| Principes de la philosophie de l'Histoire, par Vico. - En 1725, Vico fit paraître un ouvrage qu'il appela Principes d'une science nouvelle relative à la nature commune des nations, au moyen desquels on découvre de nouveaux principes du droit naturel des gens. Une seconde et une troisième édition parurent en Italie, en 1730 et, en 1744. Un siècle après, Michelet traduisit et adapta l'ouvrage sous ce titre : Principes de la philosophie de l'histoire. Vico voulait, dit, Michelet, "dégager les phénomènes réguliers des accidentels et déterminer les lois générales qui régissent les premiers". La nouvelle science a recours à la philosophie et à la philologie, c'est-à-dire à la connaissance des vérités rationnelles et à celle des faits et des langues; elle veut être à la fois la philosophie et l'histoire de l'humanité. La multiplicité des matériaux qu'il s'agit d'interpréter se révèle dans les titres mêmes des cinq livres : I. Des principes; II. De la sagesse poétique; III. Découverte du véritable Homère; IV. Du cours que suit l'histoire des nations; V. Retour des mêmes révolutions, lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines. Selon Vico, il y a trois périodes dans le développement de la civilisation : âge divin ou théocratique; âge héroïque, âge humain ou civilisé. Les sociétés passent sous trois gouvernements, et, grâce à la Providence, à chacune de leurs révolutions elles trouvent dans la corruption même de l'état précédent les éléments de la forme nouvelle qui peut les sauver. Une des théories les plus profondes de Vico est celle qu'il expose au sujet des héros, considérés comme les expressions d'un certain caractère national à une certaine époque. Vico ne supprime pas les grands hommes, il les rapetisse; il fait sortir de la poésie et entrer dans la science les idoles historiques. A ce titre, son ouvrage a exercé une influence considérable sur Ie développement de la philosophie sociale. | |