.
-

Lagrange

Joseph Louis Comte Lagrange est un mathématicien, né le 25 janvier 1736 à Turin, de parents français d'origine, mort à Paris le 10 avril 1813. Il prit rang dès l'âge de 18 ans en envoyant à Eider la réponse à des questions dont on cherchait en vain la solution depuis 10 ans, fut dès 19 ans professeur de mathématiques à l'école d'artillerie de Turin, et fonda peu après dans cette ville, avec quelques amis, une société savante. Il remporta 5 fois (1764 et ann. suiv.) le prix de mathématiques proposé par l'Académie des sciences de Paris.
-
Joseph Lagrange.
Joseph Lagrange (1736-1813).

Les méthodes analytiques qu'il publia à partir de 1759 furent le sujet de polémiques entre Euler qui les approuvait et D'Alembert qui les combattait. Euler fit aussitôt nommer Lagrange membre associé de l'Académie de Berlin. 

D'Alembert ne tarda pas à concevoir une opinion plus favorable du mérite scientifique de Lagrange, et il la lui exprima dans une lettre qu'il lui écrivit en juin 1764, au sujet du prix que l'Académie des Sciences lui avait décerné pour sa solution du problème, proposé par elle, sur la libration de la Lune. Dans cette solution et dans les Mémoires qu'il a publiés en 1780, Lagrange démontre, en s'appuyant sur la loi de l'attraction universelle, que la Lune est un ellipsoïde A trois axes inégaux, dont le plus grand est toujours dirigé vers le centre de la Terre; de sorte qu'il y a égalité entre les moyens mouvements angulaires de rotation de la Lune autour de son plus petit axe et de révolution autour de la Terre, et que son grand axe ne peut qu'effectuer des oscillations très faibles de chaque côté de la droite qui joint son centre à celui de la Terre. Comme cette libration est à peine visible, la Lune nous présente toujours la même face. La Lune nous parait circulaire, parce que ses deux autres axes ne diffèrent que de 40 mètres.
Dès l'âge de 28 ans, Lagrange avait pris rang parmi les plus grands savants de l'Europe, et lorsque, cédant à son penchant pour la France, il vint alors à Paris, il fut reçu par Clairaut et D'Alembert avec les plus grands honneurs. Après son retour à Turin, il remporta en 1766 le prix que l'Académie des Sciences accordait au meilleur travail sur la théorie des satellites de Jupiter; dans, son Mémoire, il considère les attractions réciproques du Soleil, de Jupiter et de ses quatre satellites, et donne les équations différentielles des mouvements de ces derniers.
-
Lettre de Lagrange à Euler.
Extrait d'une lettre de Lagrange adressée à Euler.

De 1764 à 1784, il publia, sur les variations séculaires et périodiques du mouvement des planètes, des théories remarquables, où il donne une grande précision aux méthodes d'approximation.

En 1764, sur la proposition d'Euler et la recommandation de D'Alembert, Lagrange fut nommé par Frédéric Il directeur de l'Académie des Sciences de Berlin, et il conserva cette position jusqu'à la mort de ce roi, en 1786. Mirabeau, qui se trouvait alors à Berlin, offrit, au nom du roi de France Louis XVI, une pension à Lagrange s'il voulait venir se fixer à Paris; ce savant, que d'autres ministres cherchaient à attirer à leur cour, accepta In proposition de Mirabeau, et vint s'établir à Paris au commencement de l'année 1787.
-

Lagrange.
Lagrange.

Pendant la tourmente révolutionnaire, il conserva la présidence de la Commission chargée d'établir un Système général et uniforme de poids et de mesures, en le déduisant de la longueur du pendule qui bat la seconde au niveau de la mer, à la latitude de 45°.

Notons que cette Commission, établie d'après un décret du 8 mai 1790 de l'Assemblée Constituante, devait se composer d'un même nombre de membres de l'Académie des Sciences et de la Société royale de Londres, mais qu'elle ne se réunit pas, à cause des événements politiques.

Le décret du 16 octobre 1793 forçait Lagrange, comme les autres étrangers, à quitter la France; mais Guyton de Morveau fit prendre par le Comité de Salut public un arrêté mettant Lagrange est réquisition pour continuer des calculs sur la théorie du mouvement des projectiles.

Enfin, il fit partie de 1790 a 1799 de diverses Commissions chargées d'établir le Système métrique. 

Ses ouvrages sont des modèles pour la clarté de l'exposition, par l'élégance du style et des démonstrations. Parmi les applications qui lui sont dues, on estime surtout ses recherches sur les cordes vibrantes et sur la libration de la Lune; sa démonstration de la variation périodique des grands axes du Système solaire. (A19).



Principaux ouvrages - Outre une foule de mémoires dans les recueils des Académies de Turin, de Berlin et de Paris, on citera : Mécanique analytique, Paris, 1787, et 1811-15; Théorie des fonctions analytiques, 1797 et 1813; Résolution des équations numériques, 1798 et 1808. Son Éloge a été prononcé par Delambre Laplace et Lacépède. Le recueil de ses Mémoires a été publ. aux frais de l'Etat par Serret, 1864 et ann. suiv.

En librairie - J. L. Lagrange, Mécanique analytique (t. 1 et 2), Phénix éditions.

Michel Blay, La science en mouvement, de Galilée à Lagrange, Belin, 2002. - Marc Guinot, Une époque de transition, Lagrange et Legendre, Aléas, 1996. - Jean Dhombres, Leçons de mathématiques (Laplace, Lagrange, Monge), Dunod, 1993.

.


Dictionnaire biographique
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2004. - Reproduction interdite.