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Apollodore est un philosophe épicurien, dont il ne reste guère que le nom (Diogène Laërce, X, xxv). On lui attribuait jusqu'à 400 ouvrages. Il vivait vers 140-100 av. J.-C. On l'avait surnommé « le roi du jardin d'Epicure ». | ||
Apollodore est un peintre athénien, contemporain de Zeuxis, et un peu plus âgé que lui, déjà sur son déclin quand l'autre arrive à son apogée. Il exerça une grande action sur la peinture de son temps, parce que le premier il sut dégrader les ombres et les couleurs et tirer partie de l'ombre portée. Il délaissa la fresque, qui avait fait la gloire de ses prédécesseurs, et donna une importance toute particulière au tableau proprement dit. Pline cite de lui un Prêtre en prière et un Ajax frappé par la foudre, le même sans doute que celui décrit par Philostrate (Im, II, 13). Un commentateur de l'Iliade nous apprend que le premier il donna comme attribut à Ulysse le chapeau spécial des navigateurs. | ||
Apollodore est un philosophe stoïcien, surnommé « leutiginosus », au visage couvert de lentilles : contemporain de Cicéron. | ||
Apollodore le logisticien ou Apollodote, auteur d'un traité de calcul d'après lequel Plutarque, Diogène Laërce et Athénée rapportent deux vers sur lesquels repose la légende de Pythagore sacrifiant une hécatombe après une découverte géométrique, sans que cette découverte puisse être autrement précisée. (T.). | ||
Apollodore, grammairien d'Athènes, qui vivait 150 ans avant notre ère, disciple du stoïcien Panetius et du grammairien Aristarque, il s'acquit une grande renommée pour l'explication des poètes. De ses nombreux ouvrages il ne reste que sa Bibliothèque mythologique, en 3 livres, contenant l'Histoire des dieux et des héros jusqu'au retour des Héraclides dans le Péloponnèse, publiée par Aeginus Spoletinus, grec-latin, Rome, 1550, par E. Bekker, Leipzig., 1854, et réimprimée, avec traduction latine, dans la collection Didot; elle a été traduite en français par Clavier, Paris, 1805. Par les sources où il a puisé et par les traditions qu'il a conservées, c'est un document important pour la science des religions antiques. L'auteur y a condensé, en y mettant une sorte d'ordre généalogique, tous les mythes de la cosmogonie primitive, et les légendes héroïques jusqu'à la guerre de Troie. Le style de l'oeuvre est un mélange de sécheresse prosaïque et de poésie souvent voisine du lyrisme; cette incohérence de langage a fait croire que la Bibliothèque telle que nous la possédons est un remaniement sous forme d'abrégé, d'une oeuvre écrite primitivement en vers. Apollodore avait aussi composé une Chronique ou histoire en vers qui allait de la guerre de Troie à son temps; il l'avait dédiée à Attale II, roi de Pergame. Nous n'en possédons que des fragments, ainsi que d'un poème géographique, utilisé par Etienne de Byzance et par Strabon. (J.-A. H.). | ||
Apollodore, surnommé le Damascène, de son lieu d'origine, la ville de Damas, naquit vers l'an 60 de notre ère et mourut vers 125. Il était à la fois ingénieur militaire, architecte et peut-être sculpteur, et son nom fut immortalisé par les grands et admirables travaux qu'il fit exécuter, sur les ordres de l'empereur Trajan, tant à Rome que dans plusieurs villes de l'Empire romain. Appollodore accompagna ce prince dans sa fameuse expédition contre les Daces, et c'est pendant cette guerre qu'il fit jeter sur le Danube un pont colossal, en pierre et charpente, représenté sur la colonne Trajane et sur les médailles de Trajan et dont les vestiges des piles se voient encore, pendant la saison des basses eaux, près de Turn-Séverin. De retour à Rome, Trajan fit faire par Apollodore, vers 113, ce magnitique forum, le Forum de Trajan, exemple unique de constructions antiques exécutées et achevées sans interruption et comprenant la basilique Ulpienne, deux bibliothèques, un temple oclastyle dont la construction, un peu postérieure, date du règne d'Hadrien, qui le dédia à la mémoire de Trajan, son père adoptif, et enfin, à chaque extrémité, deux portiques en hémicycle, décorés de pilastres avec frontons circulaires et aigus alternés, dont les ruines sont désignées, souvent à tort, sous le nom de Bains de Paul-Emile. En outre, trois monuments commémoratifs, de ceux si chers aux Romains, ornaient ce forum dont, suivant Pausanias (I. V, c. XII), tous les édifices étaient couverts de tuiles de bronze. A l'entrée était l'Arc de Trajan, arc de triomphe détruit pendant les invasions barbares, mais dont la meilleure partie du monument et des basreliefs avait été enlevée sous Constantin et nous a été conservée en revêtement de l'arc de triomphe élevé en l'honsieur de ce prince; au milieu, était la Colonne Trajane, remarquable type encore existant de ces anciennes colonnes historiées que les nations modernes