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Découvertes et explorations |
Les premiers découvreurs de l'Arctique sont les Vikings qui atteignent dès le IXe siècle l'Islande, puis, au siècle suivant, le Groenland, où Éric le Rouge installe une colonie en 986. D'autres îles sont également découvertes au Moyen âge, telles le Spitzberg (1194). Mais c'est surtout à partir du XVIe siècle que commence la connaissance de la mer glacée du Nord. Le souvenir des établissements scandinaves au Groenland ayant presque disparu dès le XIIIe siècle. Jusqu'au commencement du XIXe siècle, cependant les recherches ne furent à peu près jamais faites dans un intérêt scientifique. Les récits de Marco Polo sur les richesses de l'Orient, la découverte de la route des Indes par les Portugais, de l'Amérique (La découverte et l'exploration de l'Amérique) par les Espagnols, excitèrent de convoitises commerciales. Ce qu'on chercha, ce fut un passage vers les Indes. On découvrit surtout quantité d'îles; un grand pan de la géographie de notre planète fut ainsi précisé. On s'attaqua d'abord au passage, du Nord-Ouest; le peu de résultats obtenus par Cabot, Corte Real, Verazzano, Cartier, détermina, vers le Nord-Est, les entreprises de Willoughby, Chancellor et Burrough. Puis Frobisher, Davis, Hudson, Burton, Baffin, Fox essayèrent de nouveau de reprendre la route du Nord-Ouest. Ils n'y parvinrent pas, mais on obtint par eux une première connaissance des détroits qui donnent entrée sur l'archipel américain. La tentative de Barendsz qui eut des résultats considérables, mais qui ne parvint pas à découvrir le passage, marque la fin des efforts du côté de l'ancien continent avant le XIXe siècle. Les explorations des Cosaques en effet, la grande expédition du Nord organisée par Pierre le Grand (La Russie au XVIIIe siècle) et dont le voyage de Béring n'était qu'une partie, furent simplement des voyages de délimitation. Le pôle Nord géographique n'a véritablement commencé à être un objectif qu'à partir de la fin du XIXe siècle, et c'est au début du XXe siècle qu'il a été atteint. On considère le plus souvent que c'est pas l'expédition de R. Peary (1909), mais ce succès a aussi été revendiqué par F. Cook, qui prétendait être arrivé au pôle un an plus tôt. Dates-clés :ca. 18 000 av. J.-C. - Peuplement de l'Arctique par les Inuit. IVe s. av J.-C - Pythéas parle d'une île boréale qui pourrait être l'Islande. | ||
Les découvertes de l'Islande et du Groenland Le Groenland, immense terre qui mesure plus de 2 millions de km², est toute couverte d'une épaisse cuirasse de glace aboutissant sur les côtes, presque partout abruptes, à de longs glaciers d'où se détachent les plus gros icebergs flottant sur les mers. Le Groenland qui, s'il est réellement limité par le canal de Peary, commence par 83° de latitude environ, mais est flanqué au Nord d'autres terres plus septentrionales (île Lockwood, Melville Land, etc.), s'étend au Sud jusqu'où cap Farewell, par 60° de latitude environ. Quoique cette latitude soit bien inférieure au cercle polaire, le Groenland appartient tout entier, avec la mer qui l'enveloppe, à la région polaire. Ce n'est sans doute pas le cas de l'Islande, tout entière située au-dessous du cercle polaire. Mais l'histoire de la découverte de cette île est suffisamment liée à celle du Groenland pour justifier qu'on la traite aussi dans cette page. Toutes les deux impliquent les Vikings et leur vie agitée. L'Islande. Un troisième, nommé Flocco (ou Floki), pirate renommé de Norvège, voulut aussi reconnaître cette île dont il avait entendu parler. La légende lui attribue une heureuse