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« Serge Jodra,
est l'éditeur de l'encyclopédie
en ligne Imago Mundi publiée sur le site www.cosmovisions.com
» . Cette notice biographique pourrait s'en tenir à cette
simple phrase, puisqu'il n'y a pas grand chose d'autre à dire. Mais
je vais essayer de la compléter pour répondre au mieux à
des questions qu'il est arrivé qu'on me pose et auxquelles je n'ai
pas su comment répondre vraiment.
Les années
de préparation.
J'ai commencé par des études
d'ingénieur. C'était la voie qui semplait s'imposer quand
on a suivi une scolarité correcte au lycée, mais ce n'était
pas ma voie. Je me suis tourné ensuite vers des études de
philosophie.
Mon domaine, c'était l'épistémologie,
l'histoire des sciences; j'ai consacré mon mémoire de maîtrise
à la pensée d'un philosophe des sciences contemporain. Et,
depuis, chaque fois que j'aborde un sujet qui traite d'histoire ou de philosophie
des sciences, l'impression d'être "de retour à la maison"...
Quoi qu'il en soit, quand j'ai fini par comprendre que mes études
s'éternisaient et que je n'avais pas toujours de métier,
je me suis tourné vers une formation courte : je suis entré
dans une école de journalisme, et cela a effectivement débouché
sur ce qui a été ma vie professionnelle pendant une vingtaine
d'années. J'ai travaillé dans la presse quotidienne régionale,
à
Marseille, puis je suis revenu
à
Paris où j'ai collaboré
à divers journaux. Dans les années 1980 je me suis beaucoup
intéressé aux conflits du Proche-Orient pour m'en dégoûter
à la fin. J'avais désormais une maison à moi, avec
un jardin et un chat. J'ai suivi d'autres chemins. J'avais longtemps été
reporter, je me suis tourné vers le secrétariat de rédaction
(à Amiens, dans un magazine informatique,
qui a fait faillite au bout de six mois); j'ai aussi donné pendant
quelques temps des cours dans une école de journalisme du IIe
arrondissement.
Surtout, j'ai commencé à
être travaillé alors par mon projet d'encyclopédie.
Mon adolescence avait été nourrie par l'encyclopédie
de Roger Caratini, et c'est, à coup sûr,
là que se trouve mon premier moteur. Ma participation à la
réalisation de CD-Roms pédagogiques proposés au début
des années 1990 par un éditeur lyonnais
a ensuite été le déclencheur. Je voyais très
bien comment le numérique pouvait donner corps à mon idée.
J'ai appris à programmer en C (le C++ n'existait pas encore) mais
je ne suis pas allé très loin dans cette voie. Je me suis
abonné à Internet en 1995 et j'ai compris que je disposais
enfin du bon outil, même si je n'avais aucune envie de publier mon
encyclopédie
: je voulais juste réorganiser mes connaissances (et aussi mes ignorances)
à ma façon; d'une certaine manière mettre à
plat mon image du monde. Ma vie professionnelle m'accaparait (j'étais
revenu au reportage et occasionnellement à la création de
journaux sans lendemain) et il a fallu attendre l'été 1998
pour que tout démarre vraiment. J'étais en vacances chez
mes parents. Installé sous un parasol, j'apprenais le HTML
et chemin faisant j'écrivais sur un papier (il n'y avait pas d'ordinateur
à portée) mes premières lignes de code. J'avais déjà
en tête le plan général et une idée de la maquette
du site. « Il n'y avait plus qu'à ».
Il fallu pourtant attendre encore un peu.
A la fin des années 1990, je me suis tourné vers la presse
d'information scientifique où j'ai travaillé comme rédacteur.
Ma culture professionnelle s'est avérée très différente
de celle des journaux pour lesquels j'écrivais désormais.
