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Genève |
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Genève,
Geneva en latin, Genf en allemand, est une ville de Suisse![]() ![]() En face du sauvage Salève et des montagnes de la Savoie derrière lesquelles, dans le lointain, le mont Blanc présente son majestueux dôme de neige,, Genève avec ses rues animées, ses quais, ses monuments, ses hautes maisons, est non seulement un site d'une rare beauté, mais aussi une grande ville dans le sens le plus large du mot, bien que sa population n'en fasse qu'une ville de moyenne importance. Plusieurs ponts relient les deux rives du fleuve; le plus long et le plus rapproché du lac est le pont du Mont-Blanc, d'où l'on jouit d'une vue magnifique; tout près une petite île, sur laquelle on voit un modeste monument élevé à Jean-Jacques Rousseau. L'église de Saint-Pierre, qui domine une partie de la ville et dans laquelle se trouvent les tombeaux du duc Henri de Rohan et d'Agrippa d'Aubigné, est le principal temple consacré au culte protestant; Notre-Dame, édifice moderne, sert aux catholiques. L'hôtel de ville, très ancienne construction, est remarquable; on pouvait monter à cheval jusqu'au deuxième étage. Genève possède un grand théâtre, construit au XIXe siècle sur le modèle de l'Opéra de Paris. Sur la place qui s'étend devant, la statue
équestre du général Dufour exécutée par le sculpteur Lanz. Non loin
du lac, le monument, plus luxueux que beau, élevé par la ville au duc
de Brunswick dont elle a été instituée légataire universelle d'une
grosse fortune. Au jardin anglais situé au bord du lac, l'un des principaux
agréments de la ville, un monument allégorique de le réunion de la petite
république à la Confédération suisse.
![]() L'île Rousseau à Genève. Histoire de Genève.
Pendant la féodalité,
au Xe, le vassal chargé de l'administration
du pays s'est rendu indépendant et prend le titre de comte de Genève
ou plutôt comte du Genévois. Il a à soutenir
des luttes continuelles avec l'évêque qui s'arroge une partie des pouvoirs
publics. Le peuple, qui subit naturellement les conséquences de ces guerres
intestines, appelle à son secours le comte de Savoie Puis survient la Réforme. Genève l'embrasse avec ardeur, sous l'influence de Calvin et de Farel. Réunis dans un danger commun, le duc et l'évêque oppriment toujours davantage le peuple. Berne intervient, déclare la guerre au duc, s'empare de toutes ses possessions dans le pays de Vaud et délivre Genève de ce potentat (1535). En même temps, la ville chasse l'évêque. Dès lors, Genève est république, mais république théocratique, car Calvin en est le chef, tout au moins de fait, sinon de titre. Tout est soumis au dogme absolument obligatoire pour tous les citoyens; tout se trouve réglementé, la vie privée comme les réjouissances publiques. En vain ce régime de fer provoque une
forte opposition; les adversaires de Calvin, que l'on nomme les libertins,
sont bannis, emprisonnés, décapités, et le réformateur intolérant
et étroit peut mourir maître de Genève, après avoir fondé un régime
politicoreligieux qui durera deux cents ans. Toujours allié de la redoutable
république de Berne, Genève n'est plus inquiété par le duc de Savoie.
Cependant une fois encore il tente de s'en emparer, séduit par la prospérité
de la ville. C'était le 11 décembre 1602. Déjà les Savoyards, profitant
de l'obscurité, ont appliqué des centaines d'échelles contre les murs
et s'apprêtent à pénétrer dans la place, lorsqu'il sont découverts
et chassés. Chaque année, le 11 décembre, on célèbre la fête de l'Escalade
en commémoration de cette délivrance.
