| Tunis (lat. Tunes, Thunes). - Capitale de Tunisie, à l'Ouest de la lagune ou lac de Tunis (El Bahira), reliée au golfe de Tunis par le chenal de la Goulette; population de l'agglomération : environ 1.300.000 habtiants (2008). La ville arabe occupe le centre d'un isthme compris entre le lac de Tunis et le lac ou sebkha Seldjoumi; ses rues étroites montent vers la Casbah; un haut mur crénelé flanqué de tours et de bastions l'enveloppe à l'Ouest, au Nord et au Sud; la cité proprement dite ou Medina (92 hectares) est complétée de deux faubourgs, Bab-es-Souika au Nord, Bab-ed-Djezira au Sud. Entre la ville arabe et le lac s'est bâtie la ville européenne, dite Marine ou quartier Franc; des boulevards ont remplacé les remparts intérieurs de Tunis, dont on a conservé quelques portes monumentales : la porte de la Mer (Bab-el-Bahar) ou porte de France mène de la ville nouvelle à la vieille ville qui a conservé son cachet ; la rue centrale monte à la Casbah, laissant à gauche Dar-el-Bey, l'ancien palais beylical, bâti par Hamonda Pacha (1782-1814) et richement décoré. La Casbah, citadelle des Espagnols, puis des Turcs, où Charles-Quint délivra 20.000 esclaves chrétiens, contient une mosquée du XIIIe siècle. En contre-bas de la Casbah est le quartier des marchands, dont les bazars ou souks offrent l'aspect le plus pittoresque; d'étroites rues, voûtées en pierre ou recouvertes de planches disjointes, sont bordées de boutiques, petits cubes de 2 à 3 m de côté, ou le marchand est accroupi auprès de ses denrées. Le labyrinthe des 1300 rues de la Tunis arabe, sans être aussi curieux que le quartier des souks, offre aussi bien souvent la même apparence : ruelles étroites, coudées, en pente raide, surmontées de voûtes ou d'arcades que soutiennent des colonnes de marbre empruntées aux ruines de Carthage; derrière ces façades sont les maisons mauresques avec leurs cours, leurs fontaines et quelques arbres. Les principaux édifices sont les mosquées ; celle de l'Olivier (Djama-ez-Zitouna), bâtie au XIIIe siècle, est décorée de 150 colonnes prises à Carthage et renferme une belle bibliothèque arabe; citons encore celle de Sidi-ben-Ahrous à minaret octogonal, celle de Sidi Mahrez à coupole centrale, et celle de Sahab-el-Tahadji (1830), inachevée. - Le Théâtre de Tunis. Histoire. Tunis paraît aussi ancienne que Carthage, bâtie à 15 kilomètres au Nord-Est, sur le promontoire qui borde au Nord la lagune. Elle fut à plusieurs reprises occupée par les envahisseurs hostiles à la cité phénicienne : Libyens en 395, Agathocle en 310, Régulus, les Mercenaires, les deux Scipions. On n'a pas retrouvé de ruines antiques notables. L'importance de Tunis date de l'époque arabe; après la ruine de Carthage, cette ville mieux isolée de la mer lui succéda. Les Hafsides en firent leur capitale (1236), repoussèrent l'attaque de saint Louis (1270). Prise par Charles-Quint (1535), et don Juan d'Autriche (1572), elle fut chaque fois reprise au bout de quelques mois par les Musulmans. La proclamation de la suzeraineté turque (1574), la prise de la ville par les Algériens (1689), la conquête française (1881), sont les principaux événements de son histoire, jusqu'au moment où Tunis devint la capitale de la Tunisie, à son indépendance en mars 1956. (A.-M. B.). - L'église saint-Vincent-de-Paul, à Tunis. Photos : © Angel Latorre, 2008. | |