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15 N, 4 30 W |
L'île
de Man est l'une des Îles Britanniques,
dépendant de la couronne britannique sans faire pour autant partie
du Royaume-Uni .
Elle est située dans la mer d'Irlande, en face du golfe de Solway
et mesure du Nord au Sud 53 kilomètres sur une largeur de 20 kilomètres;
la superficie est de 572 km², la population en 2006 de 75 441 habitants
(elle a presque doublé en un siècle). L'axe de l'île
est formé par une ligne de collines qui atteint dans le milieu 621
m, au Snaefell. Dans le Sud, le South Barrul a 483 m. Le sol est formé
de schistes siluriens, de trapp,
et au Nord de sédiments tertiaires. C'est l'argile qui domine. Les
côtes sont en grande partie abruptes. Au Sud est l'îlot de
Calf of Man (320 hectares), près du formidable cap de Spanish head.
Citons encore à l'Est la pointe de Maughold head. La côte
Sud-Est est basse et sablonneuse. Les seuls cours d'eau notables sont le
Sulby, qui finit près de Ramsey, et le Neb, qui finit à Peel.
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Ile
de Man : le Rocher de Sugar Loaf, près de Port St-Mary.
Le climat de l'île
de Man est très tempéré et constant. Les vents d'Ouest
et de Sud-Ouest dominent; ceux d'Est et de Nord-Est, ne soufflent guère
qu'en automne. Les myrtes et fuchsias croissent en pleine terre.
L'histoire
de l'île de Man. - L'île de Man était connue des
Romains ,
mais ceux-ci donnaient le nom de Mona à Anglesey .
Au VIe siècle, l'île avait des rois celtes; au IXe
elle fut conquise par les Norvégiens
d'Harald Harfager. Au Xe, le jarl danois
Orry devint roi. Ses descendants régnèrent jusqu'en 1077
sur le royaume des îles qui comprenait, avec Man, les îles
de la côte occidentale d'Écosse .
Puis vinrent les descendants du Godred Crovom, sous la suzeraineté
norvégienne. Après leur extinction et la défaite d'Haakon
par les Écossais (1263), le roi de Norvège Magnus
céda Man et les Hébrides au roi d'Écosse Alexandre
III .
A la mort de celui-ci, les Manx (= habitants de Man) se mirent sous le
protectorat du roi d'Angleterre
Édouard Ier (1290).
Les
rois anglais donnèrent ensuite l'île à divers favoris
: en 1406, elle fut attribuée à sir John Stanley qui
la reçut à perpétuité, à charge de donner
aux rois lors de leur couronnement une paire de faucons. La famille Stanley
régit l'île avec le titre de roi jusqu'au jour où James
(Jacques), septième comte de Derby ,
se contenta de celui de lord. En 1651, la comtesse de Derby
fut chassée par le receveur général Christian qui
arma les insulaires et remit Man aux parlementaires anglais. L'île
fut donnée à Thomas, lord Fairfax; mais à la Restauration
la famille Derby en reprit possession.
En
1735, James, dixième comte de Derby, étant mort sans
héritiers, le titre de lord de Man passa à James, second
duc d'Athol, qui descendait de Sophie, fille du septième comte de
Derby. Comme l'île de Man était le centre d'un vaste commerce
de contrebande, le gouvernement anglais résolut de l'annexer; il
en acheta la souveraineté en 1765, moyennant 70 000 livres
sterling et une annuité de 2000 livres, ne laissant au duc que certains
droits seigneuriaux,
lesquels furent rachetés en janvier 1829, au quatrième
duc d'Athol, moyennant 417 144 livres.
L'île a conservé
son autonomie politique; elle forme théoriquement un royaume et
est, en tout cas, hors de celui de Grande-Bretagne
et d'Irlande; elle n'a pas de représentant au Parlement britannique.
Le chef de l'État en est la reine Élisabeth II, et l'île
est administrée par un gouverneur nommé par la couronne,
qu'assistent deux corps formant la cour de Tynwald : un conseil de 9 membres,
les hauts fonctionnaires de l'île, et une chambre de 24 « keys
» ou députés, élus pour cinq ans. Les lois doivent
être promulguées en manx et en anglais, sur la colline de
Tynwald, selon l'usage séculaire. Autrefois, les députés
se recrutaient par cooptation; après 1866, ils ont été
élus par les propriétaires et les tenanciers. Depuis 1880,
les femmes ont le droit de vote. Aujourd'hui l'élection est au suffrage
universel. La capitale est Douglas, qui a remplacé l'ancienne ville
de Castletown. L'île se divise en 6 sheadings, subdivisés
en 17 provinces, celles-ci en treens et ceux-ci en quartiers. II y a quatre
villes : Castletown, Douglas, Peel et Ramsey.
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Carte
de l'île de Man. Source : The World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
Les vestiges du passé
abondent; citons l'admirable château Rushen de Castletown, bâti
par Guthred, fils du roi Orry, en 947; les ruines de l'abbaye Rushen (de
1154) à Ballasalla; de nombreux monuments mégalithiques.
L'île forme encore un évêché distinct sous le
vocable de Sodor and Man, qui rappelle l'ancien groupement des îles
Hébrides, ou îles du Sud (Sudorey) avec Man; ce nom fut spécialisé
à l'îlot de Holm Peel où s'élevait la cathédrale.
On fait remonter l'évêché à saint Patrick et
à l'an 447. L'église de Man a ses canons à elle. Elle
est, dans une certaine mesure, rattachée à l'archevêché
d'York.
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Ile
de Man : le front de mer de ramsey sur une ancienne photographie.
Les champs labourés
occupent 9% de la superficie de l'île, surtout au Nord et au Sud,
les prairies environ 45 % de la superficie, surtout sur les collines du
centre. Les fruits sont abondants : pommes, fraises, groseilles, etc.
L'île, dont les principaux ports sont Douglas, Ramsey, Peel, Port-Erin,
possédait, en 2005, 292 navires, et faisant un commerce actif avec
la Grande-Bretagne, particulièrement avec, Liverpool
(par Douglas). Un chemin de fer relie Douglas et Peel; d'autres mènent
à Castletown et à Ramsey. Ils totalisent 65 km (dont 35 électrifiés).
L'économie de l'île de Man repose aujourd'hui essentiellement
sur ses activités bancaires offshore, sur une industrie manufacturière
légère, et sur le tourisme. Des subventions sont accordées
par le gouvernement pour développer le secteur des technologies
de pointe. La conséquence de cette politique a été
le déclin des activités traditionnelles de pêche et
d'agriculture. (A.-M. B.).
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Ile
de Man : le château de Peel.
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