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Vauban

Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, né en 1633 d'une famille noble de Bourgogne, entra à l'âgé de 17 ans dans l'armée à la tête de laquelle le prince de Condé marchait alors contre les troupes royales. Il fut fait prisonnier en 1652, et Mazarin l'engagea au service du roi. 

Le génie extraordinaire dont il était doué dans l'art de l'attaque et de la défense des places se manifesta dans le grand nombre de sièges qu'il dirigea avec succès pendant les guerres de Louis XIV, et dans la construction des forteresses dont il dota la France. La science de la fortification moderne, dont il est le créateur, lui doit en majeure partie la perfection à laquelle elle est parvenue. L'élévation de son caractère franc et loyal le plaçait au-dessus de la jalousie, et c'est à lui que Cohorn, son rival, mécontent du prince d'Orange; dut l'accueil qu'il reçut en France. Vauban  inspira à Louis XIV l'idée de l'ordre de Saint-Louis, qui fut créé en 1693. II fut blessé en 1667, au siège de Douai, créé maréchal en 1703, et mourut en 1707.
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Vauban.
Vauban (statue, à Paris). 
© Photo : Serge Jodra, 2010.

Vauban a posé les principes de l'art dont il est le grand maître dans ses Traités de l'attaque et de la défense des places. Ses vues en matière politique et financière, exposées dans des Mémoires sur la dîme royale et sur l'édit de Nantes, dont il proposait d'annuler la révocation, et dans des manuscrits intitulés Mes oisivetés, dont plusieurs volumes ont été publiés, présentaient des projets qui furent jugés inexécutables. Son coeur a été placé aux Invalides en 1808. 



Luc Mary, Vauban, le Maître des Forteresses, L'Archipel, 2007. 
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Salué comme l'un des plus grands ingénieurs militaires d'Europe, Sébastien Le Prestre de Vauban s'intéressa aussi aux impôts, à la navigation, la philosophie, l'urbanisme, la politique, tous ces domaines contribuant à sa nature de fin stratège. 300 ans après sa mort, son travail est encore gravé dans la pierre de ses citadelles. S'il servit fidèlement le roi jusqu'à devenir maréchal de France, Vauban sut aussi s'élever contre son absolutisme : son opposition à la révocation de l'édit de Nantes, sa suggestion d'imposer équitablement tous les sujets du royaume en sont des exemples emblématiques. Vauban fut-il un "royaliste révolutionnaire" ou un simple réformateur ? (couv.).

Daniel Halévy, Vauban, Fallois, 2007.

Toutes ses villes frontières, Vauban les a armées, et si fortement ceinturées qu'elles restent prises dans les limites qu'il leur a données : le tumulte moderne se resserre et se range un instant pour passer sous ses portes sévères. Vauban a fortifié les Pyrénées, les Alpes ; la Catalogne et le Dauphiné portent toujours sa marque ; ses plans ont achevé le canal des Deux-Mers. Son oeuvre, après deux siècles, reste debout. Ses bastions surveillent la plaine flamande, la Méditerranée les reflète. Il en a été touché lui-même, il l'a aimé, cherché; comme le médecin le plus attentif, il en a écouté les palpitations, et le cherchant ainsi, il a trouvé la voie secrète de l'amour. Demandez à un écolier qu'il vous écrive les noms des dix meilleurs serviteurs de l'ancienne France ; parmi ces dix noms il mettra celui de Vauban. Napoléon, en 1808, fit prendre, à l'église de Bazoches en Morvan, le coeur de Vauban et le plaça aux Invalides ; il avait compris la légende française. Cet homme au nom si populaire, que savons-nous de lui ? Quel fut son style, et l'accent de sa voix ? Nous l'ignorons. Vauban est un symbole dont l'être nous échappe. Dans ce siècle qui s'est raconté, qui s'est montré avec génie, Vauban passe, on le voit à peine. Mme de Sévigné ne semble pas l'avoir connu. La cour intéresse; Vauban n'en est pas. S'il vient à Versailles, c'est pour affaire pressante, et son séjour est bref. Il y est aussi gauche que Jean Bart glissant avec ses clous sur le parquet de la galerie des Glaces; comme le marin sent la marée, Vauban le maçon sent le plâtre et la terre. Il est toujours au loin, dans la neige, dans la boue; s'il ne combat pas, il construit, voyage et lève des plans. Vauban s'est dévoué à son oeuvre, il y a disparu. (couv.)

Alain Lequien, Vauban, le Bourguignon, Editions de Bourgogne, 2006.

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Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707) aurait pu rester toute sa vie à gérer sa propriété de Bazoches, à l’orée du Morvan, s’il n’avait été emporté par sa passion pour les affaires militaires, d’abord dans les rangs du prince de Condé, gouverneur de la Bourgogne, puis au service du roi Louis XIV. Ingénieur et urbaniste, humaniste et réformateur, Vauban s’employa, sous les ordres de Colbert, puis de Louvois, à diriger plus de cinquante sièges, et à consolider ou construire plus de deux cents place fortes, dont certaines font encore l’admiration des stratèges et des historiens du monde entier. Maréchal de France, Vauban multiplia aussi les projets de réforme politique, sociale, religieuse, fiscale, dont l’audace finit par déplaire au Roi Soleil. Mort en disgrâce, il sera réhabilité, un siècle plus tard, par Napoléon Ier.
A l’aube de l’année Vauban, ce livre entend présenter la vie et l’oeuvre d’un Bourguignon hors du commun qui fut l’un des précurseurs du siècle des Lumières. (couv.).

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Dictionnaire biographique
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