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Le Cameroun
a peut-être été atteint vers le Ve
siècle avant notre ère par les Carthaginois![](btimc.gif) .
Le Périple de Hannon fait
allusion à une montagne appelée le
Char des Dieux, et qui pourrait en effet être le Mont Cameroun.
Mais rien de certain ne peut êtredit à ce sujet, pas plus
qu'à celui des mystérieux Sao, une population qui aurait
vécu dans la partie Nord du pays au Xe
siècle. L'histoire de cette région
ne semble pouvoir s'écrire de façon assurée qu'à
partir du moment où les Peuls ,
venus du Nord se sont mêlés, d'abord pacifiquement,aux
populations locales du Nord-Cameroun au XVIIe
siècle. Par la suite, l'éveil et le développement
sans précédent du prosélytisme musulman qui a commencé
à toucher toute la région sahélienne au début
du XIXe siècle
a bouleversé la donne. Sous l'impulsion du
mystique soufiste Usman Dan Fodio (1754-1817),
qui depuis Sokoto ,
puis du pays Haoussa, a proclamé en 1804
la guerre sainte, les peuls s'emparent du pouvoir dans plusieurs des
pays qui les ont jusque là accueillis.
Après le retrait
de Fodio, en 1809,
Adama, son successeur poursuit ses conquêtes. Il s'empare
(avec difficulté) du vieux royaume du Mandara, fondé au Nord
du Cameroun au XVe
siècle, passé sous le joug du Bornou
au XVIe siècle,
et de nouveau indépendant au XVIIIe
siècle. Puis, à partir de 1822
, Adama accentue sa pression sur une grande partie du Nigéria
et du Cameroun jusqu'au plateau de l'Adamaoua (anc. Foumbina), qui lui
doit son nom. Ce sera une occasion du réveil des populations locales.
Les Tikar, les Bamileke et les Bamoum. Les Tikar seront plus ou moins soumis
aux Peuls. Les Bamileke se réfugient sur la partie centrale
du plateau camerounais où ils s'organisent en chefferies. Quant
aux Bamoum, ils auront sans doute le destin le plus connu grâce au
système d'écriture qui y est inventé à la fin
du XIXe siècle.
Le sultanat de Bamoum a
été fondé au XVIIIe
siècle par Tcharé (= Nacharé), fils d'un
chef Tikar émigré. Sa capitale en était Foumban,
à l'ouest du Cameroun . Les successeur de Tcharé agrandiront
son territoire jusqu'à la rivière Noun. Le Bamoum va
constituer dès lors un rempart à l'avancée des peuls
qui menacent depuis le massif d'Adamaoua, mais devra renoncer, au moins
partiellement, à son indépendance à l'installation
des Allemands en 1902.
L'écriture
de Bamoum - Njoya, le 17e
sultan de Bamoum, au pouvoir entre 1888 et 1923 a été
l'inventeur d'un alphabet basé sur 502 idéogrammes (puis
réduit à à 83 signes). Il a ensuite créé
des écoles pour en assurer la diffusion, et s'est occupé
de recueillir les traditions orales, les lois et les coutumes des siens
pour les retranscrire dans son système d'écriture.
Avance
de l'Islam en Adamaoua au début du XXe siècle.
D'après
le Globus (1907, 2 p. 200), le grisé représente le
domaine
des
anciennes religions naturalistes : le grisé recouvre les territoires
acquis
à l'Islam, principalement les fonds des vallées.
L'intensité
du grisé suit la densité de population.
Les Européens
au Cameroun.
Le territoire de
Cameroun fut connu des Européens vers la fin du XVIe
siècle après le voyage de
découverte qu'y fit Fernando Po (1472).
Celui-ci nomma ce pays Camarão ( = crevette, en portugais)
ou Rio dos Camarões ( = Rivière des Crevettes), en
raison de l'extraordinaire abondance de crevettes qu'on y rencontre. Dès
l'année 1700,
on y trouve établies plusieurs factoreries. Nicall explora la contrée
en 1833.
