 |
Jamin (Jules
Célestin), physicien né à Termes (Ardennes) le 30
mai 1818, mort à Paris
le 12 février 1886. Les succès de Jamin dans une petite pension
de Vouziers
décidèrent son père, ancien colonel de dragons de
la grande armée, de l'envoyer au collège de Reims où
il se prépara à l'École normale supérieure.
Il y fut reçu, en 1838, le premier, et en sortait, trois ans plus
tard, le premier agrégé des sciences physiques. Successivement
professeur à Caen,
au lycée Condorcet et à Louis-le-Grand, il trouva le temps
nécessaire, tout en s'acquittant de ses devoirs professionnels de
la façon la plus brillante, de faire une thèse, devenue classique,
sur la réflexion de la lumière à la surface des métaux
(1847). En 1832, il est nommé à l'École polytechnique
où pendant vingt-neuf ans il professe les belles leçons qu'il
a réunies dans son ouvrage, Traité général
de Physique. En 1863, il est en outre nommé professeur à
la Sorbonne.
Jamin avait un esprit ouvert. Bien qu'il
n'eût rien publié sur les sciences naturelles, il aimait ces
sciences; à l'École normale il avait trouvé le temps
de passer sa licence ès sciences naturelles; à Caen il avait
institué des excursions de botanique et de géologie. II avait
en outre un talent de peintre assez remarquable. Ses recherches de physique
ont porté sur les sujets les plus variés. La liste donnée
plus bas de ses principaux travaux montre bien cette diversité,
mais ce sont surtout ses recherches d'optique, de magnétisme et
d'électricité qui ont fait sa renommée. Son premier
mémoire est sa belle étude de la réflexion de la lumière
à la surface des métaux (Ann. Chim. Phys. (3) XIX,
296). Il découvre ensuite la polarisation elliptique de la lumière
réfléchie par les substances vitreuses au voisinage de l'angle
de polarisation et la différence de marche négative de la
fluorine (id. (3), XXIX, 263). Puis il publie son grand mémoire
sur les anneaux colorés (id. (3), XXXVI, 158) et invente un appareil
d'interférences se prêtant à de nombreuses expériences
(id. (3), II, 163), avec lequel il fait des recherches très intéressantes,
en particulier, sur l'indice de réfraction de l'eau comprimée.
Citons aussi ses expériences sur
les courants magnéto-électriques (en commun avec Royer) (id.
(4), XVII 276), sur le rapport des deux chaleurs spécifiques du
gaz (en commun avec Richard) (Comptes rendus de l'Ac. des sciences,
LXXI, 336). Citons encore ses travaux sur les chapelets capillaires, sur
la vitesse de la lumière; la détermination des constantes
de la formule d'Ampère (Journ. de Phys.
(1), VIII, 264), sa méthode pour l'étude de la distribution
du magnétisme (id. (1), V, p. 41), la construction d'aimants très
puissants à laquelle le travail précédent l'a conduit,
l'invention d'une lampe électrique remarquable (Comptes rendus de
l'Ac. des sciences, LXXXVIII, 541, et XC, 1235). L'activité scientifique
de Jamin fut considérable; il ne publia pas moins de quatre-vingt-deux
notes dans les Comptes rendus l'Académie des sciences, dont
il fut nommé membre en 1868 et secrétaire perpétuel
en 1884. (A. Joannis). |
|