Toujours alliée à Berne, Genève allait être réuni à la Confédération suisse, lorsque la France s'en empara, en 1798, et en fit le chef-lieu du département du Léman. Il a été dit plus haut qu'en 1814 la ville et son ancien territoire augmenté de quelques communes furent réunis à la Suisse. La première constitution établit une démocratie modérée. Mais, à cause du cens, les familles aristocratiques continuaient à dominer. Ce fut en 1842 seulement que leurs privilèges furent abolis de fait par une nouvelle constitution. Mais les partis politiques appelés depuis lors radicaux et conservateurs restaient, et souvent il éclatait des troubles, ce qui était d'autant moins surprenant que la ville avait une administration radicale, tandis que le pouvoir législatif et le gouvernement du canton étaient conservateurs. L'attitude antifédérale que le gouvernement
prit dans l'affaire du Sonderbund ( Sous l'impulsion de James Fazy et de ses successeurs, Genève connaît une période de grands travaux et de réformes. La ville s'étend au-delà de ses murs, les fortifications sont démolies pour laisser place à de nouveaux quartiers et à des infrastructures modernes. Le réseau ferroviaire arrive à Genève en 1858, connectant la ville au reste de l'Europe et favorisant le commerce et l'industrie. L'économie genevoise, traditionnellement basée sur l'horlogerie et le commerce, se diversifie. Le secteur bancaire se développe, attirant des capitaux et consolidant la position de Genève comme place financière. Le tourisme commence également à prendre de l'importance, séduit par la beauté du lac et des montagnes environnantes. Sur le plan politique, la période post-1847 est marquée par la domination du Parti radical de Fazy, mais aussi par l'émergence d'autres courants politiques, notamment le mouvement ouvrier et le Parti socialiste. Les questions sociales deviennent de plus en plus importantes avec l'industrialisation et l'augmentation de la population. Des lois sociales sont progressivement adoptées pour améliorer les conditions de travail et réduire les inégalités. La laïcisation de l'État est également une tendance forte, avec la séparation progressive de l'Église et de l'État. Le XXe siècle est le siècle de la consécration internationale de Genève. Après la Première Guerre mondiale, la Société des Nations (SDN) est établie à Genève en 1920, faisant de la ville un centre de la diplomatie multilatérale et de la coopération internationale. Ce choix est en partie dû à la tradition humanitaire de Genève, illustrée par la présence du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), fondé en 1863. L'arrivée de la SDN transforme profondément Genève, attirant des organisations internationales, des diplomates, des experts et des fonctionnaires du monde entier. La ville se dote d'infrastructures pour accueillir cette communauté internationale, notamment le Palais des Nations. La Seconde Guerre mondiale interrompt cette dynamique internationale, mais Genève, bien que neutre, joue un rôle humanitaire important pendant le conflit. Après la guerre, la vocation internationale de Genève est confirmée avec l'établissement de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et de nombreuses autres organisations internationales, spécialisées dans des domaines aussi variés que la santé (OMS), le commerce (OMC), le travail (OIT), les réfugiés (HCR), les télécommunications (UIT), etc. Genève devient ainsi un pôle majeur de la gouvernance mondiale. L'expansion de la ville se poursuit au XXe siècle, avec la construction de nouveaux quartiers, notamment sur la rive droite du lac. Les infrastructures de transport sont modernisées et développées, avec la construction de l'aéroport international de Genève-Cointrin et l'amélioration du réseau routier et de transports publics. La population genevoise augmente considérablement, sous l'effet de l'immigration et de la présence internationale. Cette croissance démographique pose des défis en termes de logement, d'aménagement du territoire et de préservation de l'environnement. Aujourd'hui, Genève
est une ville cosmopolite reconnue mondialement pour son rôle international,
sa qualité de vie élevée et son dynamisme économique. Elle reste un
centre financier important, un pôle d'innovation et de recherche, notamment
dans les domaines de la biotechnologie et des technologies de l'information.
La ville de Genève est la patrie d'un grand nombre de personnages célèbres. Citons : Théodore de Bèze, Jean-Jacques Rousseau, le médecin Tronchin, Mme de Staël, Benjamin Constant, Mallet du Pan, Sismondi, Merle d'Aubigné, le général Dufour, Necker, Toepffer, Petit-Senn, Marc Monnier, Bonnet, Huber, Deluc, Saussure, Lesage, Pictet, Candolle, le sculpteur Pradier, les peintres Hornung, Diday, Calame van Muyden, etc. (D. Gobat). |
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