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Bucarest
est la capitale de la Roumanie. Elle est
située dans le sud du pays, sur les rives de la rivière Dâmbovița (Dumbovitza),
un affluent de l'Argeș qui se jette dans le Danube, , à 444 kilomètres
au Nord-Ouest d'Istanbul. La ville
s'étend sur une plaine basse, à une altitude moyenne de 70 à 90 mètres,
dans une région caractérisée par un climat continental modéré avec
des étés chauds et des hivers froids. Son réseau hydrographique est
complété par plusieurs lacs, notamment ceux formés sur la rivière Colentina,
comme le lac Herăstrău, qui contribuent aux espaces verts et aux parcs
de la ville. Bucarest est le principal centre politique, économique et
culturel du pays, avec une urbanisation caractérisée par un mélange
architectural alliant bâtiments historiques, édifices communistes et
constructions modernes. Son agglomération est entourée de zones périurbaines
en développement rapide, témoignant de l'expansion continue de la ville.
Les infrastructures de transport y sont bien développées, avec un réseau
routier dense, une importante gare ferroviaire (Gara de Nord) et l'aéroport
international Henri Coandă, qui relie la ville à de nombreuses destinations
internationales.
Parmi les monuments
emblématiques, le Palais du Parlement se distingue par sa monumentalité,
étant l'un des plus grands bâtiments administratifs du monde, construit
sous le régime de Nicolae Ceaușescu. La vieille
ville de Bucarest abrite de nombreuses églises orthodoxes datant du XVIIe
et XVIIIe siècle, telles que l'église
Stavropoleos, réputée pour son architecture brâncovenesc et ses décorations
en pierre finement sculptées. Le Palais Cotroceni, résidence présidentielle,
et l'Athénée roumain, siège de l'Orchestre philharmonique George
Enescu, témoignent du prestige culturel de la ville. Bucarest compte également
de nombreux musées, comme le Musée national d'Art de Roumanie et le
Musée du Village, qui mettent en valeur l'histoire et le folklore du
pays. Les boulevards bordés d'arbres, les places animées et les passages
couverts, tels que le Passage Macca-Vilacrosse, offrent une atmosphère
particulière où se mêlent influences occidentales et orientales.
Histoire
de Bucarest.
Bucarest, fondée
selon la légende par un berger nommé Bucur, apparaît pour la première
fois dans des documents historiques en 1459 sous le règne de Vlad Țepeș.
Elle devient rapidement un centre économique et politique important en
Valachie,
rivalisant avec Târgoviște, l'ancienne capitale. Aux XVIIe
et XVIIIe siècles, la ville connaît une
croissance significative sous l'influence des princes phanariotes, qui
introduisent des éléments architecturaux et culturels inspirés de l'Empire
ottoman.
La ville a été
prise sur les Turcs en 1769 par les Russes,
en 1774 et en 1789 par les Autrichiens,
et toujours rendue. Un traité fut conclu en 1812 à Bucarest entre la
Russie et la Porte ottomane, par lequel cette dernière cédait aux Russes
la Bessarabie, une partie de la Moldavie,
et acceptait le Pruth pour limite; la Valachie était placée sous la protection
de la Russie. Au XIXe siècle, Bucarest
se modernise avec l'introduction du chemin de fer, du gaz et de l'éclairage
public, gagnant le surnom de Petit Paris en raison de son architecture
d'inspiration française et de son effervescence culturelle. . Le protectorat
russe cessa en 1856. Bucarest, capitale des Provinces Unies de Moldavie
et de Valachie, conserva son titre de capitale quand elles prirent
le nom de Roumanie, après la Première Guerre
mondiale.
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Les Traités
de Bucarest
Le
Traité de 1913.
Le Traité de
Bucarest, signé le 10 août 1913, met fin à la Deuxième Guerre balkanique,
un conflit opposant la Bulgarie à ses
anciens alliés de la Ligue balkanique – la Serbie,
la Grèce et le Monténégro
– ainsi qu'à la Roumanie et à l'Empire ottoman. Ce traité redessine
les frontières des Balkans et marque un
tournant dans les relations entre les puissances de la région.
