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Jardin du Luxembourg, à Paris (VIe arrondissement). - Le jardin du Luxembourg, qui borde, au Sud, le Palais du Luxembourg (Sénat), est peut-être le plus beau de Paris. Dans les années 1793 et 1794, on se servit pour son agrandissement de l'enclos du couvent des Chartreux, sur lequel on construisit aussi des ateliers d'armes. Après la Terreur, ces ateliers furent abattus; on conserva pourtant la pépinière des Chartreux, qui devint un des principaux ornements de ce jardin. A la fin de l'année 1795 on traça la magnifique avenue qui rattache le Luxembourg à l'Observatoire. Ce jardin fut aussi amélioré sous l'Empire. Les travaux, dirigés d'abord par Chalgrin, furent continués par Baraguei, architecte du palais des Pairs. Le plan de Jacques de Brosse a été presque entièrement modifié. Son ordonnance actuelle se compose d'un parterre entouré de plates-bandes, au milieu desquelles se trouve un grand bassin octogone. Des terrasses bordées de balustrades et recourbées en pente douce, entourent le parterre et le dominent.-
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Le jardin du Luxembourg, à Paris.
Le jardin du Luxembourg. Au fond le palais du Sénat. © Photo : Serge Jodra, 2010.

L'antique destination d'une partie de ce jardin serait demeurée dans l'oubli, si des embellissements exécutés n'eussent occasionné de grands mouvements dans le sol, et exhumé une vérité enfouie depuis des siècles dans le sein de la terre. Sauval nous apprend qu'à l'époque où l'on jeta les fondements du Palais du Luxembourg, on découvrit une figure en bronze représentant Mercure

« Quant au Mercure de bronze,-dit-il, qu'on rencontra dans les fondations du palais d'Orléans, au commencement de la régence de Marie de Médicis, il n'avait pas plus de cinq à six pouces de haut; à l'ordinaire il était nud et un pied en l'air ou pour marcher ou pour voler, mais contre la coutume il n'avait point de bonnet; les ailes lui sortaient de la tête, et sur la paulme de la main droite il portait une bourse toute pleine. »
Dans les fouilles exécutées en 1801, on déterra quelques figurines de divinités, une petite idole de Mercure, une tête de Cybèle, toutes deux en bronze, et quelques instruments sans doute affectés aux sacrifices. Des objets servant à préparer des repas y furent trouvés en abondance. On y déterra un nombre extraordinaire d'autres ustensiles plus particulièrement destinés aux militaires et à leur habillement, tels qu'agrafes, boucles de différents genres avec leurs ardillons que les Romains nommaient fibulae; des boutons, des ornements de ceinturons, des harnais de chevaux et un bout de fourreau d'épée; toutes ces découvertes semblent indiquer que l'emplacement où nous voyons aujourd'hui le jardin du Luxembourg, était occupé par un camp à l'époque de la domination romaine. Cette opinion se fortifie par suite des découvertes qui furent faites au mois d'octobre 1836. 

En creusant les fondements de la nouvelle Chambre des Pairs, Gisors, architecte, a trouvé une série de puisards, une masse énorme de tuiles romaines, des débris de vases antiques, plusieurs statuettes en pierre et de nombreux fragments de poterie; enfin, au milieu du XIXe siècle, en fouillant le sol dans la partie du jardin du Luxembourg où l'on construisit l'Orangerie, on a trouvé à une profondeur d'environ 1,50 m, quelques fragments de plâtrages revêtus encore de peintures, ainsi qu'un vase d'argent renfermant un grand nombre de médailles romaines. (L.).
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Jardin du Luxembourg, à Paris.
Le jardin du Luxembourg, par Fritz Thaulow (XIXe s.).
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Dictionnaire Villes et monuments
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© Serge Jodra, 2006. - Reproduction interdite.