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Pierre de Castelnau est un religieux de Cîteaux qui fut légat du pape Innocent III, né dans le diocèse de Montpellier (peut-être à Castelnau-le-Lez), mort assassiné le 15 janvier 1208. On le trouve en 1197 candidat à la dignité de chanoine dans l'église de Maguelonne. En 1199, Innocent III adjoignit P. de C. « archidiacre de Maguelonne », aux légats qu'il avait nommés en Languedoc pour la recherche des hérésies. Pierre, vers 1202, entra comme moine dans l'abbaye cistercienne de Fontfroide, au diocèse de Narbonne. C'est là que le pape alla le chercher une seconde fois pour lui conférer, ainsi qu'à un autre moine de la même abbaye, le titre de légat apostolique (fin 1203). Pierre, dont le zèle pour l'orthodoxie était extrême et hautain, se rendit d'abord à Toulouse où il fit prêter, dit-on, aux consuls et aux premiers habitants un serment de fidélité à la foi catholique. Il s'attaqua ensuite aux membres suspects de l'épiscopat languedocien : Bérenger, archevêque de Narbonne, l'évêque de Béziers, l'évêque de Toulouse. La lettre d'appel au pape écrite par Bérenger de Narbonne le 27 décembre 1204 montre avec quelle rigidité Pierre et son collègue ne craignaient pas d'agir : « Vous m'avez fait défendre, sous peine d'anathème et de privations de bénéfice et d'office, de sortir de mon diocèse, comme si j'étais le dernier des clercs, etc. »Les légats, en présence de l'appel de l'archevêque de Narbonne, remirent leurs démissions à Innocent III qui les refusa, maintint au contraire leurs commissions jusqu'à l'extirpation totale de l'hérésie (janvier 1205). Alors commencèrent pour le légat de nouveaux travaux; en 1205, on le voit déposer à Toulouse l'évêque R. de Rabastens, réformer l'église de Viviers dans son chef et dans ses membres. De Viviers, Pierre se rendit, avec ses colégats , à Montpellier ou il résida quelque temps. Là se trouvaient de passage l'évêque espagnol d'Osma et son clerc saint Dominique. Les légats étaient découragés, surtout à cause de la corruption du clergé qui servait aux hérétiques d'invincible argument contre l'Eglise. L'évêque d'Osma et son compagnon leur conseillèrent de prêcher d'exemple, d'aller pieds nus, comme les apôtres, sans or et sans argent. Ils partirent, en effet, de Montpellier en très simple équipage, et, sur leur route, prirent part à plusieurs conférences organisées par des docteurs hérétiques, à Verfeil, à Caraman de Lauraguais, à Béziers. Pierre, toutefois, se savait tellement détesté à Béziers qu'il n'osa pas y entrer, de crainte d'être frappé. Sur l'avis de l'évêque d'Osma, il retourna seul à Montpellier où il eut occasion, en octobre 1206, d'être choisi comme arbitre entre les habitants de cette ville et le roi d'Aragon. L'année 1207 fut employée par lui à mener dans la vallée du Rhône, en Provence, une campagne énergique en faveur du comte des Baux, en guerre avec le comte Raymond de Toulouse, qui avait promis de tourner ses forces contre les hérétiques de Languedoc, dès qu'il serait en paix avec Raymond. Le comte de Toulouse, malgré l'intervention de Pierre, refusa de suspendre les hostilités en Provence. Il fut aussitôt excommunié; ses terres furent frappées d'interdit. Cependant, une lettre violente d'Innocent, approuvant pleinement la conduite de son légat, décida bientôt le comte à se soumettre aux volontés de Pierre; mais il s'y soumit de mauvaise grâce et fut, de ce chef, excommunié une seconde fois. Il céda encore et invita le légat à venir le trouver en sa cour de Saint-Gilles. L'entrevue fut orageuse, Pierre de Castelnau y mit fin par un brusque départ et s'en alla coucher dans une hôtellerie sur le bord du Rhône, en face du bac. Il y fut assassiné, le 15 janvier 1208, par un écuyer du comte de Toulouse. Il n'est pas probable que Raymond eût prémédité ce meurtre, si contraire à ses intérêts; il faut l'attribuer aux haines que l'orgueil agressif du légat semait sur son passage ou au zèle intempestif d'un subalterne. Innocent III lui-même n'accusa pas formellement le comte de Toulouse; il se borna à le considérer comme valde suspectus. Quoi qu'il en soit, le meurtre de Pierre de Castelnau fut le signal de la croisade des Albigeois. Le culte public du bienheureux P. de Castelnau a été introduit au XIXe s. dans les diocèses de Montpellier Nîmes et Carcassonne. (Ch.-V. Langlois). | |||
