| Athénée est un célèbre médecin grec, né en Cilicie, à Attalia, selon Galien; à Tarse, selon Caelius Aurélianus. Les détails de sa vie sont inconnus; mais comme il eut pour disciples Agathinus et Théodore, il vivait probablement au premier siècle de l'ère chrétienne; on sait encore qu'il exerça la médecine à Rome avec grand succès. Il a dit écrire un ouvrage de longue haleine, car Galien en mentionne le vingt-quatrième livre, Oribase le vingt-neuvième; tout ce qui nous en reste, ce sont les fragments recueillis par Oribase. (La médecine antique) Athénée doit être considéré comme le fondateur de la secte des Pneumatiques, ainsi nommée parce qu'elle faisait jouer au pneuma, spiritus, un rôle analogue à celui du principe vital dans le système des vitalistes modernes (Stahl, Van Helmont, etc.). Dans sa pratique, il recommandait la saignée avec modération et les moyens hygiéniques. Il a émis, entre autres, l'idée singulière que les ovaires n'étaient d'aucune utilité et qu'ils n'existaient que pour la symétrie, comme les mamelles chez l'homme. Il existe à la Bibliothèque nationale de Paris un manuscrit grec du XVIe siècle renfermant un traité sur les urines attribué à un Athénée, mais qui est certainement distinct du fondateur de la secte des pneumatiques. (Dr L. Hn). |
| Athénée, de Naucratis en Égypte, sophiste, grammairien, philosophe et rhéteur grec, qui fut le contemporain de l'empereur Commode, et qui, après avoir enseigné longtemps à Alexandrie, passa la fin de sa vie à Rome et y publia, postérieurement à l'an 228, le plus important de ses ouvrages, celui qui a fait passer son nom à la postérité, le Banquet des Sophistes. Tous les autres événements de sa vie comme la date de sa mort nous sont inconnus. Le Banquet d'Athénée est en quinze livres; les deux premiers et le commencement du troisième n'existent que sous la forme de résumés et d'extraits dont l'auteur est quelque grammairien byzantin du Xe, ou du XIe siècle; le livre XV est mutilé, les autres à peu près intacts. L'oeuvre entière a revêtu la forme du dialogue, à l'imitation des platoniciens. Athénée suppose une réunion de savants et d'artistes dans la maison d'un riche Romain du nom de Larentius; parmi les convives figurent le juriste Ulpien, le médecin Galien, Athénée lui-même et son ami Timocrate; c'est à ce dernier que l'auteur est censé raconter tout ce qui s'est dit et fait durant ce fameux repas. L'objet du dialogue est aussi varié que le plan en est dépourvu de goût et de jugement. Après un éloge de l'hôte, la conversation tombe sur les agréments de la table, sur les gastronomes fameux, puis, comme correctif, sur la sobriété des héros anciens et sur les témoignages divers dont cette partie de la poésie homérique a été l'objet. Puis il est question du vin, de ses diverses variétés et propriétés, etc.; de l'eau et des autres boissons usitées dans les repas. Viennent ensuite les mets végétaux et ceux qui sont empruntés au règne animal. De là nous passons au repas de noces et de fêtes, tels qu'on les célèbre chez les différents peuples, à la musique, aux parasites, aux esclaves. A partir du sixième livre nous passons en revue les poissons comestibles; le dixième livre énumère les gourmets et les buveurs fameux, le onzième décrit les diverses variétés de coupes et de vases en usage à table et à la cuisine; finalement l'auteur traite de toutes les jouissances de la vie, des formes qu'ont revêtues à travers le monde le luxe de la table, du mobilier, du vêtement, etc., la pratique de l'amour, la musique, la danse et le jeu. A s'en tenir aux apparences, rien de plus futile qu'un pareil ouvrage. Mais l'auteur possédant la plus vaste érudition, puisée aux sources inestimables et taries pour nous de la bibliothèque alexandrine, il est amené à citer ainsi plus de quinze cents ouvrages aujourd'hui perdus, avec sept cents noms d'auteurs, dont il rapporte de très nombreux fragments. C'est pour cela que le Banquet des Sophistes constitue pour l'histoire des moeurs, des civilisations, des arts et des lettres anciennes un document de haute valeur, unique dans son genre. C'est à Athénée que nous sommes redevables de la plupart des fragments et des noms qui nous permettent d'apprécier la comédie grecque dans son ensemble, en particulier la comédie nouvelle qui ne nous a pas légué une seule oeuvre entière. Le meilleur manuscrit du Banquet est le Marcianus (A) du Xe siècle, auquel il faut joindre plusieurs. manuscrits italiens consultés par Casaubon, deux manuscrits parisiens qui ont servi à L. Villebrune, le traducteur français d'Athénée, et le Laurentianus (L) de Florence, collationné par Schweighaeuser. Athénée a écrit d'autres ouvrages auxquels il se réfère, mais perdus aujourd'hui : un sur les Rois de Syrie, un autre sur une comédie d'Archippe le Comique. Comme tous les grammairiens et sophistes, Athénée a pu, en passant à côté de la musique, arrêter son attention sur cet art, qui tient de si près à la déclamation. Il n'a pas exposé la théorie musicale des Grecs, mais, dans son livre les Deipnosophistae, il nous a laissé une foule de renseignements historiques, biographiques et descriptifs, sur la musique du IIe siècle ap. J.-C. Le premier livre traite de la musique et des chansons dans les festins, le quatrième décrit quelques instruments de musique, le quatorzième donne aussi quelques détails sur les instruments, puis sur les joueurs de flûte, les chansons, la danse, etc. (J.-A. Hild). |