| Passage Saint-Roch (1741), à Paris (Ier' arrondissement). - Ce passage, qui longe l'église Saint-Roch et débouche sur la rue Saint-Honoré et sur la rue des Pyramides, allait, avant le percement de l'avenue de l'Opéra, jusqu'à la rue d'Argenteuil et était continué par la rue des Orties jusqu'à la rue Sainte-Anne. C'était jadis un passage très curieux, pareil à une ruelle du Caire où un filet de ciel se cachait sous une foule de choses traversières et sans nom. A droite du passage, au commencement du côté de la rue Saint-Honoré, se trouvait un très bel hôtel du XVIIIe siècle, avec jardin, lambris sculptés et dorés, et dessus de portes par Nattier, occupé par le tapissier Fortier. - Le passage Saint-Roch, à Paris . © Photo : Serge Jodra, 2011. Au lieu de gravir une douzaine de marches comme aujourd'hui pour atteindre la porte latérale de l'église Saint-Roch, on en descendait sept ou huit pour descendre dans l'église et on racontait qu'au XVIIIe siècle, les belles dames, noblement entrées par le grand perron de la façade ou de la rue Saint-Roch, s'échappaient furtivement par ce passage. A cet endroit, en travers du passage, on avait devant soi le clocher de l'église percé à sa base d'une voûte sombre par laquelle on passait pour continuer à monter entre les masures et les boutiques borgnes presque rejointes par leurs cimes déchiquetées. Au bout de tout cela, entre des marchands de pommes cuites et d'épinards cuits, une grande porte cintrée, et l'on tombait dans la rue d'Argenteuil qui ressemblait, avec ses gros pavés, à la grande rue d'un paisible village. A droite, tout en haut de la butte des Moulins, au dernier étage d'une vieille maison, le logis d'Edouard Fournier, le monde des lettres, la Comédie-Française, et Gustave Nadaud, débutant et chantant, village, perdu dans une ville, petit monde à jamais disparu. (Voir la Butte aux Moulins d'Édouard Fournier). (F. de Rochegude). | |