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Cerbère

Cerbère est un monstre de la mythologie grecque et romaine,  préposé à la garde des Enfers, où il ne laisse pénétrer aucun humain vivant, d'où il ne permet à aucune ombre de s'échapper. Homère, qui le place dans l'Érèbe, ne lui donne pas de nom et n'en décrit pas l'aspect terrible. Hésiode, le premier, le fait fils de Typhaon et d'Echidna, lui attribue une voix effrayante, et le désigne par l'épithète de pentèkontakarnénos, qui a cinquante têtes. Plus tard, Cerbère apparaît avec une triple gueule et une queue de dragon : son cou est hérissé de serpents; sa bouche, comme celle des vipères, distille un noir poison, Enfin, Lycophron et Horace l'appellent le chien aux cent têtes, hékatontakarnénos, centiceps.
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Héraclès capturant Cerbère.
Héraclès capturant Cerbère. Amphore d'Andokidès. Louvre.

Il se tient quelquefois à l'embouchure de l'Achéron, mais le plus fréquemment, chez les Romains, c'est à l'entrée de l'Orcos qu'il se dresse formidable, effrayant de ses aboiements, les âmes qui oseraient tenter de sortir. Nul espoir de fléchir le janitor Orci, le gardien de l'Orcos, qui a fait donner aux portes de l'Enfer le nom de Portae Cerberae (Stace).

Virgile l'a mis en scène sous ces traits, en le mêlant, avec Charon, à l'épisode de la descente d'Enée aux enfers : le héros mit en défaut sa vigilance avec le gâteau que lui avait donné Deiphobe. Orphée l'endormit avec les sons de sa lyre en allant chercher Eurydice, mais il dévora Pirithoüs qui venait pour enlever Perséphone. Hermès apaisa cependant le monstre avec son caducée. 
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Kircher : Orphée charmant Cerbère avec sa lyre.
Orphée charmant Cerbère avec sa lyre.
(A. Kircher, Musurgia universalis, XVIIe s.).

Enfin, Héraclès, le combattit corps à corps, et l'entraîna temporairement sur la terre : en Thessalie, disent les uns, en Laconie, suivant d'autres, on encore à Acherousia, une grotte située au Nord d'Erckli, ancienne Héraclée, sur la mer Noire (par la suite, les magiciens y évoquaient les fantômes).

Cerbère répandit son poison sur les herbes qui couvraient le sol, et dont la vertu délétère servit depuis aux magiciennes dans leurs mystérieuses incantations. C'était l'un des Douze travaux imposés  au héros par Eurysthée.

-Le nom du monstre est en rapport avec celui de l'Erèbe et implique, comme ce dernier, l'idée de ténèbres profondes; c'est pour cela que les Cimmériens étaient appelés aussi Cerbériens. 

Certains ont voulu voir dans le mythe d'Héraclès et de Cerbère une forme spéciale de la lutte du soleil contre la nuit, ou de la vie contre la mort; le combat du même héros contre Thanatos, pour la possession d'Alceste en est une variante. (J.-A. H.).



La ville de Thèbes possédait un tableau de Cerbère, peint par Polygnote. Un bas-relief de Batycles à Amyclée et un camée de Dioscoride représentaient la victoire d'Héraclès sur ce monstre. 

Plusieurs bas-reliefs et peintures de vases où l'on voit l'image de Cerbère sont parvenus jusqu'à nous. Un vase trouvé à Canino le représente à deux têtes seulement et avec une queue de serpent; sur une coupe de Vulci, Cerbère n'a qu'une tête. Cerbère est placé aussi par Synésius dans l'Enfer chrétien, et on en voit la figure sur le chapiteau d'une colonne à l'église Saint-Martin, à Tarascon.

Cerbère. - Crétois qui fut changé en oiseau pour avoir tenté de dérober le miel de la caverne de Zeus.
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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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