J'ai vite eu le sentiment de perdre mon temps. Heureusement, en 2000, il
y a eu les 35 heures et les RTT... J'ai pu enfin libérer du temps
pour me consacrer à mon encyclopédie. Elle a commencé
à prendre forme. Mes premières pages avaient été
écrites avec un éditeur de texte ordinaire, maintenant j'utilisais
un vrai éditeur HTML (Netscape Composer), et c'est toujours
celui qui me sert aujourd'hui. Je voyais à quoi tout cela allait
ressembler.. Bientôt j'ai pu me consacrer à plein temps à
mon projet. Début 2004, je disposais de 3000 pages. Il était
temps de les mettre en ligne...
L'encyclopédie
Imago
Mundi enfin en ligne!
Le matin du 6 janvier 2004, mon hébergeur
me fournissait les codes d'accès à un serveur; à midi,
mes 3000 pages étaient en ligne. Une folie! Bien sûr je savais
depuis plusieurs années que mon travail serait mis en ligne, parce
que je savais que le seul moyen de pouvoir poursuivre mon projet c'était
d'en vivre. Mais je n'avais pas vraiment intégré ce fait
de base. Ce qui m'intéréssait, c'était le contenu;
pour le reste, on verrait le moment venu... Résultat : je n'avais
fait aucun test et je n'avais pas la moindre idée de ce qu'était
en pratique le gestion d'un site web. Assez incroyablement, tout c'est
passé sans accrocs. Bien sûr, il y avait des « erreurs
404 » (liens rompus) çà et là, et il y en a
toujours auxquels je fais quotiennement la chasse, mais globalement le
site était opérationnel et répondait bien à
l'idée que je m'en étais faite. Mieux : les visiteurs ont
été très vite au rendez-vous, et l'affichage de publicités
a généré suffisament de revenu pour que je puisse
continuer.
L'encyclopédie a grandi très
rapidement. Trop rapidement. Elle comprenait en 2014 plus de 30 000 pages.
Ces pages ne sont pas toutes ce que j'aimerais qu'elles soient, ni ce que
les visiteurs du site sont en droit d'attendre. La raison en est que j'ai
voulu mailler une vaste territoire en un minimum de temps. Je voulais avoir
(et aussi donner) une vue d'ensemble du monde que j'explore. Je n'ai fait
que survoler beaucoup de sujets, et je n'ai même pas réussi
à aborder certains de ceux qui sont encore à mon programme.
Ce souci de productivité
m'a aussi conduit à reprendre très souvent d'anciens textes
ou des parties d'anciens textes pour les remanier et mettre à jour,
chaque fois que nécessaire, les informations qu'ils contiennent
pour proposer des textes nouveaux et utilisables aujourd'hui. L'idée
est de ne pas perdre du temps à paraphraser des morceaux de texte
qui ne font qu'apporter de l'information brute. Je préfère
consacrer du temps à vérifier, à corriger et à
actualiser, sachant que, malgré mes efforts, je peux aussi laisser
passer des erreurs ou des appréciations sur lesquelles il faudra
bien revenir. La meilleur garantie que je peux offrir c'est ma bonne foi.
Bien sûr ce n'est pas suffisant.
Aussi, depuis quelque temps, je n'ajoute
presque plus de pages (une tous les deux ou trois jours, seulement...);
je reviens sur les anciennes : je les muscle, les complète, les
corrige. Les visiteurs qui m'interpellent de temps à autre pour
corriger certains textes m'apportent ici une aide précieuse.
Il y a encore énormément de choses à faire, mais j'ai
la satisfaction de me dire que chaque jour le site est bien meilleur que
la veille. Ce travail de renforcement et d'amélioration de ce qui
existe déjà va encore me prendre quelques années.
Cependant, j'ai déjà commencé à agrandir aussi
le périmètre d'Imago Mundi. Parmi les thèmes
en train de se mettre en place, il y a les mathématiques,
la physique, la chimie,
la biologie générale. Encore de
vastes territoires à parcourir et du travail en perspective. On
en reparlera le moment venu. (S. Jodra). |
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