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Mayence |
Mayence, Moguntia ou Moguntiacum, all. Mainz, est une ville d'Allemagne, autrefois dans le grand-duché de Hesse-Darmstadt, aujourd'hui chef-lieu et principale ville du land de Rhénanie-Palatinat, sur la rive gauche du Rhin, en face du confluent du Main, au Nord duquel est le faubourg de Kastel (ou Mainz-Kastel), à 29 kilomètres à l'Ouest-Nord-Ouest de Darmstadt. Population : 185 000 habitants en 2012 (un peu plus de 200.000 habitants pour l'agglomération). Ville de naissance de Gutenberg, c'est aussi le berceau de l'imprimerie à caractères mobiles. La ville proprement dite comprend deux parties; vieille ville au Sud-Est en amont; ville neuve au Nord-Ouest en aval, séparées par la Kaiserstrasse, qui va de la gare au fleuve; le grand port est le long de la ville, neuve, en face de l'île de Peters-Aue. A l'angle de la vieille ville s'élève la citadelle. Le quai du Rhin, large de 100 m, long de 7 km, est une belle promenade. Mayence sur une ancienne photographie. Monuments. La cathédrale de Mayence.
La cathédrale de Mayence eut encore à souffrir de deux incendies, en 1081 et en 1191; des travaux importants furent nécessaires, et l'on dut faire une nouvelle consécration en 1239. Les murs de la nef et l'abside orientale appartiennent évidemment au XIe siècle, et sont dus sans doute à Bardon. On reconnaît dans la masse des autres constructions l'ouvrage du XIIe siècle; le transept et l'abside de l'ouest, postérieurs à l'incendie de 1191, sont de style gothique; les chapelles ont été ajoutées vers la fin du XIIIe siècle et dans le cours du XIVe; autour de l'église sont des cloîtres du XVe. Plan de la cathédrale de Mayence. Depuis cette époque, le monument n'a pas reçu de changements notables; on a dû seulement le réparer après les guerres de la République française. Il est du plus haut intérêt, à cause de ses dispositions architecturales : deux absides romanes en terminent les extrémités, l'une servant au chapitre, l'autre à la paroisse, et chacune a son transept; il est surmonté de deux belles coupoles et de quatre tourelles élancées. A l'intérieur, il n'y a pas de vitraux, et un badigeon blanc a été étendu partout. Mais on remarque une magnifique cuve baptismale en bronze fondue en 1325, une chaire de la fin du XVe siècle, et les tombeaux des archevêques-électeurs, adossés aux piliers et aux murs, ou formant des autels. Il faut y ajouter le monument en grès rouge élevé à Saint Boniface, la pierre tumulaire de Fastrade, l'une des femmes de Charlemagne, et le mausolée du minnesaenger Frauenlob, ouvrage de Schwanthaler.
Les autres monuments. Le château grand-ducal fut construit de 1731 à 1739. Le château électoral, édifice Renaissance en grès rouge, sert de bibliothèque et de musée; le musée romain-germanique fondé en 1851 est unique en Allemagne. La statue élevée en 1837 à Gutenberg. Au Sud-Est, la citadelle, qui a été conservée, forme un carré bastionné, dans lequel s'élève l'Eigelstein, tour romaine de 15 m de haut, 8 m de diamètre, qui paraît être le tombeau de Drusus. Dans les environs, maison de plaisance dite la Favorite et restes d'un aqueduc romain, près du village de Zahlbach. Mayence et le Rhin (vers 1900). Histoire. Elle fut pillée par les Alamans (368), les Vandales, les Huns, se releva au VIe siècle sous l'évêque Sidonius. Saint-Boniface en fit la métropole de la Germanie. Rétablie par Dagobert, roi des Francs, en 612; Charlemagne y eut un palais. Au Xe siècle, c'était une ville considérable. L'évêque Willigis bâtit la cathédrale, qui brûla le jour de la consécration (1009). En 1159, la ville s'insurgea contre l'archevêque Arnold dont Frédéric Barberousse vengea cruellement la mort. Les empereurs franconiens y tinrent souvent leurs diètes; des conciles aussi s'y réunirent. En 1244, la ville fit reconnaître