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La
vallée de l'Indus a vu fleurir l'une des plus grandes civilisations, qui
a commencé à épanouir il y a au moins 5000 ans, principalement sur le
territoire de ce qui est actuellement le Pakistan (centre principaux Harrapa
et Mohendjo Daro). Au cours du deuxième millénaire avant JC, les vestiges
de la civilisation de l'Indus (vers
3300-1300 av. JC), qui semble pouvoir être rattachée aux Dravidiens,
vivant aujourd'hui au Sud de l'Inde, ont fusionné et ont été aborbés
par les peuples de langues indo-aryennes, qui ont afflué dans la vallée
de l'Indus.
Situé dans l'actuelle
Khyber Pakhtunkhwa et les zones adjacentes, le royaume de Gandhara (vers
500 av. JC - 1000 ap. JC) est un centre important de culture bouddhiste
et un point de rencontre entre les cultures grecque, perse et indienne.
Les ruines de Taxila et de Peshawar témoignent de cette influence culturelle.
Le royaume Kushan (vers 50-250 ap. JC), dont la capitale est à Peshawar,
joue un rôle majeur dans la diffusion du bouddhisme à travers l'Asie
centrale et du Sud. Kanishka le Grand, un empereur Kushan, est particulièrement
connu pour son patronage du bouddhisme. Bien que centrée en Inde, la dynastie
Gupta (vers 320-550 ap. JC) influence la région par ses échanges culturels
et commerciaux. La région de l'actuel Pakistan fait partie de leur sphère
d'influence.
Les premières invasions
musulmanes dans le sous-continent indien commencent au VIIIe
siècle avec des incursions par des armées arabes. L'influence musulmane
s'accroît avec l'arrivée des Turcs et des Perses. L'empire Ghaznévide
(971-1186), dirigé par Mahmud de Ghazni, étend son influence sur le nord
du sous-continent indien, y compris les territoires de l'actuel Pakistan.
Mahmud est connu pour ses invasions répétées en Inde. L'empire Ghouride
(1175-1206), dirigé par Muhammad Ghori, remplace les Ghaznévides et établit
un contrôle plus étendu sur le sous-continent indien. Les Ghourides préparent
le terrain pour l'émergence du Sultanat de Delhi.
Le Sultanat de Delhi
(1206-1526), fondé par Qutb-ud-din Aibak, gouverne une grande partie du
nord de l'Inde, y compris le territoire de l'actuel Pakistan. Le sultanat
est marqué par des conflits internes et des invasions mongoles, mais il
reste un important centre de pouvoir et de culture. L'Empire moghol (1526-1857),
fondé par Babur après la bataille de Panipat en 1526, domine le sous-continent
indien. Les Moghols apportent un âge d'or en termes de culture, d'architecture,
et d'administration.
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Anciens Etats
Tout au long de l'histoire
du territoire qui allait devenir le Pakistan, se sont constitués une foule
de royaumes et de principautés, souvent vassaux des empires voisins, parfois
bénéficiant d'une réelle autonomie, et s'unissant ou se divisant selon
les péripéties du temps. On peut les regroupe en quatre entités principales
: le Cachemire et le Pendjab (partagés aujourd'hui avec l'Inde), le Baloutchistan
(aujourd'hui partagé avec l'Iran et le Pakistan) et le Sind :
• Le Cachemire
eut des princes indigènes jusqu'à la conquête musulmane en 1364; de
cette époque à 1586, il forma encore un État indépendant sous des princes
musulmans; il fut réuni à l'empire moghol en 1586; en 1747, il fut conquis
par les Afghans, puis devint une province
du Kaboul; les Sikhs s'en sont emparés en 1819.
• Le Pendjab,
placé sur la route des grandes invasions, a vu passer successivement les
Perses de Darius, les Grecs d'Alexandre ou des rois de Bactriane, les Scythes
ou Sakas, et dans les temps modernes Mahmoud de Ghazni (997-1030), Tamerlan
(1398), Bâber (1526-1830), Nadir Shah (1739) et Ahmedd Shah le Dourani
(1747-1761). Celui-ci, en se re tirant après avoir vaincu lés Marathes
sur le vieux champ de bataille de panipat, laissait le champ libre aux
Sikhs, et Ranjit Sign (1792-1839) établissait par la force et la ruse
ce royaume de Pendjab que, dix ans après sa mort l'incapacité de ses
successeurs fit passer en bloc aux mains des Anglais, après deux guerres,
en 1849.
