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Harpyies

Les Harpies ou Harpyies (du grec harpazô, enlever) sont des monstres de la mythologie grecque, déjà connus d'Homère et Hésiode pour qui elles personnifiaient à l'origine les vents d'orage. Elles sont filles de Thaumas et d'Elektra (Electre), une Océanide, et soeurs d'Iris (Hésiode), ou filles de Pontos et de Gaïa. (Servius). ou encore filles de Poséidon ou de Typhée. Enfin, Tzetzès leur donne pour père Phinée.

La manière dont on se les représentait a beaucoup évolué. On finira par voir dans  dans leur personnalité quelque chose du cheval, de l'oiseau et de la femme; un mythographe du temps d'Auguste les présente comme des femmes ailées dont les pieds et même la tête ont quelque chose de l'oiseau. Tantôt elles ressemblent aux Sirènes, tantôt aux Erinyies; ailleurs elles se confondent avec les Hespérides. On les a représentées tardivement (par exemple Virgile qui les mêle aux aventures d'Enée (Enéide, III, 252 et suiv.) et en faisait des habitantes des Enfers) avec un visage de vieille femme, un corps de vautour et des ongles crochus. Pourtant, elles n'ont nullement dans les traditions primitives cette forme hideuse que les poètes postérieurs se sont plu a leur attribuer.

Harpyies.
Partie de la frise du tombeau des harpyies provenant de l'Acropole de Xanthos (Lycie).
De chaque côté de la scène centrale représentant un jeune guerrier faisant hommage de son
casque à un héros ou un dieu assis, figurent deux Harpyies, qui tiennent dans leurs bras une
âme de femme. Fin du VIe s. av. J.-C. British Museum, Londres.

Déesses da tempêtes, elles apparaissent dans Homère, qui n'en détermine ni le nombre ni les noms, et mentionne seulement en particulier Podargé comme épouse de Zéphyre, avec la fonction d'enlever ceux que les dieux veulent faire diparaître.

" Mais aujourd'hui, dit Télémaque en parlant d'Ulysse, les Harpyies l'ont enlevé honteusement."
Et Pénélope fait enlever par les Harpyies les fils de Pandore. En ajoutant que les chevaux d'Achille, Xanthos et Ballos, devaient le jour aux amours de Podargé et de Zéphyre, on aura tout ce qui est relatif aux noires déesses dans la mythologie homérique. 

Dans Hésiode, les Harpyies ont conservé le caractère de beauté que leur donne Homère; l'air est leur domaine, et les vents et les oiseaux n'ont pas plus de vitesse que leurs ailes. Le poète les suppose an nombre de deux : Aello ( tempête) et Ocypèté (au vol rapide), et les désigne par l'épithète de eucomous (aux beaux cheveux). Il supposait, ainsi que nous le lisons dans un fragment qui nous a été transmis par Strabon, qu'elles avaient enlevé Phinée dans le pays des Galactophages. 

Déjà, dans Eschyle, les Harpyies apparaissent avec des formes hideuse, sur lesquelles les poètes postérieurs ont renchéri à l'envi. Ces monstres, au visage de vieille femme, aux oreilles d'ours, au bec et aux ongles crochus, au corps de vautour, et aux mamelles pendantes, causaient la famine partout où ils passaient, enlevaient les viandes sur les tables, et répandaient une odeur si infecte, qu'on n'en pouvait approcher. Elles apparaissaient au nombre de deux ou trois. 

Leurs noms étalent, suivant des récits divers,  Aello, Aellopos, Aellopus, Nicothoé, Ocypète, Ocythoé. Ocypode, Acholoé et Céléno (= la sombre), laquelle, dans l'Enéide, est devenue leur chef. Tzetzès les nomme Erasia et Harpyria. Le lieu de leur séjour était dans les îles Strophades, ou à l'entrée de l'Orcus, ou bien dans un antre de Crète qu'elles allèrent habiter après leur défaite.

Leurs vainqueurs voulaient les exterminer, mais ils les laissèrent vivre, à la prière d'Iris, suivant le récit d'Apollonius. Apollodore leur donne une autre fin : il dit que l'une d'elles tomba dans le Tigrès, fleuve du Péloponnèse, qui prit de là le nom de Harpys; l'autre prit la fuite à travers la Propontide jusqu'aux îles Échinades, nommées depuis Strophades, parce que, arrivée là, elle se retourna, et tomba de lassitude sur le rivage. Virgile, ayant conduit la flotte d'Énée aux Strophades, fait de ces îles la demeure des Harpyies, qui infectèrent les mets des Troyens, pendant que Céléno, l'une d'elles, proférait du haut d'un rocher de sinistres imprécations. 

Nous avons va plus haut, qu'Homère fait naltre les coursiers d'Achille des Harpyies. On leur donne encore pour enfants, le cheval Arion, né de Poséidon (Quintus de Smyrne), les chevaux Xanthos et Podarcé, issus d'Aellopos et de Borée, enfin , les coursiers des Dioscures. Phlogeos et Harpagos.

Au Moyen âge, les Harpies ont pris rang parmi les figures héraldiques. Dans le blason, on les représentera sous la forme d'un buste de femme sans bras, avec des ailes, et dotées des griffes et de la queue d'un aigle. (A19 / J.-A. H.).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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