| Maison d'Egmont. - Ancienne famille des Pays-Bas, dont les chefs étaient avoués de l'abbaye d'Egmont. Elle remonte à Berwold d'Egmont, qui vivait à la fin du XIe siècle. Les seigneurs d'Egmont, ayant acquis le comté de Buren en 1472, se divisèrent en deux lignes qui s'éteignirent, l'une vers 1550 et l'autre en 1707. Arnoul, Adolphe et Charles d'Egmont, de la branche aînée, régnèrent sur le duché de Gueldre (avec diverses interruptions) de 1423 à 1538. Les seigneuries d'Egmont et de Buren avaient été érigées en comtés, la première en 1486, la deuxième en 1492. Egmont (Charles d'), duc de Gueldre, né en 1467 du duc Adolphe, eut à combattre les prétentions de la maison d'Autriche sur le duché de Gueldre que Renaud IV, duc de Gueldre, avait légué à Arnoul, comte d'Egmont (1423). Reconnu à Nimègue en 1492 par les principaux seigneurs, il résista avec avantage à diverses attaques de l'empereur Maximilien I; en 1507, profitant de la mort de l'archiduc Philippe, il se jeta sur le Brabant et s'empara de plusieurs villes; mais, malgré les succès qu'il obtint pendant plusieurs années, il se vit contraint en 1528 à faire hommage à l'empereur pour le duché de Gueldre. Ses sujets l'ayant abandonné en 1538 pour se donner au duc de Clèves, il en mourut de douleur la même année. Egmont (Lamoral, comte d'), de la famille des ducs de Gueldre, né en 1522, servit d'abord comme géné ral de cavalerie sous Philippe II, et se fit remarquer aux batailles de Saint-Quentin, en 1657, et de Gravelines, en 1558. Lors de l'insurrection des Pays-Bas contre les Espagnols, Egmont voulut contribuer à l'affranchissement de son pays et entretint des liaisons avec le prince d'Orange et les confédérés. Le duc d'Albe, gouverneur du pays pour Philippe Il et son ennemi personnel, en ayant été instruit, le fit jeter en prison, et 9 mois après il lui fit trancher la tête (1566), ainsi qu'au comte de Hornes, malgré les prières de l'empereur Maximilien lui-même et de plusieurs États de Hollande. Cette exécution fut suivie d'une révolte générale et d'une longue guerre qui ravit pour jamais les Provinces-Unies à l'Espagne. La fin tragique d'Egmont a fourni à Goethe le sujet d'un de ses meilleurs drames. Philippe, comte d'Egmont, fils du précédent, resta fidèle à Philippe II, malgré le supplice de son père. Envoyé en France au secours de la Ligue, il rommandait les Espagnols contre Henri (IV) à lvry : il y fut battu et tué (1590). | |