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Jumhurii Tojikiston |
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![]() 39 00 N, 71 00 E |
Le Tadjikistan
est un Etat d'Asie![]() ![]() ![]() D'un point de vue administratif, le pays se divise en 2 provinces (viloyatho), Viloyati Khatlon (chef-lieu : Qurghonteppa) et Viloyati Sughd (ch.-l. : Khujand), et une province autonome (viloyati mukhtor), Viloyati Mukhtori Kuhistoni Badakhshon [Gorno-Badakhshan], dont le chef-lieu est Khorugh. Le reste du Tadjikistan consiste en "districts sous subordination républicaine", administrés directement depuis Dushanbe, la capitale. Dushabe a 543.000 habitants et Khujand (145.000) habitants est la seule autre ville d'importance notable. ![]() Carte du Tadjikistan. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). Géographie physique du TadjikistanRelief.Environ 93 % du territoire du Tadjikistan est montagneux, et abrite certains des plus hauts sommets du monde. Au nord, les chaînons de Turkestan, Zeravchan et Gissar, qui appartiennent au système du Tian Shan occidental, séparent le pays de ses voisins. Ces montagnes délimitent la vallée de Ferghana au nord, une plaine fertile et densément peuplée qui constitue une exception dans le paysage majoritairement élevé du pays. La partie centrale et orientale du Tadjikistan est occupée par le massif du Pamir. Ce haut plateau est un noeud orographique d'où partent plusieurs des plus grandes chaînes de montagnes d'Asie. C'est ici que se trouvent les points culminants du pays, notamment le pic Ismail Samani (anciennement pic du Communisme) à 7495 mètres et le pic Lénine (partagé avec le Kirghizistan) à 7134 mètres. Le Pamir se caractérise par des paysages de hauts plateaux désertiques et froids, de profondes vallées et d'immenses glaciers, dont le glacier Fedtchenko, le plus long hors des régions polaires. La frontière méridionale avec l'Afghanistan est longée par le fleuve Panj, qui serpente à travers des gorges spectaculaires. Climat.
Hydrographie.
Géologie.
Biogéographie du TadjikistanLes étages biogéographiques se succèdent du désert au nival. Dans les basses terres de la vallée du Ferghana ou de Khatlon, on trouve des zones de steppes sèches et des paysages semi-désertiques, dominés par des espèces xérophiles telles que l'armoise (Artemisia) ou le saxaoul (Haloxylon). Les versants collinaires abritent des formations arbustives de pistachiers, d'amandiers et d'argousiers. Les forêts montagnardes, rares mais précieuses, sont principalement constituées de genévriers (Juniperus seravschanica, J. turkestanica), souvent dispersés en peuplements clairsemés. Au-dessus de 3000 mètres, les prairies alpines s'étendent, riches en espèces herbacées endémiques, avant de laisser place aux zones de moraines, de rochers et de glaciers.Le Pamir constitue une entité biogéographique distincte, caractérisée par des adaptations extrêmes à l'altitude et à la rigueur du climat. On y trouve une flore alpino-steppique, comprenant des espèces relictuelles d'origine himalayenne et tibétaine, ainsi qu'une faune adaptée aux hautes altitudes, comme le léopard des neiges (Panthera uncia), le bouquetin de Sibérie (Capra sibirica), l'argali de Marco Polo (Ovis ammon polii), ou encore l'aigle royal (Aquila chrysaetos). Cette faune est cependant menacée par la fragmentation des habitats et le braconnage. La diversité floristique est importante, avec plus de 5000 espèces de plantes vasculaires, dont environ 20 % sont endémiques. Le Tadjikistan fait partie du point chaud de biodiversité irano-anatolien, et plusieurs de ses zones sont