Quatre ans plus tard, Billeh, roi de Bembia, céda à l'Angleterre
le territoire de Victoria (région du Mont Cameroun) et obtint
en échange d'être reconnu roi du pays. En 1848,
Beecroft étudia la région et quelques conventions nationales
eurent lieu en 1856.
Dix ans après, Gustave Mann de Brunswick explora en partie le Cameroun,
et la même année (1860),
la maison Woermann de Hambourg y établit la première factorerie
allemande. Burton réussit la première
ascension du Mont Cameroun (Mongo-ma-Loba, 4191 m) en 1861,
après une tentative manquée de Merrick.
Alors que le fleuve
Cameroun n'a jamais encore été remonté par un Européen
au-delà de 80 km de son embouchure, en 1883,
l'explorateur Rogozinski put remonter le cours du Mungo jusqu'à
une distance de 230 km de son embouchure. Le 15 septembre de la même
année, il découvrait une cascade de 60 à 80 m de hauteur
au milieu d'un pays rempli d'innombrables troupeaux d'éléphants![](btimv.gif) .
Au 5° degré de latitude Nord, il découvrit de même
un grand lac circulaire ayant 20 kilomètres de diamètre.
L'annexion allemande
fut opérée par le Gustav Nachtigal,
consul général d'Allemagne, le 15 juillet 1884,
au milieu du plus profond secret, le traité avec les chefs locaux
ayant été signé à minuit. Mais toute la population
ne reconnut pas le traité; les partisans de l'influence anglaise
résistèrent aux Allemands qui bombardèrent les villages
révoltés. Depuis lors le pays fut divisé, les uns
tenant pour les Anglais, dont la langue est la seule parlée avec
les étrangers, les autres pour les Allemands. La situation était
d'autant plus tendue que les Duallas (Douala) monopolisaient les
échanges avec les Européens, qu'il fallut avoir recours à
leur entremise, qu'ils empêchèrent les approvisionnements
et se montrèrent fort soucieux de leur monopole.
L'indépendance.
L'Allemagne s'est progressivement installée
au Cameroun auquel elle donnait le statut officiel de protectorat. La situation
se maintient telle jusqu'à la Première
Guerre mondiale, et son expulsion par les troupes britanniques
et françaises, en 1916. Trois
ans plus tard, le Cameroun est placé sous mandat de la Société
des Nations qui en confie l'administration d'une grande partie du pays
à la France. Une autre partie revenant à la Grande-Bretagne.
L'ONU reprendra ce mandat après sa création en 1946,
et conservera la France et le Royaume-Uni pour l'administration. En 1958,
un gouvernement d'autodétermination est créé dans
la partie française, avec à sa tête Ahmadou Ahidjo.
Ce dernier deviendra président du pays à l'indépendance
du Cameroun en 1960, qui est s'agrandit
en 1961 de la partie sous administration
britannique (mais perd le Nord, rattaché au Nigéria).
Après des débuts pluralistes,
le régime se durcit à la suite des mouvements insurrectionnels
qui agitent le Cameroun dans les années qui suivent. En 1966,
un régime de parti unique est instauré. Ahidjo quitte ses
fonctions en 1982 et laisse la place
à Paul Biya, son ancien premier ministre, qui rapidement poussera
l'ancien président à l'exil au sénégal où
il mourra. En 1992, Biya est réélu
dans une élection où d'autres partis que le sien sont autorisés
à participer, et son parti gagnera encore les élections en
1997 et 2004.
Entre-temps un conflit de frontières avec le Nigéria ,
pour le contrôle de zones riches en pétrole, aura nécessité
l'intervention d'une médiation des Nations Unies. Au cours des dernières
années le Cameroun n'a cessé d'être pointé pour
la corruption qui y règne. |
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