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Hercule

Hercule est le le nom du dieu grec Héraclès, à peine modifié (vieux latin Hercles, osque Herekleis, étrusque Heracle). Il a été transporté par les peuples de l'Italie à un de leurs principaux dieux. On l'identifie à Recaranus, à Dius Fidius, au Semo Sancus des Sabins, dieux de la bonne foi et protecteurs de l'agriculture, mais aussi d'une manière plus générale au Genius, prototype des divinités masculines. 

Son culte, célébré au Grand Autel de Rome (Ara Maxima), est réservé aux hommes, de même que celui de Junon (féminin de Genius) l'est aux femmes; les hommes jurent en attestant le nom d'Hercule, les femmes en attestant celui de Junon. Hercule et Junon forment un couple divin. Ils sont les dieux du mariage. Un miroir étrusque figure Jupiter donnant Junon pour épouse à Hercule. On les vénérait dans l'atrium aussitôt après la naissance d'un enfant. Beaucoup de monuments archéologiques les associent. Souvent aussi on les figure combattant l'un contre l'autre, par exemple se disputant l'un des animaux capturés dans les Douze travaux de l'Héraclès grec, le sanglier d'Erymanthe, le cerf, etc. L'origine de ces scènes serait un symbole du mariage par capture, de même que le mythe de l'enlèvement des Sabines. On suppose que ce sont les Etrusques qui identifièrent le Genius italique à Héraclès, en assimilant sa lutte pour la conquête de son épouse Junon aux Douze travaux qu'impose au héros grec l'inimitié d'Héra.

Plus tard, dans les miroirs étrusques, Minerve remplace Junon comme épouse d'Hercule-Genius et mère de Tagès. A mesure que se répandit la culture hellénique et que sa mythologie envahit l'Italie, l'Héraclès grec tendit à absorber le dieu qu'on lui avait assimilé. On mit dans l'art italique les progrès de cette transformation. Cependant quelques légendes d'origine latine se sont conservées, mais très altérées par l'influence grecque.  En particulier sa lutte contre le géant-Cacus, fils de Vulcain et numen du feu. Et c’est aussi encore lui qui tue le roi Faunus. Le plus souvent on fait d'Hercule le type de la force et du courage. Une ingénieuse allégorie, attribuée à Prodicus, le représente hésitant, au début de la vie, entre la Vertu et le Vice, Minerve et Vénus, et se décidant pour la Vertu. Lorsque l'Hercule romain endosse l'histoire de l'Héraclès grec, sa figure est  adoucie, et son attribut est moins souvent  la massue que la lyre.

Hercule était regardé comme l'ancêtre des Latins, ce qui résulte de son caractère de Génie, patron du mariage; on en fit donc le père de Latinus, de Pallas, d'Aventinus (éponymes des Latins, du mont Palatin, du mont Aventin, etc.); certains clans prétendaient s'y rattacher directement, comme la gens Fabia. Enfin le souvenir de son caractère primitif subsiste aussi dans la légende qui le met en rapports intimes avec Acca Larentia.

Le grand nombre des exploits qu'on attribue à Hercule a fait dire aux auteurs anciens  qu'il a existé plusieurs personnage de ce nom. Varron en compte jusqu'à 43. Diodore en reconnaît 3; Cicéron en distingue 6, dont 3 grecs, un 4e Égyptien, fils du Nil, un 5e Crétois, et un Indien, appelé aussi Bélus. (A.-M. B.).
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Hercule Farnèse.
Héraclès de Glycon d'Athènes, dit l'Hercule Farnèse. - On a dit que cette statueétait la plus belle représentation que l'Antiquité nous ait laissée de lui, oeuvre de Glycon, actuellement à Naples: le héros est appuyé sur sa massue, et tient à la main les pommes d'or du jardin des Hespérides.

Plusieurs, statues antiques de ce héros sont arrivées jusqu'à nous, avec le nom de leurs auteurs. Ce sont : l'Hercule au repos, admirable statue mutilée, dite Torse du Belvédère ou de Michel-Ange, conservée au musée Pio-Clémentin de Rome, et oeuvre de l'Athénien Apollonius, fils de Nestor; l'Hercule Farnèse, à Naples, statue par Glycon d'Athènes. A citer encore : l'Hercule du palais Pitti; à Florence, copie d'une oeuvre d'un Lysippe. On ignore où se trouve actuellement un Hercule qui était à Rome au XVIe siècle, signé de deux frères, Diodote et Ménodote de Nicomédie. Les bas-reliefs et les vases peints de l'Antiquité reproduisent une, foule de scènes empruntées à la vie d'Hercule. Le héros est ordinairement représenté sous les traits d'un homme vigoureux, appuyé sur une massue, et revêtu de la peau d'un lion : il est tantôt barbu; tantôt sans barbe, parfois couronné de peuplier blanc, et armé d'un arc et d'un carquois.



En librairie - Sénèque, Théâtre complet, Imprimerie nationale, 1991-92, 2 vol. I - Phèdre, Thyeste, Les Troyennes, Agamemnon, (actuellement indisponible), II - Hercule furieux, Hercule sur l'Oeta, Les Phéniciennes.

Marcel Simon, Hercule et le christianisme, Presses universitaires de strasbourg, 1995. - Guy Rachet, Les 12 travaux d'Hercule, Gallimard, 1993.

Pour les plus jeunes : Gabriel Aymé, Les douze travaux d'Hercule, Hachette, 2001. Anne-Catherine Vivet-Rémy, Les Travaux d'Hercule, Retz, 1998. - Disney, Hercule, Disney / Hachette, 1997.

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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