invention qu'il aurait employée pour diriger sa route, à défaut de boussole et de compas qui étaient alors inconnus. Comme il parcourait les îles des mers septentrionales, sans découvrir celle qu'il cherchait, il prit trois corbeaux en partant de l'île de Hetland, l'une des Orcades, et en lâcha un lorsqu'il se crut bien avant en mer. Il reconnut qu'il n'était pas si éloigné de terre qu'il l'avait cru, puisque le corbeau reprit la route de Hetland. Il avança toujours, et lâcha un second corbeau qui revint dans le vaisseau après avoir beaucoup tourné de côté et d'autre sans voir de terre. Un troisième corbeau, lâché encore plus en avant en mer, découvrit l'Islande et s'y envola. Flocco remarqua la direction de son vol, le suivit des yeux et de ses voiles, et arriva heureusement à la partie orientale de Gadars-Holm, où il passa l'hiver. Au printemps, se voyant assiégé des glaces qui venaient de Groenland, il donna le nom d'lsland à cette île, et elle l'a toujours conservé. Flocco passa un second hiver dans la partie méridionale de l'Islande; mais apparemment il ne s'y trouva pas bien, car il revint en Norvège où il fut appelé Rafnaflocco, C'est-à-dire, Flocco-le-Corbeau, en mémoire des corbeaux dont il s'était servi pour faire sa découverte. Les annales islandaises n'indiquent pas si ces trois navigateurs trouvèrent des habitants, en Islande. Elles citent, comme la source des peuples de cette île, un certain Ingulfe, Norvégien, qui se retira dans cette île avec son beau-frère Hior-Leifs, pour avoir tué deux grands seigneurs de leur pays. Comme c'était une coutume que les bannis de Norvège arrachassent les portes de leurs maisons et les emportassent avec eux, Ingulfe, qui n'avait pas oublié les siennes, les jeta dans la mer dès qu'il fut à la vue de l'Islande, en se proposant d'aborder au hasard où les flots les pousseraient. Cependant il prit terre à un autre endroit, et ne trouva ses portes que trois ans après; ce qui l'engagea à fixer son séjour où elles s'étaient arrêtées. C'est à l'an 874 qu'est fixée l'époque du séjour d'Ingulfe en Islande. Les annales assurent qu'il trouva cette île inculte et déserte lorsqu'il y arriva, et qu'il reconnut néanmoins que des marins anglais, ou irlandais avaient autrefois pris terre dans cette île, par quelques cloches, par certaines croix, et quelques ouvrages faits à la mode d'Irlande et d'Angleterre, qu'on voyait sur le rivage. Cependant on ne peut pas conclure de ce récit que l'Islande ne fut pas habitée avant l'arrivée d'Ingulfe, mais seulement que le canton où il se fixa ne l'était pas. Les mêmes annales rapportent que les anciens Islandais appelaient ces Irlandais Papas ou Papars, et la partie occidentale de leur île Papey, parce que les étrangers avaient coutume d'y aborder comme la plus proche et la plus commode. On peut penser que les Papars (= Pères?) devaient êtres des moines irlandais ayant choisi de vivres en ermites à l'écart du monde. Ces recherches ont donné lieu à quelques légendes (de temps à autre on affirmait avoir découvert les troupeaux de moutons d'une de ces colonies perdues) et à quelques découvertes, telles cette pierre runique, découverte en 1824, et qui au moins prouvait que les Scandinaves avaient bien découvert ce pays dès le Moyen âge comme l'affirmaient les anciennes chroniques. Ces efforts ont également abouti à la découverte de la côte de l'ouest, où les Danois ont établi tout au long du XIXe siècle quatre nouvelles colonies. Les missionnaires danois ont aussi retrouvé le long de cette côte des ruines de grandes maisons de pierre, d'églises bâties en forme de croix, de morceaux de cloches