• Le Baloutchistan,
après avoir fait partie de l'empire de Perse,
de l'Inde, puis enfin du royaume de Kaboul, se rendit indépendant en 1758,
et forma un État fédéral divisé en une foule de khanats, gouverné
par des chefs (Serdars), qui reconnaissaient la souveraineté de celui
de Kélat. Ce lien de vassalité s'était fort
relâché à partir de 1795. Le Baloutchistan étaient encore divisé au
XIXe siècle en six parties, qui
formaient une sorte de confédération, Saraouan, Djalaouan,
Katch-Gandava, Lous, Makran et Kouhistan;
on peut y joindre la désert de Baloutchistan, qui s'étend au Nord et
au Nord-Est. Les habitants, nommés Baloutchis, professent l'Islam
et sont Sunites.
Ils parlent une langue indo-européenne.
• Le Sind
eut jadis des princes particuliers. Les Arabes occupèrent le pays dès
712, mais au Xe s. il se rendit indépendant;
depuis le XIXe s., il passa successivement
sous la domination des Afghans, des Mongols, du Kaboul (Ã la fin du XVIIIe
siècle), puis se partagea en 4 principautés (Haïderabad, Mirpour, Khirpour,
Bawalpour). A partir de 1840, elles ont toutes été soumises aux Anglais
par le général Napier. |
A partir du milieu
du XVIIIe siècle, les Britanniques, par
l'intermédiaire de la Compagnie des Indes orientales, étendent leur influence
au sous-continent indien. Les territoires de l'actuel Pakistan deviennent
partie intégrante de l'Empire britannique après la défaite des Moghols
et des puissances régionales locales. La révolte de 1857 (aussi appelée
la révolte des cipayes) conduit à la dissolution de la Compagnie des
Indes orientales. Le gouvernement britannique assume directement le contrôle
du sous-continent indien, établissant le Raj britannique. Le territoire
du Pakistan, alors partie du Raj britannique, connaît des changements
politiques, sociaux et économiques importants. L'administration britannique
modernise les infrastructures, mais aussi exploite les ressources et gère
les tensions ethniques et religieuses croissantes.
Le Congrès national
indien (INC), un important parti politique qui réclame des réformes politiques
pour le sous-continent indien., est fondé en 1885. En 1906, c'est au tour
de la Ligue musulmane (All-India Muslim League) d'être fondée. Elle vise
à représenter les intérêts des musulmans du sous-continent et promouvoir
la création d'un État séparé. Dans les années 1930, le mouvement pour
la création d'un nouvel Etat se renforce sous la direction de Muhammad
Ali Jinnah et de la Ligue musulmane. La demande d'un État séparé pour
les musulmans devient de plus en plus pressante, exacerbée par les tensions
religieuses et politiques croissantes. En 1940, lors de la résolution
de Lahore, la Ligue musulmane appelle à la création d'un État distinct
pour les musulmans du sous-continent, connu sous le nom de Pakistan. Le
15 août 1947, l'Inde et le Pakistan obtiennent leur indépendance du Royaume-Uni.
Suivant l'option adoptée par l'un des leaders indépendantistes, Muhammad
Ali Jinnah, contre le voeux de Gandhi, deux Etats nouveaux ont été formés
: l'Inde d'une part, majoritairement hindouiste, et le Pakistan d'autre
part, majoritairement musulman, et constitué de deux parties, le Pakistan
oriental (le Bangladesh actuel) et le Pakistan occidental (Pakistan actuel).
Cette double partition n'a cessé d'être une source de conflits. Plusieurs
guerres ouvertes ont eu lieu entre l'Inde et le Pakistan : en 1947-48 et
en 1965, à propos du territoire contesté du Cachemire, puis en 1971,
à l'occasion de laquelle le Pakistan oriental a fait sécession.
L'opposition du Pakistan
et de l'Inde explique aussi les alliances régionales que ces deux Etats
ont conclu à une certaine époque, le premier avec la Chine, le second
avec l'URSS. De plus, en réponse à des essais d'armes nucléaires indiens,
le Pakistan s'est doté à son tour de l'arme atomique et a effectué ses
propres tests à partir de 1998. Aujourd'hui, le différend sur statut
du Cachemire persiste, même si l'on a assisté à à une diminution des
tensions depuis 2002. Une détente demeurée fragile, comme l'ont montré,
en novembre 2008, les attentats de Bombay, qui ont de nouveau enflammé
les relations entre le Pakistan et l'Inde.