classées comme prioritaires pour la conservation, notamment les vallées de Darvaz, les forêts relictuelles de genévriers ou les pâturages subalpins. Les zones humides, bien que peu étendues, jouent un rôle écologique essentiel, en particulier dans la vallée de la rivière Vakhsh et autour des lacs de haute altitude comme Karakul ou Sarez, qui abritent une avifaune migratrice et nicheuse notable. Le réseau fluvial constitue un axe écologique majeur, essentiel pour la faune, l'agriculture et les communautés humaines. Les lacs d'altitude, d'origine glaciaire ou tectonique, comme Iskanderkul ou Bulunkul, sont riches en espèces endémiques de poissons et d'amphibiens, mais fragiles face au changement climatique. La fragmentation écologique est accentuée par les infrastructures humaines, l'agriculture extensive en plaine, le surpâturage dans les zones steppiques et la déforestation illégale. Le changement climatique aggrave ces pressions en réduisant l'enneigement, accélérant la fonte glaciaire et modifiant les cycles hydrologiques. Les glaciers du Pamir fondent à un rythme préoccupant, mettant en danger à moyen terme l'approvisionnement en eau de millions de personnes en aval. Des zones protégées couvrent environ 23 % du territoire, avec des réserves naturelles comme Tigrovaya Balka, Zorkul, Dashtijum et Romit. Ces aires visent à préserver des écosystèmes variés, allant des forêts ripicoles aux hauts plateaux du Pamir. Cependant, les moyens de gestion sont souvent limités, et les conflits d'usage avec les populations locales demeurent fréquents. Géographie humaine du TadjikistanPopulation.Le Tadjikistan est l'un des pays les moins densément peuplés d'Asie centrale. La population est d'environ 9 millions d'habitants, et sa répartition est très inégale. La majorité de la population est concentrée dans les vallées et les zones relativement plus accessibles. Douchanbé, la capitale et plus grande ville du pays, est le principal centre urbain et économique. Les autres villes importantes sont Khudjand, Bokhtar et Kulob. Une grande partie de la population vit dans des régions rurales, souvent dans des conditions de montagne. L'agriculture est une activité clé pour ces populations, qui exploitent les terres fertiles des vallées. Quelques-unes des principales villes du Tadjikistan
Groupes ethnolinguistiques. La majorité de sa population appartient au groupe tadjik, mais de nombreuses minorités ethniques et linguistiques y coexistent, généralement enracinées dans des régions spécifiques du pays ou issues d'héritages historiques particuliers. La politique linguistique post-soviétique du Tadjikistan a renforcé le rôle du tadjik comme langue de cohésion nationale, parfois au détriment des langues minoritaires. Les écoles russophones ont décliné, tandis que l'enseignement en ouzbek ou en kirghiz est restreint. Cela a suscité des critiques de la part de certaines minorités, qui perçoivent une forme d'assimilation forcée. Cependant, le pays maintient un équilibre fragile entre centralisation linguistique et tolérance pragmatique, dans un contexte où la diversité ethnolinguistique demeure une réalité profondément enracinée. Tadjiks.
Ouzbeks.
Russes.
Pamiris.
Kirghizes.
Autres
groupes.
Il existe également une présence significative mais peu institutionnalisée de migrants afghans, en particulier des Hazaras et des Tadjiks afghans, venus chercher refuge à diverses périodes, notamment durant les guerres en Afghanistan. Leurs langues (dari, pashto) sont proches du tadjik, ce qui facilite leur intégration, mais leur statut juridique reste généralement précaire. Culture.