cassées. Et, plus intéressant, ils ont également découvert que les Inuit avaient conservé un souvenir très distinct de ces anciens Norvégiens, des lieux qu'ils habitaient, de leurs coutumes, des démêlés de leurs ancêtres avec eux, de la guerre qu'ils leur firent, qui ne finit que par la destruction de ces étrangers. A la recherche de passages C'est seulement à partir du troisième voyage de Cook (1776-1779) que les explorations ont toutes, au contraire, un but scientifique. En 1818, l'amirauté anglaise envoya John Ross et Parry pour chercher le passage du Nord-Ouest. Ils arrivèrent au 77° de latitude Nord et revinrent, Ross convaincu que le passage n'existait pas, Parry convaincu du contraire. Il s'ensuivit trois autres voyages de Parry et un de Ross, voyages qui eurent des résultats importants, mais qui ne changèrent rien aux convictions des deux voyageurs. La découverte du passage est due aux explorations faites pour retrouver Franklin. Le passage est d'ailleurs impraticable. Le passage du Nord-Est au contraire, qui est une véritable route vers l'extrême Orient, ne fut presque pas recherché, et il faut arriver jusqu'à Nordenskjöld pour sa découverte. Mais les voyages de la première moitié du XIXe siècle, aussi bien ceux du Nord-Ouest que ceux de Hedenstrom, Anjou et Wrangel au Nord-Est, semblèrent confirmer l'opinion déjà ancienne que les espaces polaires étaient occupés par une mer libre, la Polynia. Le voyage de Kane au Nord de la baie de Baffin, en 1853-55, qui affirma l'existence de la mer libre sur le rapport de son stewart Morton, eut une grande influence sur les théories géographiques. Cette idée fut adoptée avec enthousiasme par les principaux géoraphes de l'époque, Behm, Maury et surtout Petermann. La recherche de la mer libre inspira toutes les expéditions jusqu'à l'échec retentissant du Tegetthoff, ayant tenté de parvenir au Nord en suivant le courant chaud venu de l'Atlantique, fut pris par les glaces le jour même de son entrée dans le pack, le 21 août 1872. La perte de la Jeannette prouva, une fois de plus, que la glace n'est aussi compacte que dans le voisinage du courant chaud. Petermann lui-même abandonna l'idée d'une mer libre. Il faut arriver jusqu'au projet de Nansen, en 1890, pour retrouver une tentative aventureuse faite d'après des théories : la dérive de la Jeannette, qui, entrée par le détroit de Béring, avait été retrouvée an Groenland, inspira à Nansen l'idée de s'avancer le plus loin possible en partant du détroit de Béring, de se faire prendre par les glaces avec un navire solidement construit et de se laisser porter par elles. Le projet, combattu par Nares, par Markham, par Nordenskjöld, est le premier dont l'accomplissement n'ait pas donné lieu à une désillusion : le Fram se comporta exactement comme Nansen l'avait prévu; le pôle Nord n'est pas découvert, il est vrai, mais la détermination de ce point précis n'a plus désormais qu'un intérêt secondaire. Dans l'océan Glacial même, les grands courants connus jusqu'ici ont deux directions contraires; mais ils ne se manifestent à la surface (et c'est seulement à la surface qu'ils ont pu être observés) qu'à l'époque de la fonte, quand la banquise est brisée et que les fragments flottent à la dérive. Au Nord du continent américain, un courant traverse les détroits du Passage Nord-Ouest portant vers l'Est; un navire, la Résolute, qu'une expédition anglaise avait abandonné en 1853 au Sud de l'île Melville, a été retrouvé l'année suivante dans le détroit de Davis. Les fleuves du Canada (L'Exploration de l'Amérque du Nord), qui débouchent dans l'océan Glacial, contribuent peut-être