km. 

Les monts de l'Oman, brûlés par le soleil, contrastent avec les fertiles vallées du Yémen; ils sont pourtant à peu près aussi hauts. Ces montagnes culminent au Jabal Shams, dans le Jabal al-Akhdar, à environ 3000 m (de 2980 m à 3035 m selon les sources)..

Les plateaux et déserts de l'intérieur.
Au Nord de la péninsule arabique nous trouvons : de l'Euphrate à la Palestine, le Hamad dont les 500,000 km² se répartissent en steppes et en déserts pierreux; au pied des monts de l'Idumée et du Haouran, le Harra, plaine brûlée, parsemée de coulées volcaniques. Au centre de l'Arabie le plateau du Nedjed (haut de 1000 à 2000 m), avec des montagnes de 1800 m, le Djebel-Chammar au Nord, au Sud le Djébel-Towéïk, d'aspect grandiose. Au Nord et au Sud du Nedjd des déserts de sable ou Nefoud; du Djébel-Towéïk au littoral de l'Hadramaut le « désert rouge » de la Dhana. (GE).

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