ont imitées à l'envi, et enfin, entre la colonne et le temple de Trajan, s'élevait la statue colossale équestre de Trajan, elle aussi détruite lors des invasions des barbares. D'autres édifices à Rome, ainsi que les agrandissements du Circus Maximus , les arcs de triomphe de Trajan à Bénévent et à Ancône), avec le port et le pont d'Ancône, sont attribués par tous les auteurs à Apollodore, qui passe pour avoir été en quelque sorte le surintendant général des constructions que, suivant les auteurs latins, Trajan faisait élever, comme par enchantement, sur la surface de toute la Terre. Après la mort de Trajan, Apollodore qui, du vivant de cet empereur, s'était attiré la haine de son successeur Hadrien, fut exilé, puis mis à mort par ordre de ce prince. Apollodore, dans son exil, avait écrit et dédié à Hadrien un Traité des Machines de guerre, aujourd'hui perdu, qui, avec le témoignage de Procope (de AEdif , I. IV, c. VI), ne laissait aucun doute sur sa participation aux campagnes de Trajan sur le Danube : aussi n'hésite-t-on pas à reconnaître Apollodore dans un personnage trois fois représenté sur la colonne Trajane dans l'exercice da commandement de militaires occupés à des travaux de défense. Il existe en outre de cet architecte un buste au musée Capitolin, à Rome, et un autre an musée de Munich. (Charles Lucas). | ||
Apollodore est un statuaire, célèbre par ses statues de philosophes. Pline nous apprend que, rarement content de ses ouvrages, il lui arrivait de les détruire quand ils étaient achevés, ce qui lui valut la surnom d'insensé. Le sculpteur Silanion avait taillé son buste et rendu d'une façon remarquable ce trait particulier de son caractère. | ||
Apollodore est un médecin grec, connu pour avoir adressé au roi d'Egypte, Ptolémée,un traité sur les vins; il recommandait comme les meilleurs pour la santé, les vins de Naspercènes dans le Pont, d'Orée en Eubée, de Leucas en Acarnanie, d'Ambracie dans l'Epire, et surtout de l'île Péparéthos. Galien (XIV, 181, 184) donna d'après lui deux antidotes contre la morsure des animaux venimeux; Pline a souvent puisé dans ses écrits. Il est probablement identique avec l'Apollodore cité par Athénée et par Pline, comme étant l'auteur d'un ouvrage peri theriôn (de bestiis venenatis) et d'un autre peri murôn kai stephanôn (de odoribus). (Dr L. Hn.). | ||
Apollodore de Caryste, devenu Athénien par le droit de cité. C'est un des poètes les plus remarquables de la nouvelle comédie attique. On lui attribue quarante-sept comédies, dont il ne reste que des titres et des fragments. Ce qui rend son souvenir particulièrement sympatique, c'est que Térence, sur six comédies qu'il a imitées du grec, en a emprunté deux à Apollodore, l'Hécyre et le Phormion, les quatre autres à Ménandre. Autant qu'on en peut juger par les fragments et par l'imitation de Térence, son comique avait quelque chose d'amer et d'aristocratique. Il ne vise pas au gros rire, mais à une sorte de gaieté pessimiste qui frise la mélancolie. Il mourut vers 260 av. J.-C. La tristesse de ces temps, où Aratus essaya de ranimer les derniers souffles de l'indépendance hellénique, expliquent du reste le caractère d'une telle comédie. Il existe un autre comique du nom d'Apollodore, celui-là originaire de Gela, et de cinquante années antérieur au premier : les grammairiens qui nous ont transmis les fragments de leurs ouvrages ont souvent omis de les distinguer. (J.-A. H.). | ||
Apollodore de Pergame est un rhéteur grec né dans cette ville au commencement du Ier siècle avant l'ère chrétienne, venu de bonne heure à Rome où il enseigna l'éloquence avec un très grand succès, de manière à exercer sur les études oratoires de cette époque la plus sérieuse influence. Il avait été le maître d'Octave, le futur empereur, et l'avait accompagné en 44, sur l'ordre de César, à Apollonia en Nouvelle-Epire, pour y diriger son instruction dans les lettres grecques. A Rome même, Apollodore faisait école. Il y avait pour rival Théodore de Gadare; tous deux se partageaient la faveur de la jeunesse aristocratique qui se préparait aux carrières publiques par l'éloquence. Apollodore avait écrit quelques ouvrages aujourd'hui perdus, entre autres un manuel de rhétorique adressé à C. Matius, un de ses élèves (Ars ad Matium); Quintilien en a reproduit quelques préceptes. Le plus célèbre de ses disciples était M. Calidius dont le talent a été jugé par Cicéron dans le Brutus. Si l'on s'en rapporte à ce Jugement et à ce que Quintilien dit des préceptes d'Apollodore, on est en droit de considérer ce dernier comme le représentant d'un genre d'éloquence placide et régulière, plus propre aux discussions académiques qu'aux luttes du forum, celle dont Asinius Pollion fut le modèle le plus achevé chez les Latins. (J.-A H.). |
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