quelque peu à activer ce courant. Dans la suite des détroits du Passage du Nord, entre le Groenland et l'Archipel polaire américain, un courant, qui a parfois une grande force, emporte les icebergs vers le Sud; c'est sur un de ces blocs de glace que les naufragés du Polaris ont descendu de 79°43' jusqu'à la latitude de Terre-Neuve. C'est à peu près à la latitude de cette île que ces glaces achèvent de fondre et il est vraisemblable que le Grand banc de Terre Neuve a été formé par les accumulations de rocs et de pierres qu'ils laissent échapper en fondant. L'eau versée par les fleuves de Sibérie réchauffe pendant l'été la côte, en fait fondre en partie la glace et produit un courant côtier qui se dirige vers l'Est. A quelque distance au Nord de cette côte sibérienne commence un autre courant beaucoup plus important parce que l'espace est beaucoup plus vaste, qui porte de l'Est à l'Ouest. Dans cette région comme dans l'autre, la banquise est à peu près immobile en hiver; mais, après le commencement de la débâcle, les champs de glace se meuvent avec des mouvemente variables dans la direction du Nord-Ouest et de l'Ouest. Les champs de glace, avec leurs arêtes de hummocks; sont entraînés par le grand courant et viennent déboucher et fondre dans la large ouverture qui s'étend entre le Spitzberg et le Groenland; ils sont portés surtout vers l'extrême Ouest et encombrent d'énormes glaçons, presque toujours impénétrables à la navigation, la côte orientale du Groenland. C'est dans ce mouvement qu'a été entraînée, en décrivant incessamment des zigzags, la Jeannette. Elle a sombré au Nord de l'embouchure de la Lena, et quelques années plus tard, des épaves du navire ont été découvertes au Sud du Groenland. C'est sur ce courant que Nansen a compté pour atteindre le pôle, et l'événement a en partie justifié ses prévisions. Son navire le Fram s'est trouvé soudé dans la banquise au Nord de l'archipel de la Nouvelle-Sibérie; il a dérivé avec elle vers le Nord-Ouest et l'Ouest et, bien qu'il n'ait pas atteint le pôle, ne s'étant élevé que jusqu'à 80° 57', il a bien suivi la direction prévue et il a débouché, à l'aide de sa machine, au Nord-Ouest du Spitzberg après trois ans moins un mois d'emprisonnement dans la glace. Très rares sont jusqu'au XXe siècle les explorateurs qui ont pénétré et séjourné jusque dans la banquise persistante en été. Mais, les parties accessibles à la navigation en été sont dans plusieurs régions sillonnées d'itinéraires sur les cartes marines, notamment les environs du détroit de Bering jusqu'à l'île Wrangel, la mer de Kara, l'espace qui s'étend entre la Nouvelle-Zemble, la Terre François-Joseph, le Spitzberg et la Laponie, la côte du Groenland, le Passage du Nord qui conduit de la mer de Baffin dans la mer de Lincoln (jadis appelée mer Paléocrystique). Les expéditions polaires ont été en somme très nombreuses, et c'est par milliers qu'on compte aujourd'hui les récits auxquels elles ont donné lieu. Groupe Européen. Hudson, Poole, Fotherby (1607-14), puis Tckiechakov (1765), Philipps (1773), sont les premiers navigateurs qui l'ont abordée en cherchant un passage vers la Chine. Au XVIIIe siècle, les côtes du Spitzberg furent très fréquentées par les baleiniers hollandais. Au XIXe siècle, Scoresby (1806), Buchan (1818), Clavering (1823), Nordenskjöld (1868), ont dépassé le 80° au Nord du Spitzberg, et l'archipel du Spitzberg a été exploré dans presque toutes ses parties. Au Nord du Spitzberg, Parry (1827) est le premier qui ait fait un long voyage en traîneau sur la banquise d'environ 170 kilomètres; le Fram en 1896 a passé au Nord du Spitzberg et