Michel de Castelnau, sieur de Mauvissière, baron de Joinville et de Concressant, comte de Beaumont-Le-Roger, chevalier de l'Ordre du Roi et capitaine de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances, gouverneur de Saint-Dizier, est un diplomate français, né à Mauvissière en Touraine vers 1520, mort à Joinville en 1592. Il fut employé à d'importantes négociations sous Charles IX et Henri III, et fut cinq fois ambassadeur en Angleterre. Michel de Castelnau était le second fils de Jean de Castelnau, sieur de Mauvissière, et de Jeanne du Mesnil, et le petit-fils de Pierre de Castelnau qui fut écuyer de Louis XII. Après un voyage en Italie et à Malte, où il séjourna quelque temps, il alla servir à l'armée française en Piémont. Entré ensuite en relations avec le cardinal de Lorraine, il fit avec lui un second voyage à Malte. A son retour il alla servir à l'armée de Picardie et fut chargé par Montmorency de différentes négociations au moment de la conclusion du traité de Cateau-Cambrésis. Après diverses missions auprès des princes protestants d'Allemagne, en Savoie et à Rome, où il assista au conclave qui suivit la mort du pape Paul IV (1559), il accompagna Marie Stuart, lors de son retour en Ecosse après la mort de François Il et resta un an auprès d'elle. Revenu en France, Castelnau fut employé en Bretagne contre les protestants. Fait prisonnier, puis échangé, il assista à la bataille de Dreux, puis à la reprise du Havre sur les Anglais en 1563. Chargé alors d'une nouvelle mission en Ecosse, il arriva à Edimbourg le 23 septembre 1565, mais ne put réussir à convaincre Marie Stuart de la nécessité d'un arrangement avec des sujets rebelles. Il repassa de nouveau le détroit à la fin de 1572, chargé de demander officiellement à Elisabeth de tenir la fille du roi sur les fonts du baptême et de lui renouveler les propositions de mariage avec le duc d'Anjou. Cette mission fut de courte durée, car ses lettres de créance sont datées du 19 novembre 1572 et il eut son audience de congé le 8 décembre. Il revint trois ans plus tard en Angleterre pour succéder à la Mothe-Fénelon comme ambassadeur en titre auprès d'Elisabeth. Présenté à la reine par son prédécesseur le 31 octobre 1575, il resta dix ans à Londres. Il reprit avec Elisabeth les négociations de mariage en faveur du duc d'Alençon. A son retour en France, Castelnau se rangea parmi les adversaires de la Ligue et se vit enlever par les Guise le gouvernement de Saint-Dizier. Michel de Castelnau avait épousé Marie Bochetel dont il eut deux filles et deux fils. Le premier, Edouard-Robert, baron de Jonville, fut tué en duel à Paris par le sieur de la Rivaudière. Le second, Jacques, mort en 1647, épousa Charlotte de Rouxel de Medavy et en eut le maréchal qui suit. Les Mémoires de Castelnau, qui sont une des plus précieuses sources à consulter pour l'histoire du XVIe siècle, ont eu trois éditions : 1° à Paris (1621, in-4) ; 2° à Bruxelles (1659, 2 vol. in-fol. avec les additions et notes de J. Le Laboureur) : 3° à Paris (3 vol. in-fol., 1731, avec les additions et notes de Jean Godefroy). On a encore de Castelnau une traduction du traité latin de Ramus : Des Façons et coutumes des anciens Gaulois (Paris, 1559, 1581, in-8). (Louis Farges). | |||
Jacques de Castelnau-Mauvissière, marquis de Castelnau, homme de guerre français, né en 1620, mort à Calais le 15 juillet 1658. Jacques de Castelnau-Mauvissière était le troisième fils de Jacques de Castelnau-Bochetel et de Charlotte de Rouxel de Médavy. Sorti de l'Académie en 1634, il était l'année suivante volontaire en Hollande, où il força les Espagnols à lever le siège du fort Saint-Philippe dans lequel il s'était jeté (14 mai 1635), et assista ensuite au siège de Louvain. Il fut éga lement présent à la prise du fort de Schenck (20 avril 1636) et au siège de Corbie, à la tête d'un régiment d'infanterie de son nom. En 1637, on le trouve au siège de la Capelle et devant Cambrai où il est fait prisonnier et s'évade. Blessé en 1638 au siège de Catelet, puis, en 1639, à celui de Hesdin, il se trouve, en 1640, à ceux de Sancy et d'Arras, puis, en 1641, à celui d'Aire. L'année suivante, il conduisit à l'armée d'Allemagne, que commandait Guébriant, un renfort de quatre mille hommes et tomba malade à Cologne au retour de cette mission. Le 4 février 1644 il fut promu mestre de camp, lieutenant du régiment du cardinal Mazarin et combattit, la même année, à Fribourg. En 1645, il fut blessé à Nordlingen et nommé maréchal de camp. En 1616, il leva un nouveau régiment d'infanterie de son nom qu'il conduisit aux sièges de Mardyck et de Dunkerque. L'année suivante, il ravitailla Béthune et fut nommé gouverneur de la Bassée. Le 9 février 1651, il est fait chevalier des Ordres du Roi, sert ensuite en Flandre sous d'Aumont et prend part à toutes les guerres de la Fronde dans l'armée royale. Le 6 juin 1656, il fut chargé de commander en chef l'armée de Flandre en l'absence de Turenne, assista sous les ordres de ce dernier à la bataille des Dunes et se trouvait au siège de Dunkerque quand il y fut blessé mortellement. Il fut fait maréchal de France à son lit de mort. Il avait épousé Marie de Girard, qui mourut le 19 juilllet 1696. (L. F.). | |||
Francis, comte de Castelnau est un naturaliste et voyageur né à Londres en 1812, mort le 4 février 1880 à Melbourne, où il était consul de France depuis 1862. Le plus important de ses voyages est celui qu'il fit en Amérique du Sud, à la tête d'une expédition scientifique, de 1843 à 1847 (L'exploration de l'Amérique du Sud). Une première fois il traversa le continent de Rio de Janeiro à Lima, en suivant la ligne de partage des eaux séparant celles qui se déversent dans l'Amazone de celles qui coulent vers la rivière de La Plata; la seconde fois, il revint vers la côte orientale en descendant le cours de l'Amazone. (G. R.).
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