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Carreau

Un carreau est un pavé plat ou tablette en marbre, en pierre ou en terre cuite, servant à paver l'intérieur des édifices, et quelquefois à en revêtir les parois. Les carreaux de forme carrée ne servent maintenant que pour carreler l'âtre des cheminées, les cuisines, les offices et autres salles basses. Les carreaux hexagonaux, autrefois très employés pour le pavage des chambres, portaient 0,108 m de diamètre; 80 carreaux couvraient une superficie d'un mètre carré; maintenant on préfère ceux qui ont 0,162 de diamètre, et dont 40 suffisent par mètre carré. On fait des carreaux vernis, de toutes couleurs et de tous dessins, pour couvrir les fourneaux, les parois des salles de bains, les côtés intérieurs des cheminées; les blancs sont les plus favorables pour réfléchir la chaleur. Il vaut beaucoup mieux poser les carreaux à bain de mortier qu'au plâtre. La perfection d'un carrelage est d'être bien dressé; bien uni et de niveau, d'avoir des joints fins et sans balèvre, c.-à-d. sans saillies sur les bords. Les carreaux n'étant jamais bien droits; parce qu'ils ont été plus ou moins tourmentés par l'action du feu, on passe le carrelage au grès après qu'il est uni, surtout quand on veut le mettre en couleur.
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Carreaux en terre cuite.
Carreaux du Moyen âge en terre cuite.

Du XIIe au XVIe siècle, on employa, pour paver le sanctuaire, le choeur et les chapelles des églises, des carreaux en terre cuite. Au XIIe siècle, chaque pavé était d'une seule teinte; les couleurs ordinaires étaient le noir, le rouge, le blanc et le jaune. On assortissait ces carreaux, de manière à former une mosaïque. Quelquefois ils ont une bordure, formée aussi de petits carreaux ajustés différemment, ou sont découpés de manière à représenter des figures et des broderies. 

A partir du XIIIe siècle, pour éviter la multiplicité des joints, chaque carreau porta un dessin complet, ou bien, si l'on voulait des dessins compliqués, un fragment d'un plus vaste ensemble. Au lieu de carreaux dont la pâte était colorée dans la masse, on se servit aussi de carreaux offrant des dessins en creux par suite d'empreintes antérieures à la cuisson, ou de carreaux émaillés à la surface, ou bien incrustés de terres de diverses couleurs. 

Quelques-uns eurent des dessins en relief. On voit de curieux échantillons de carrelages dans les chapelles absidales de l'abbaye de Saint-Denis, à l'église Saint-Pierre-sur-Diva (Calvados), dans les chapelles de la cathédrale de Laon, dans la salle du Trésor de l'église de Saint-Omer, dans la chapelle du Temple à Londres, et à l'église Notre-Dame de L'Épine près de Châlons-en-Champagne. 

Le XVIe siècle nous a laissé des carrelages en faience peinte; tels sont ceux des châteaux d'Écouen et de Blois, de l'église de Brou, et d'une chapelle de la cathédrale de Langres. Ces carrelages ont été encore de mode en France au XVIIe siècle; l'usage en existe toujours en Italie, en Espagne, en Afrique et en Orient. (B.).

En termes de menuiserie, carreau est le nom des ais carrés ou des planchettes qui, dans les parquets, remplissent les intervalles entre les traverses. (B.).
Carreau, coussin destiné à être placé sous les pieds. Autrefois, les dames de haut rang s'arrogeaient le privilège de faire porter par leur valet un carreau de velours, sur lequel elles s'agenouillaient à l'église. (B.).
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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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