débouché en mer libre au mois d'août, à la pointe Nord-Ouest de cet archipel. Entre le Spitzberg et la Nouvelle-Zemble, la mer de Barendsz a été explorée par Bessels (1869), Payer et Weyprecht (1871), Tobiesen (1876), Bruyn (1879), Leigh Smith (1880), Jackson (1894), etc. Elle est d'ordinaire entièrement fermée par la barrière de glaces, en été, à partir du 78e parallèle; cependant des navigateurs ont pu aborder à maintes reprises depuis quelques années à la Terre François-Joseph. Iles et archipels. La Terre François-Joseph, située au Nord-Est des îles du Roi-Charles, est un grand archipel d'une moindre étendue cependant que le Spitzberg et moins accessible. Il a été découvert en 1873 par les Autrichiens Payer et Weyprecht dont le navire, le Tegetthof, avait été emprisonné dans la banquise et s'était arrêté au Sud de cet archipel. Depuis cette mémorable expédition, cette terre a été étudiée par plusieurs explorateurs, particulièrement par l'expéditionLeigh Smith en 1880, par celle de Jackson Harmsworth en 1894-96 qui y a construit un observatoire et des baraquements confortables, an cap Flora, par 80° de latitude Nord, par Nansen et Johansen qui, dans leur voyage de retour, ont traversé l'archipel du Nord au Sud. Cet archipel est compris entre 79° 30' et 82° 30. La Terre Petermann encore mal connue à la fin du XIXe siècle, que Payer a aperçue du cap Fligely (située par 82° 10), s'étend peut-être même par delà le 83e parallèle. Les principales îles sont, à l'Est, la petite île de Wilczek, au Sud de laquelle a été arrêté le Tegetthof, et l'île Salm, la Terre de Wilczek, le petit archipel Hoidtland où Nansen et Johansen ont abordé, venant du Nord, la Terre du Prince-Rodolphe. Le détroit d'Autriche sépare ces îles du groupe des Terres Zichy, au Sud desquelles sont les îles Hall, Mac Clintock, Hooker, etc.; le détroit britannique sépare ce second groupe de la Terre Alexandra, formée elle-même de deux grandes îles et bordée de petites îles ; c'est dans la plus méridionale, Port Brook, qu'a été installé, au cap Flora, l'observatoire de Jackson. La Novaia Zemlia, « Nouvelle Terre », désignée ordinairement en français sous le nom de Nouvelle-Zemble (91 000 km²), est située au Sud de la Terre François-Joseph entre 70° 30' et 77° de latitude N. et baignée par la mer de Barendsz à l'Ouest et la mer de Kara à l'Est. Elle se compose de deux grandes îles allongées du Nord-Nord-Est. au Sud-Sud-Ouest, et séparées par le Matotchkin Char, «-détroit de Saint-Mathieu », et bordées de plusieurs petites îles . Le Groupe asiatique. La partie située entre l'lénisséi et la Nouvelle-Sibérie a été explorée plus tardivement : Nansen en 1893 l'a traversée tout entière avant d'être emprisonné dans la banquise au Nord-Ouest de la Nouvelle-Sibérie. Nordenskjöld en 1878-79 longea, sur la Véga, toute la côte de la Sibérie, fut arrêté par la glace an cap Koliurtchin en septembre, repartit en ,juillet 1879 et franchit le détroit de Bering; il est le seul navigateur qui ait fait le périple de l'ancien continent. La même année 1879, le capitaine Delong, monté sur la Jeannette, pénétrait par le détroit de Bering dans l'océan Glacial. Emprisonné dans la glace en septembre, à la hauteur de l'île Hérald, il traversa en zigzag avec la banquise toute la partie de l'Océan située entre cette île et l'archipel Delong où son bâtiment fut broyé par les glaces (mai 1881). Iles et archipels. La Nouvelle-Sibérie ou îles Liakhov (env. 16 000 km²) a été découverte en traîneau en 1711 et visitée par le marchand russe Yvan Liakhov en 1770, est située entre 73°9' et 77° 30' de latitude 133° 56' et 136°26' de