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Duègne. - C'est l'un des emplois du personnel dramatique. On sait que le mot duègne nous vient de l'espagnol dueña, et c'est en effet du théâtre espagnol que les auteurs français du XVIIe siècle ont emprunté ce type de vieilles femmes, gardiennes et gouvernantes de bonne maison, dont on exagérait le côté comique en les mettant en scène pour faire passer condamnation, à l'abri du ridicule, sur les vices infâmes de ces. ignobles mégères, représentées à l'ordinaire sous l'aspect de viles entremetteuses poussant à la débauche, selon l'intérêt qu'elles y pouvaient trouver, les créatures innocentes confiées à leurs soins mercenaires. 

Scarron et Cyrano de Bergerac se sont volontiers complu à peindre des types de ce genre. Ce, qu'on appelle duègnes, dans le répertoire français, est un emploi qui comprend les rôles de vieilles femmes ou vieilles filles le plus souvent ridicules, dont la Marceline du Mariage de Figaro semble être en quelque sorte le prototype.

Il va sans dire que la tragédie, genre essentiellement noble et toujours sérieux, ne comporte pas de rôles de ce genre, non plus que l'opéra. Mais on en trouve des modèles dans l'opéra-comique, et il suffit de citer à ce sujet les rôles de dame Marguerite dans la Dame blanche, d'Aurore dans Ma Tante Aurore, de Jacinthe dans le Domino noir, de Paméla dans Fra Diavolo et de Reine dans les Rendez-vous bourgeois. Quant au drame et au vaudeville, les rôles de duègne y sont nombreux et parfois d'une importance considérable. (A. P.).

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