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La
côte orientale fut découverte le 5 octobre 1502 par Christophe
Colomb qui lui donna le nom de Costa Rica y Castilla de Oro à
cause de la richesse en or des indigènes. Vers 1514, le licencié
Espinoza pénétra jusqu'au Grand Océan (Océan
Pacifique). Vers 1520, dit-on, Juan Soalano et Alvaro de Acuña s'établirent
sur les plateaux; en 1523, Fonseca fondait un établissement sur
la baie de Chiriqui, Brusellas, un autre vers le golfe de Nicoya. Mais
les Indiens, nombreux, résistèrent à l'oppression.
Le conquérant réel du pays fut Juan
Vasquez de Coronado qui le parcourut de 1561 à 1565, fonda Cartago
en 1563. En 1578, fut fondé Esparza. Les Indiens furent à
peu près exterminés sur le haut plateau peuplé principalement
d'immigrants galiciens. Mais, en 1709, ils se soulevèrent le long
de la côte atlantique, expulsèrent les prêtres franciscains
et ils maintinrent durablement leur indépendance dans le district
de Talamanca. En 1875, il n'y avait encore là qu'un seul Européen.
En 1821, la province
du Costa Rica adhéra à la proclamation de l'indépendance;
elle continua de se rattacher à l'ancienne vice-royauté de
Guatemala et en suivit les destinées
pendant quelques années, se rattachant d'abord à l'empire
mexicain fondé par Iturbide. Au bout de trois ans, la guerre
éclata entre les centralistes, qualifiés d'impérialistes
ou serviles, et les fédéralistes ou libéraux : ceux-ci
l'emportèrent; San José supplanta comme capitale Cartago,
chef-lieu des centralistes. On y réunit le premier congrès
national qui aussitôt
abolit l'esclavage
(1824). Le Costa Rica continua de faire partie des Etats-Unis de l'Amérique
centrale depuis l'acte d'union du 1er juillet
1823
jusqu'en
1838. A cette date il se sépara pour s'organiser en république
indépendante. La constitution d'avril 1848 consolida cet état
de choses.
Depuis, la petite
république a vécu sans crise ni bouleversements profonds.
Les révolutions politiques ont été assez nombreuses,
mais rarement violentes. En 1848, on eut à lutter contre une insurrection
des Indiens; en 1850, à soutenir une guerre contre le Honduras.
La même année, on élut président Juan Rafael
Mora, riche planteur de café, qui administra l'Etat à la
manière d'une maison commerciale, développa beaucoup les
voies de communication, l'agriculture, le trafic intérieur et extérieur.
Il intervint en faveur du Nicaragua contre
le flibustier américain
Walker,
qu'il réussit à expulser et obtint en échange de ce
secours la cession du district de Guanacaste et une rectification de frontières
du côté du lac. Le président et l'assemblée
constituante du Nicaragua ratifièrent ce traité, le congrès
le rejeta, mais les Costa-Riciens ont occupé et conservé
le Guanacaste.
L'administration
autoritaire du président Mora finit par lasser. Quand il eut été
réélu président pour la quatrième fois, le
8 mai 1859, il fut renversé par une coalition des libéraux
avec les étrangers, Anglais et Allemands (14 août 1859). Il
fut emprisonné avec son frère, Joaquin Mora, commandant en
chef de l'armée, et son beau-frère, le général
Canas, ministre de la guerre et des finances, et embarqué à
Punta Arenas. Le médecin José Maria Montalegre, beau-frère
du consul anglais, fut nommé président provisoire; une assemblée
constituante se réunit, dressa le plan d'uns nouvelle constitution,
la vota et élut président, le 27 décembre 1859, Montalegre.
Rafael Mora s'étant rendu à New
York, chercha un appui au Guatemala, puis dans le Salvador.
Aidé par le président de cette République, il revint,
débarqua à Punta Arenas avec son frère et son beau-frère
(16 septembre 1860); il marcha sur San José, mais fut battu an passage
de la Barranca par Montalegre, cerné dans Angostura; la ville fut
prise et Mora fusillé le 28 septembre avec son beau-frère
Canas.
En 1863, don Jesus
Jimenes remplaça Montalegre comme président de la République;
il eut pour successeur (8 mai 1866) le docteur José Maria Castro.
Lors de la guerre de l'Espagne contre le
Pérou et le Chili,
la République de Costa Rica maintint sa neutralité. En novembre
1866,
on fit rembarquer des franciscains venus pour s'établir, de crainte
qu'ils ne fussent une cause de troubles. Les jésuites
non plus ne sont pas admis sur le territoire de la République. En
1868, le président Castro fut renversé et le pouvoir rendu
à Jimenes. En avril 1870, celui-ci dut se retirer devant Bruno Carranza,
bientôt remplacé comme président par Thomas Guardia
(octobre 1870). Celui-ci garda le pouvoir jusqu'en juillet 1883, date de
sa mort, sauf deux courtes interruptions où la présidence
fut déférée à Esquirol (1876) et Herrera (1877).
Après la mort de ce dictateur, qui avait établi le service
militaire universel et l'instruction gratuite et obligatoire, mais compromis
les finances, on élut président Prospero Fernandez. Celui-ci
eut pour successeur le 12 mars 1885 le général Bernardo Soto,
remplacé par le licencié J. J. Rodriguez, élu le 8
mai 1890.
Depuis la fin du
XIXe siècle, seules deux brèves
périodes de violence ont entaché l'évolution démocratique
du pays. La première remonte à 1917, avec le début
de la dictature de Federico Tinoco Granados, d'abord soutenu par les Etats-Unis
et l'United Fruit Company, finira par être lâché deux
ans plus tard, quand la rue se soulève et parvient à le chasser
du pouvoir. Une nouvelle crise grave éclate en 1948 : l'armée
se soulève après une élection contestée. Pendant
44 jours la guerre civile fait rage. Deux mille personnes sont tuées.
Les rebelles, vainqueurs, conduits par José Figueres (Don Pepe)
abolissent l'armée, le 1er décembre
1948, et, l'année suivante, proclameront la IIe
République. Depuis, solidement arrimé à la démocratie,
a mené pour l'essentiel un politique progressiste et sociale. Bien
qu'il conserve toujours un important secteur agricole, le Costa Rica a
élargi son économie pour inclure des industries technologiques
et touristiques. Le niveau de vie est relativement élevé.
La propriété foncière est répandue. |
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