longitude Est. Elle comprend la Grande Liakhov, près de la côte, plus au Nord (par 75°) les trois îles Kotelnoï. Faddeyevski et Nouvelle-Sibérie et, plus au Nord, le petit archipel Delong (Terre Bennett), entrevu au loin; île Henrietta (île Jeannette) par 76° 47 de latitude où a sombré la Jeannette. Plus à l'Est, non loin de la côte, les îlots rocheux Medvyeshry (île aux Ours), puis les îles Ayon, à l'entrée de la baie du Tchaoun. Au Nord du cap Yakan, et séparée du continent par le détroit Delong, est l'île Wrangel (env. 5 000 km²), aperçue de loin par Wrangel (1823) et reconnue (1867) pour être une île par le baleinier Delong ; elle est située entre 70° et 71° de lat. et sur le 180° de long. A l'Est de l'île Wrangel, découverte en 1849, se trouve, par 71°13' de lat. et 177°36' de longitude Ouest, la petite île Hérald. Le Groupe américain L'Archipel Polaire américain - Sous cette dénomination sont comprises toutes les îles qui se trouvent dans l'océan Glacial au Nord du continent américain et à l'Ouest du Groenland jusqu'à la mer de Beaufort. Il se compose de trois grands groupes:Ces détroits constituent le Passage Nord-Ouest méridional qui réunit les eaux du détroit de Davis à celles de la mer de Beaufort. Plusieurs de ces détroits ont été découverts en traîneau par terre. Par mer, Collinson, venu en 1850 du détroit de Bering, s'est avancé jusqu'à l'île Gatteshead; dans le détroit de Victoria, à l'Est de la Terre Victoria, l'amiral Franklin, venu du détroit de Davis, fut forcé, en 1848, d'abandonner ses navires dans le même détroit : l'existence du passage est donc constatée, mais jamais un navire ne l'a franchi entièrement. Au Nord du Passage Nord-Ouest méridional est une longue rangée d'îles, depuis la Terre de Banks jusqu'à la Terre de Baffin. Au Nord de cette rangée est le Passage Nord-Ouest septentrional lui coupe en deux, de l'Ouest à l'Est, l'archipel polaire americain. Ce passage a été découvert en très grande partie en 1819 par Parry, qui s'avança du détroit de Lancastre à Winter Harbour (île Melville) et y hiverna. En 1853, Mac Clure, venu par le détroit de Bering, s'avança jusqu'à Thank God Harbour (1853), en face de Winter Harbour, et y hiverna. Le passage Nord-Ouest était découvert sans qu'un même navire l'ait non plus traversé de part en part. Au Nord-Ouest de ce passage est une seconde rangée d'îles depuis l'île du Prince-Patrick jusqu'au Devon septentrional qui porte le nom d'archipel Parry. Au Nord du Devon septentrional, séparé de lui par le détroit de Belcher et de Jones, est une grande terre, incomplètement explorée dans sa partie occidentale, qui paraît divisée en plusieurs îles par des détroits et qui porte les noms de North Lincoln, Arthur Land, Grinnell Island, Grant Island. Le capitaine Nares a hiverné en 1876 au Nord-Est. de cette terre avec l'Alert, et son lieutenant Aldrich a reconnu en traîneau la côte septentrionale de ce groupe dont le point le plus septentrional est par 83° 7'. L'expédition américaine commandée par Greeley a passé trois années (1881-84) près de la baie de Lady Franklin et a reconnu une partie de ces terres septentrionales jusqu'au fjord Greeley qui débouche à l'Ouest dans l'océan Glacial, au Nord de l'archipel Parry.1° au Sud-Est sont les Terres de Baffin qui s'étendent entre la mer de Baffin et le continent dont elles sont séparées par le détroit d'Hudson, le canal de Fox et l'étroit canal du Fury et de l'Hekla; au Sud-Ouest sont les îles désignées sous les noms du Somerset du Nord, Terre du Prince-de-Galles, Terres Victoria, Wollaston et Prince-Albert; Terre de Banks, et situées entre le continent dont