À l'issue de la
Première Guerre balkanique (1912-1913), la Bulgarie, la Serbie, la Grèce
et le Monténégro avaient vaincu l'Empire ottoman et obtenu d'importants
gains territoriaux. Cependant, des tensions naissent rapidement entre ces
anciens alliés, notamment au sujet du partage de la Macédoine.
La Bulgarie, insatisfaite de la répartition des territoires, attaque la
Serbie et la Grèce en juin 1913, déclenchant ainsi la Deuxième Guerre
balkanique. En réaction, la Roumanie et l'Empire ottoman entrent également
en guerre contre la Bulgarie.
Le traité de Bucarest
consacre la défaite bulgare et entraîne d'importantes pertes territoriales
pour le pays. La Macédoine du Vardar est attribuée à la Serbie, qui
agrandit considérablement son territoire. La Macédoine égéenne revient
à la Grèce, qui annexe également la région de Salonique. La Dobroudja
du Sud est cédée à la Roumanie, tandis que l'Empire ottoman récupère
la Thrace orientale et Andrinople.
Ce traité modifie
profondément l'équilibre géopolitique des Balkans et accentue les
rivalités nationalistes. La Bulgarie, humiliée par ses pertes territoriales,
nourrit un fort sentiment revanchard qui influencera ses alliances lors
de la Première Guerre mondiale. La Serbie,
renforcée territorialement, devient un acteur clé de la région, ce qui
contribue à accroître les tensions avec l'Empire austro-hongrois. La
Grèce et la Roumanie, quant à elles, consolident leur position en obtenant
d'importants gains territoriaux.
Le traité de Bucarest
marque ainsi la fin d'un cycle de guerres dans les Balkans, mais ne met
pas un terme aux rivalités nationalistes. Il annonce en quelque sorte
les bouleversements à venir en Europe, notamment avec l'éclatement
de la Première Guerre mondiale en 1914, dont l'un des déclencheurs
est l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand par un nationaliste
serbe, dans un contexte de tensions exacerbées par les conflits balkaniques.
Le
Traité de 1918.
Le Traité de
Bucarest, signé le 7 mai 1918 entre la Roumanie et les Empires centraux,
met fin aux hostilités sur le front roumain pendant la Première Guerre
mondiale.
Après l'offensive
victorieuse des forces allemandes et austro-hongroises en 1917, la Roumanie,
isolée et privée du soutien de la Russie après la Révolution bolchévique,
est contrainte de négocier une paix défavorable. Le traité impose des
conditions sévères à la Roumanie, notamment la cession de la Dobroudja
méridionale à la Bulgarie, le contrôle des ressources pétrolières
roumaines par l'Allemagne et l'occupation de certaines parties du territoire
par les forces des Empires centraux. En échange, la Roumanie conserve
la Moldavie et obtient une reconnaissance de sa souveraineté sur la Bessarabie,
récemment unifiée avec le pays.
Toutefois, le traité
ne sera jamais pleinement appliqué, car l'armistice du 11 novembre 1918
entraîne son annulation de facto. La Roumanie réintègre rapidement la
guerre aux côtés des Alliés, ce qui lui permet de participer aux négociations
de paix et d'obtenir des gains territoriaux significatifs dans le cadre
des traités de 1919-1920, notamment le traité de Trianon et celui de
Versailles, consolidant ainsi l'unification du pays. |
Le XXe
siècle est jalonné par des périodes de prospérité et de destruction,
notamment lors des bombardements de la Seconde
Guerre mondiale et du tremblement de terre de 1977. Sous la dictature
de Nicolae Ceaușescu, la ville subit d'importantes transformations,
avec la construction de vastes ensembles socialistes et du colossal Palais
du Parlement. Après la révolution de 1989, Bucarest connaît une transition
vers l'économie de marché et un renouveau urbain, mêlant patrimoine
historique et modernité. |
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