L'héritage islamique est omniprésent dans la culture quotidienne. Le Tadjikistan est majoritairement sunnite de rite hanafite, mais il existe une forte tradition soufie, surtout dans les régions rurales, où les pratiques religieuses se mêlent aux coutumes locales. Les rituels religieux accompagnent les étapes de la vie – naissance, mariage, mort – et les fêtes musulmanes comme l'Aïd al-Fitr (Ramazan) et l'Aïd al-Adha (Kurbon) sont largement célébrées. Les traditions populaires, comme le navrouz, nouvel an persan fêté au printemps, sont des moments d'unité nationale et de réaffirmation des racines préislamiques zoroastriennes. C'est l'occasion de danses collectives, de plats rituels comme le sumalak, et de jeux traditionnels. Le buzkashi, jeu équestre spectaculaire dans lequel les cavaliers se disputent une carcasse de chèvre, est pratiqué dans les régions rurales du nord et du sud, surtout lors des grandes célébrations. La musique tadjike combine des éléments iraniens, turciques et indiens, avec des instruments comme le rubob, le dutar ou le doira (tambour sur cadre). Le shashmaqom, forme classique de musique savante née dans les villes historiques comme Boukhara et Samarcande (toutes deux en Ouzbékistan), est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Il est joué lors des mariages, des fêtes religieuses ou des cérémonies d'État. À côté de cette musique classique, on trouve des styles populaires plus contemporains, intégrant synthétiseurs et rythmes modernes, souvent diffusés dans les taxis ou sur les marchés. Les arts visuels se traduisent par des formes traditionnelles d'ornementation textile et architecturale. Les tapis, les broderies, les tissus ikat et les suzanis sont porteurs de symboles protecteurs et cosmiques. Les costumes traditionnels féminins, notamment dans les régions du Badakhchan ou de Khatlon, mêlent soie colorée, longues tuniques et coiffes ornées. L'architecture vernaculaire, en particulier dans les régions pamiriennes, montre un art de la construction adapté aux contraintes climatiques, avec des maisons en pierre ou en terre crue, parfois décorées d'inscriptions religieuses et géométriques. La cuisine est fondée sur des produits locaux. Le plov (riz sauté avec viande, carottes, oignons), plat emblématique d'Asie centrale, est préparé à toutes les grandes occasions. Le pain (non), cuit dans des fours en argile appelés tandyr, est sacré et toujours présent à table. Les soupes comme le shurbo, les raviolis (mantu), les brochettes de viande (shashlik), les yaourts fermentés (qatiq) et le thé vert occupent une place centrale dans la culture alimentaire. Les repas sont des moments collectifs, souvent pris sur des tapis au sol, accompagnés de toasts, de bénédictions et de discussions animées. La société reste fortement marquée par les structures patriarcales et les valeurs communautaires. Les mariages, souvent arrangés, donnent lieu à de longues négociations familiales et à de vastes cérémonies rituelles. Le respect des anciens, la solidarité entre voisins, la centralité de la famille élargie et des réseaux de parenté jouent un rôle fondamental dans la régulation des comportements. Cependant, les mutations récentes – migrations, urbanisation, influence des médias et de la diaspora – modifient les représentations du genre, de la jeunesse et de l'individu. L'époque soviétique a laissé un héritage ambivalent : la sécularisation forcée, la promotion d'une culture « prolétarienne » uniforme, mais aussi l'accès à l'éducation, la professionnalisation artistique et la construction d'infrastructures culturelles (théâtres, maisons de la culture, cinémas). Aujourd'hui, le gouvernement encourage un retour à la culture nationale, avec un discours identitaire centré sur l'héritage aryen et perse, et un encadrement strict des manifestations culturelles, notamment celles perçues comme religieuses ou étrangères. Ajoutons que laa diaspora tadjike, très nombreuse en Russie, joue un rôle croissant dans la redéfinition de la culture. Les transferts de fonds, les échanges de valeurs, les retours au pays pendant les fêtes religieuses, et les médias numériques ont créé une culture transnationale, où la tradition s'adapte aux réalités contemporaines. Économie.