elles sont séparées par le canal, plus étroit encore, de Bellot, au Nord de la presqu'île Boothia, les détroits Simpson, Dease, Dolphin et Union, et le Passage Nord-Ouest; au Nord, séparé des deux groupes précédents par le Passage Nord-Ouest, l'archipel Parry; Le Passage Nord. Le Passage du Nord, qui fait communiquer cette mer avec le grand bassin septentrional de l'océan Glacial, se compose d'une suite de détroits et de bassins : canal de Smith, bassin de Kane, dit aussi détroit de Smith, canal de Kennedy, long de 280 km, bassin de Hall, canal de Robeson dans lequel débouchent la baie de Lady-Franklin (sur la Terre de Grinnell), et la baie de Petermann (sur le Groenland) et qui aboutit à la mer de Lincoln. Cette mer, où la glace aquiert une grande épaisseur sous l'influence de la pression des courants, est le commencement du grand bassin polaire. Ce Passage Nord a été découvert par étapes : Ingelfield (1852) s'avança dans le détroit de Smith jusqu'à 78°28'; Kane (1853), jusqu'à 78°45', et son cuisinier jusqu'à 80° 56' d'où il aperçut une mer libre; Hayes (1860) ,jusqu'à 81°32; Hall (1864-69), jusqu'à 82° 16'. Hall étant mort, son navire, le Polaris, fit retraite; une partie de l'équipage, s'étant réfugiée sur la glace pendant une tempête, dériva pendant deux cents jours, faisant environ 3 400 km sur un glaçon qui était presque fondu quand les naufragés furent recueillis par un navire dans les parages de Terre-Neuve. La course au pôle Nord Hudson, en 1607, avait déjà essayé d'atteindre le pôle Nord en longeant la côte Est du Groenland. Il n'était pas allé bien loin. Les premières vraies tentatives pour atteindre le pôle Nord géographique fin du XIXe siècle. On retiendra principalement celles de Nares (1875-1876) et de Greely (1881 -1884), qui l'une et l'autre a dépassent à peine les 83° N, puis celle de Fridtjof Nansen, qui a laissé le Fram dériver dans les glaces en 1895 et, qui parvient en traîneau, avec Hjalmar Johansen, à la latitude de 86°14'. Mais c'est surtour au XXe siècle que les efforts pour atteindre le pôle ont été déployés. C'est Frederick Cook qui, le premier, affirme avoir atteint le pôle, le 21 avril 1908, terme d'une expédition qui, au total, aurait duré deux ans. Une revendication aussitôt contestée par un explorateur polaire expérimenté, Robert Peary, qui lui affirme avoir réussit cet exploit le 6 avril 1909 (sans doute précédé de peu par l'un des membres de son expédition, Matthew Henson). La controverse sur l'identité du vrai découvreur du pôle est ranimée encore aujourd'hui de temps à autre. Elle semble d'autant plus vaine, que ni Cook ni Peary ne disposaient des instruments qui leur auraient permis de façon certaine de définir leur position géographique exacte. Quoiqu'il en soit atteindre le pôle nord géographique exact relève moins d'une avancée des connaissances géographiques que d'une expérience personnelle, d'ordre poétique. Et beaucoup d'autres la chercheront par la suite. Amundsen et Ellsworth, en 1925, puis, le 12 mai 1926, Admunden et Nobile à bord du dirigeable Norge survolent le pôle. Un avion soviétique s'y pose pour la première fois en 1948. Le Sous-marin nucléaire américain Nautilus, atteint le pôle en navigant sous la banquise, en 1954. Le brise-glaces soviétique Artika qui sera, le 17 août 1977, le premier navire de surface à atteindre le pôle. Et mentionnons pour finir deux exploits : d'abord celui de Naomi Uemura en 1978, puis celui de Jean-Louis Etienne en 1986 : tous deux ont atteint le pôle en solitaire, le premier en traîneau à chiens, le second en skis. |
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