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Bordeu

Théophile Bordeu est un célèbre physiologiste, le fondateur de la physiologie pathologique en France, né à Izeste (Pyrénées-Atlantiques) le 22 février 1722, mort à Paris le 23 novembre 1776. Il étudia à Montpellier et fut admis au doctorat en 1744. II vint se perfectionner à Paris et remplaça pendant quelque temps Médalan, médecin de l'Infirmerie royale de Versailles. Il fut nommé en 1749 intendant des eaux minérales d'Aquitaine et fit à Pau, où il résidait, des leçons d'anatomie et d'accouchement, enfin en 1752 revint à Paris.

Immédiatement après il fait paraître ses Recherches anatomiques sur les différentes positions des glandes et sur leur action (Paris, 1752, in-12; an VIII, avec notes de Hallé), où se trouve déjà énoncé ce principe fondamental de la physiologie pathologique, la comparaison de l'état sain avec I'état morbide des tissus, les relations des phénomènes de la maladie avec la structure des organes; cet ouvrage, plein d'idées originales qui ont été largement exploitées par les écoles de Bichat et de Broussais, établit la réputation de Bordeu mais lui suscita beaucoup d'ennemis. Il fut nommé médecin suppléant de la Charité et, pour avoir le droit d'exercer à Paris, soutint les trois thèses de rigueur (1754). Peu après parurent ses Recherches sur le pouls par rapport aux crises (Paris, 1756, in-12; 1768 ou 1772, 3 tom. en 4 vol. in-12), dans lesquelles il se montre praticien consommé. 

Ses ennemis, surtout Bouvart, ne craignirent pas de se faire l'écho de calomnies inventées par des laquais et d'accuser Bordeu d'un vol; Bordeu fut rayé du tableau des médecins de Paris; il ne fallut pas moins de deux arrêts du Parlement pour le décharger de ces misérables accusations et le réintégrer dans ses droits (1764). Malgré ces persécutions, il continua ses travaux et fit paraître ses admirables Recherches sur l'histoire de la médecine, dans lesquelles il eut l'art de bafouer ses ennemis par des allusions spirituelles et piquantes.

Bordeu était profondément imbu des principes d'Hippocrate et de Stahl, mais n'admettait pas comme ce dernier l'intervention directe de l'âme. Il rejette les forces chimiques et physiques auxquelles on faisait alors jouer un rôle prépondérant, et cherche les lois de la vie dans l'observation attentive de la nature et des êtres vivants (L'Histoire de la biologie); il fait en mémé temps des emprunts au système hiérarchique des archées de Van Helmont. Nous ne pouvons entrer ici dans plus de détails sur les doctrines de Bordeu; bornons-nous à dire qu'il fut le prédécesseur immédiat de Bichat et qu'il donna la première idée de l'anatomie générale dans son traité des glandes. (Dr. L. Hn).



En bibliothèque - Outre les travaux déjà cités, mentionnons encore de Théophile Bordeu : Recherches sur quelques points d'histoire de la médecine concernant l'inoculation, etc. (Paris,1764, 2 vol. in-12); Recherches sur le tissu muqueux et l'organe cellulaire et sur quelques maladies de la poitrine (Paris, 1767, in-12; nouv. édit., 1791); Recherches sur les maladies chroniques, leurs rapports avec les maladies aiguës, leurs périodes, leur nature, etc. (Paris, 1775, in-8; nouv. édit., 1801). 

Les oeuvres de Bordeu ont été pour la plupart rassemblées par Richerand, avec une notice, sous ce titre : Oeuvres complètes de Bordeu (Paris, 1818, 2 vol. in-8). 

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