L'histoire intérieure
du Pakistan depuis son indépendance n'est pas moins agitée que celle
de ses relations avec ses voisins. Il a fallu neuf ans de luttes politiques
après l'indépendance pour que le pays, d'abord dominion du Commonwealth
britannique, se dote d'une première constitution établissant un régime
présidentiel. En 1958, un coup d'Etat dirigé par le général Ayyoub
Khan l'a porté au pouvoir jusqu'en 1969. Yahya Khan lui a succédé entre
1969 et 1971. Au sortir de la guerre qui a eu lieu cette année-là , le
pouvoir a été rendu aux civils, sous la conduite de Zulfikar Ali Bhutto.
Mais en 1979, un second coup d'Etat a eu lieu, faisant du général
Zia-ul-Haq, le troisième président militaire du pays. Le général Zia,
qui sera tué dans un accident d'avion en 1988, est à l'origine de l'introduction
de la loi islamique au Pakistan. Après sa mort, Benazir Bhutto, fille
de Zulfikar Ali Bhutto accède à la tête du gouvernement. En 1999, un
nouveau coup d'Etat porte au pouvoir le général Pervez Musharraf, qui,
devant son impopularité grandissante, devra cependant se résigner Ã
organiser des élections libres. Benazir Bhutto périra dans un attentat
lors de la campagne électorale, en décembre 2007, mais, en février 2008,
les suffrages portent son parti au pouvoir. En août Musharaff doit abandonner
ses fonctions. En septembre 2008, Asif Zardari,
le veuf de Benazir Bhutto a été élu président.
En arrière-plan
des dernières années de la dictature de Musharaff et de la période récente
on trouve la guerre menée entre le gouvernement pakistanais et les groupes
islamistes, qui contrôles les les zones tribales limitrophes de la frontière
avec l'Afghanistan, et font peser une menace constante sur la stabilité
du Pakistan. Le gouvernement pakistanais est également confronté à une
détérioration de l'économie liée au déclin des réserves de change,
à la dépréciation de la monnaie et au creusement du défficit de la
balance des paiements.
En 2010, le Pakistan
adopte le 18e amendement de sa Constitution,
réduisant les pouvoirs présidentiels et renforçant le système parlementaire.
Oussama ben Laden, qui s'était réfugié au Pakistan est tué en 2011
par les forces spéciales américaines lors d'un raid à Abbottabad, provoquant
des tensions entre les États-Unis et le Pakistan. En 2013, les élections
générales marquent la première transition démocratique pacifique entre
deux gouvernements élus. Nawaz Sharif, leader de la Ligue musulmane du
Pakistan (PML-N), devient Premier ministre. Une attaque terroriste par
les talibans pakistanais contre une école militaire à Peshawar en 2014
tue plus de 140 personnes, principalement des enfants, et choque le pays.
Cela conduit à une intensification des opérations militaires contre les
groupes terroristes. Le projet de corridor économique Chine-Pakistan (CPEC)
est lancé en 2016. Il vise à renforcer les infrastructures et à stimuler
l'économie pakistanaise avec des investissements chinois massifs.
Imran Khan, ancien
joueur de cricket et leader du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), devient
Premier ministre en 2018 après avoir remporté les élections générales.
Son gouvernement se concentre sur la lutte contre la corruption et la réforme
économique. Quand la pandémie de covid-19 (2020) frappe le Pakistan,
elle met en lumière les défis du système de santé publique et a des
impacts économiques significatifs. Le gouvernement met en place des mesures
de confinement et de relance économique. Imran Khan est évincé du pouvoir
en 2022 après une motion de censure parlementaire. Une période d'instabilité
politique commence. Shehbaz Sharif, frère de Nawaz Sharif et membre de
la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), devient Premier ministre. En 2023,
le Pakistan continue de faire face à des défis économiques majeurs,
notamment une dette croissante, une inflation élevée et des pénuries
d'énergie. Le gouvernement cherche à obtenir l'aide du Fonds monétaire
international (FMI) et d'autres partenaires internationaux pour stabiliser
l'économie. |
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