par l'archevêque son autonomie; elle fut le centre de la ligue des villes rhénanes (1254). A la fin du XVe siècle commença la décadence, provoquée par les conflits du patriciat et des corporations. Gustave-Adolphe fit bâtir à l'embouchure du Main le fort de Gustavsburg. Les démocrates mayençais, pour lesquels on avait refusé toute garantie, furent emprisonnés; leurs biens furent confisqués. Un retour offensif des Français fut repoussé par les Autrichiens en 1794, mais le 30 décembre 1797 Mayence fut reprise, et la paix de Lunéville la céda à la France (1801). Elle devint le chef-lieu du département du Mont-Tonnerre. En 1814, elle fut assiégée du 2 janvier au 4 mai et ne se rendit que sur l'ordre de Louis XVIII. On la céda à la Hesse, mais en en faisant une forteresse fédérale où les Austro-Prussiens tinrent garnison; les Prussiens l'occupent seuls depuis 1866. Mayence et sa région ont été à nouveau occupées par les Français après la Première Guerre mondiale (jusqu’en 1930), puis une dernière fois, en 1945. Archevêché. L'archevêché comprenait en 1790 environ 8260 km² autour de Mayence et d'Erfurt. L'archevêque, élu librement par le chapitre, était électeur et archichancelier du Saint-Empire, primat de Germanie, directeur de la diète et du collège électoral. Le chapitre avait 24 membres dont 5 prélats et 10 seigneurs. Les revenus archiépiscopaux se montaient à 1,200,000 florins. Les armes étaient une roue d'argent avec six rais sur champ de gueules. Le dernier électeur fut Frédéric-Charles-Joseph d'Erthal (élu en 1774, mort à Aschaffenbourg le 25 juillet 1802), chassé par les Français en 1794. Dalberg lui succéda nominalement. L'archevêché fut sécularisé le 25 février 1803. La France obtint la rive gauche du Rhin; la Prusse, Erfurt, l'Eichsfeld et les domaines de Thuringe; le reste fut partagé entre la Hesse-Darmstadt, Hesse-Cassel et Nassau d'une part, d'autre part Dalberg reçut en outre les principautés d'Aschaffenbourg, Ratisbonne, le comté de Wetzlar, etc., en tout 1375 km², peuplés de 109,000 habitants et portant un revenu de 600,000 florins. Dès 1801, Mayence avait été réduit au rang d'évêché, suffragant de Malines, puis (en 1829) de Fribourg. (A.-M. B. / B.). L'église évangélique du Christ (Evangelische Christuskirche), à Mayence. Source : The World Factbook. Conciles de Mayence. 829. Des quatre conciles convoqués en cette année par Louis le Pieux à Paris, Mayence, Lyon et Toulouse, on ne possède plus que les actes du concile de Paris. L'empereur avait indiqué quelles personnes devaient composer ces assemblées, les questions qui devaient y être traitées et les capitulaires qui devaient y être adoptés. 817. Concile présidé par Raban, archevêque de Mayence, et composé de douze évêques, ses suffragants, d'abbés et de moines, de prêtres et autres clercs. On y fit 31 canons. Le XXVIIe accorde la sépulture chrétienne aux suppliciés qui se seront confessés; il permet de recevoir des oblations et de dire des messes pour eux. Les évêques assemblés condamnèrent à être fouettée publiquement une femme nommée Thiota, qui prédisait la fin prochaine du monde. 888. Ce concile fut tenu par ordre d'Arnoul, récemment élu roi de Germanie. Les archevêques de Mayence, de Cologne et de Trèves y siégèrent avec leurs suffragants et plusieurs abbés. 30 canons. II. On instruira le roi de ses principaux devoirs. X. Les clercs n'auront absolument aucune femme logée chez eux, à cause des désordres constatés, ries clercs ayant corrompu même leurs propres scours. XII. Il faudra 72 témoins pour un jugement contre un évêque, 40 contre un prêtre, 26 contre un diacre, 7 contre un sous-diacre ou un acolyte.Ils devrontêtre âgés d'au moins quatorze ans et être bien famés, ayant femme et enfants. Ce canon est pris d'un concile romain. (E.-H. Vollet). |
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