L'agriculture reste un pilier de l'économie nationale, occupant plus de 40 % de la population active et représentant environ 20 % du produit intérieur brut. Les principales cultures sont le coton, qui constitue une ressource stratégique pour les exportations, ainsi que les céréales, fruits, légumes et le riz. L'élevage, notamment de moutons et de bovins, est également répandu. Cependant, l'agriculture tadjike est vulnérable aux aléas climatiques, à l'épuisement des terres et au manque d'irrigation moderne. Le pays dépend fortement des conditions météorologiques et des infrastructures hydrauliques héritées de l'époque soviétique. Le Tadjikistan produit près de 90 % de son électricité à partir de barrages, notamment grâce aux eaux issues de ses hautes montagnes. Le barrage de Nurek, l'un des plus hauts du monde, et le projet du barrage Rogun – encore en phase d'achèvement (2025) – symbolisent cette orientation stratégique. Le pays ambitionne de devenir un exportateur régional d'électricité, notamment vers l'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde à travers le projet CASA-1000. Toutefois, des pénuries d'électricité subsistent durant l'hiver, en particulier dans les zones rurales, en raison du manque de diversification énergétique et de capacités de stockage. Le secteur industriel représente environ 15 à 17 % du PIB et repose principalement sur la transformation du coton, la production d'aluminium, les industries textiles, les matériaux de construction et l'extraction minière. L'usine TALCO (Tajik Aluminium Company), près de Tursunzoda, est l'un des plus grands complexes industriels du pays, bien que le Tadjikistan ne dispose pas de bauxite locale, ce qui oblige à importer les matières premières. Le pays possède également des gisements de charbon, d'or, d'argent, d'uranium et d'antimoine, mais leur exploitation reste limitée par le manque d'investissement et d'expertise technologique. Le commerce extérieur du Tadjikistan est déséquilibré, avec des exportations faibles en valeur ajoutée et une dépendance forte aux importations, notamment pour les produits manufacturés, les carburants, les machines et les biens de consommation. Les principaux partenaires commerciaux sont la Chine, la Russie, la Turquie, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. La balance commerciale est généralement déficitaire, compensée en partie par les envois de fonds. Les transferts de fonds envoyés par les migrants tadjiks à l'étranger, en particulier en Russie, représentent jusqu'à 30 % du PIB selon les années. Ils constituent la principale source de revenus pour de nombreuses familles rurales et contribuent à la stabilité sociale du pays. Cependant, cette dépendance expose l'économie aux fluctuations économiques et géopolitiques de la Russie, notamment les sanctions occidentales ou les crises monétaires. Le gouvernement cherche à diversifier les destinations migratoires, en nouant des accords avec des pays du Golfe ou d'Asie. Le secteur des services est en croissance. Il représente environ 50 % du PIB, avec un développement lent mais constant des services financiers, des télécommunications, de l'éducation et du tourisme. Le tourisme culturel et de montagne est encore peu développé mais offre un potentiel important, notamment dans les régions du Pamir et du Haut-Badakhchan.Les lacs comme le lac Sarez, qui attirent les amateurs de nature et d'aventure. Les sites historiques et culturels, tels que les mausolées anciens et les vestiges de la Route de la Soie, sont également des points d'intérêt pour les visiteurs. Mais le tourisme est encore en développement. Le manque d'infrastructures, la difficulté d'accès et les restrictions administratives freinent cependant l'essor de ce secteur. Les finances publiques restent fragiles, avec une dette extérieure significative, une base fiscale étroite et une dépendance à l'aide internationale. Des institutions comme la Banque mondiale, le FMI, l'UE ou la Banque asiatique de développement interviennent activement dans les projets d'infrastructure, d'éducation, de santé ou d'eau potable. La corruption, la faible transparence institutionnelle et le poids des réseaux informels entravent la mise en oeuvre efficace des politiques économiques. Le climat d'affaires est encore peu favorable aux investisseurs, en raison d'un environnement juridique instable, de l'insécurité foncière, de la bureaucratie, et de la faiblesse du système bancaire. Toutefois, des efforts de réforme sont entrepris pour améliorer la gouvernance économique, moderniser les infrastructures et attirer les investissements étrangers, notamment chinois dans le cadre de l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie. Les inégalités régionales et sociales sont marquées. Les zones urbaines comme Douchanbé ou Khujand bénéficient d'une meilleure accessibilité aux services et aux débouchés économiques, tandis que les régions montagneuses, en particulier le Pamir, restent isolées et sous-développées. Le chômage, notamment chez les jeunes, et l'exode rural posent des défis structurels pour le développement durable du pays. |
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