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Schlegel

Schlegel (Johann Elias), poète né à Meissen (Allemagne) le 17 janvier 1719, mort à Sorö le 13 août 1749. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis à Leipzig où il suivit les cours de Gottsched avec lequel il se lia. En 1743, secrétaire privé de l'ambassadeur de Saxe, il accompagna celui-ci à Copenhague; cinq ans plus tard, il fut nommé professeur à l'Académie de Sorö nouvellement fondée, et mourut dans cette ville danoise. Un des premiers partisans de Shakespeare en Allemagne, Johann-Elias publia, en 1841, son poème Hermann, et un grand nombre de comédies : Der Triumph der Frauen, eine Stumme Schönheit, etc., qui lui valurent les éloges de Mendelssohn et de Lessing. Ses Oeuvres ont été réunies en cinq volumes (Leipzig, 1761-70).
Schlegel (August Wilhelm), neveu du précédent, né à Hanovre le 8 septembre 1767, mort à Bonn le 12 mai 1845, étudia d'abord à Hanovre, puis à Göttingen (1796), publia, en 1798, des Dissertations sur la géographie homérique (Homère), et, la même année, un index pour le Virgile de Heyne; il donnait au Göttinger Musenalmanach plusieurs poésies et commençait à s'occuper à traduire Dante et Shakespeare. Gouverneur de 1791 à 1795 chez le banquier Muilman, il suivait son employeur à Amsterdam, puis, après quelque temps passé auprès de sa mère à Hanovre, il allait à Iéna où il se maria avec Caroline Michaelis, fille de son professeur et veuve d'un certain Böhmer. Schlegel collabora aux Oeuvres de Schiller et au Musenalmanach comme poète, et comme critique à l'Allgemeine Litteratur-Zeitunq de Göttingen. Il traduisit alors Shakespeare (1797-1810), Calderon (Spanisches Theaters 1803-1809), Dante (1804), Guarini, Cervantes, Camoëns, etc., et contribua pour une forte part au mouvement romantique; à Iéna, il connut Goethe et Schiller; il y fut nommé professeur extraordinaire (1798), publia avec son frère Frédéric l'Athoeneum; au bout de trois ans, en 1801, il alla à Berlin où il fit des lectures sur la littérature et l'art. 

En mai 1803, il quittait sa femme, et, à partir de l'année suivante, vivait avec Mme de Staël, il la suivit de Coppet en Italie, en France, en Suède et en Angleterre, en 1806 à Auxerre et à Rouen, en 1807 à Aubergenville (près de Paris) au château d'Acosta. Pendant ce temps, il publiait ses Considérations sur la civilisation en général et sur l'origine de la décadence des religions (1805) et sa Comparaison de la Phèdre de Racine et de celle d'Euripide. En 1807, toujours avec Mme de Staël, il retrouve sa femme Caroline avec Schelling à Munich; fait des lectures dans toutes les villes où il passe, à Dresde, à Weimar, à Vienne, où il obtient le plus grand succès (1808). Expulsé, en 1811, de Suisse et de tout l'empire français, sur la dénonciation du préfet de Genève, Capelle, il s'installe avec Mme de Staël, dans le voisinage de Rome mais tous deux repartent bientôt pour la Russie et la Suède A Stockholm, Schlegel connaît Bernadotte, devient son secrétaire pendant les campagnes de 1813-14. Il écrit alors Sur le système continental et sur ses rapports avec la Suède, et son Tableau de l'Empire français en 1813. 

En avril 1814, il est anobli par l'empereur Ferdinand III après les adieux de Fontainebleau, il rentre en France par l'Angleterre; mais après le retour de l'île d'Elbe, il revient à Coppet; il accompagne en Italie (octobre 1815) Mme de Staël et son nouveau mari, Jean de Rocca, écrit à Florence sa Lettre sur les chevaux de bronze de la basilique de Saint-Marc à Venise (1816, tiré à 100 exemplaires) et revient à Coppet dans l'été de 1816. Il passe l'hiver suivant à Paris. Le 14 juillet 1817 meurt Mme de Staël. Schlegel se remarie avec Sophie Paulus, et vit dès lors à Bonn (1818) ou il s'occupe d'orientalisme; ces études le conduisent en France et en Angleterre (1823); il fonde l'Indische Bibliothek de Bonn (1820-30), publie le Bhagavad-Gîta (1823); le Ramayana (1829); les Réflexions sur l'étude des langues asiatiques (1832) et plusieurs autres écrits en français. 

Dans ses dernières années, Schlegel renia plus ou moins les théories de sa jeunesse et finit par combattre ses amis de jadis, Schiller, Goethe et son propre frère même. Appelé à Berlin après l'avènement de Guillaume IV (1841), il resta quelque temps dans la capitale prussienne, puis revint à Bonn où il mourut. Ses oeuvres ont été publiées par Böeking en 12 vol. (Leipzig, 1846-47). Ses oeuvres écrites en français forment 3 vol. (Leipzig, 1816) ainsi que ses opuscula latina, 1 vol. (ibid. 1848). (J. -G. Prod'homme).

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