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Rues et monuments de Paris
Eglise Saint-Pierre de Montmartre
Eglise Saint-Pierre de Montmartre, à Paris  (XVIIIe'arrondissement). - Située entre la rue du Mont-Cenis et le Sacré-Coeur  (rue du Cardinal-Guibert), cette église est le doyen des édifices religieux de Paris. Le terrain fut cédé par les moines du prieuré de Saint-Martin-des-Champs à Louis le Gros en 1133. Plusieurs chapelles chrétiennes bâties successivement en cet endroit y ont précédé l'église actuelle.
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Paris : église Saint-Pierre de Montmartre.
Le chevet et le clocher de l'église saint-Pierre de Montmartre.

La reconstruction totale date de 1135 à 1147, et l'édifice fut consacré à cette date par le pape Eugène III qui y officia assisté par Saint Bernard. Elle fut visitée en 1169 par Thomas Becket et réparée en 1593 par Henri IV sur la demande de Marie de Beauvilliers, abbesse de Montmartre. 

Une partie de l'église, le choeur des dames, servait aux Bénédictines de l'abbaye de Montmartre, et l'autre était affectée aux paroissiens de Montmartre. Pendant la Révolution ce fut le temple de la Raison; en 1815, ce fut un magasin à vivres, en 1871 on en fit un dépôt de munitions. 

Cette belle église fut sauvée d'une démolition imminente, grâce à l'initiative et à la persévérance de la Société des Amis des Monuments parisiens. La restauration fait grand honneur à l'architecte Sauvageot, qui fut chargé de la direction des travaux de la restauration du choeur. Cette vieille église a été rendue au culte au mois de février 1908.
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Paris : église Saint-Pierre de Montmartre.
La façade principale de l'église Saint-Pierre de Montmartre.

Le portail est du XVIIIe siècle. A l'intérieur se trouvent des colonnes (deux à l'entrée et deux dans le choeur), qui peuvent avoir appartenu à un temple de Mars ou de Mercure. Dans le choeur des Dames est un caveau rectangulaire où on déposait les corps des abbesses. On a retrouvé en 1901 l'effigie funéraire de la reine Adélaïde de Savoie, fondatrice de l'abbaye. Veuve de Louis le Gros, elle s'était remariée avec le connétable Mathieu ler de Montmorency et sentant sa fin approcher, elle s'était retirée, avec la permission de son époux, à l'abbaye qu'elle avait fondée. Elle y mourut en 1154. Cette pierre funéraire a été placée derrière le maître-autel en 1908. 

On a placé également contre les murs des petites chapelles qui se trouvent à droite et à gauche du choeur des pierres tombales d'anciennes abbesses. A gauche nous voyons celle de Catherine de La Rochefoucauld de Cousages, morte en 1760, qui fut la quarante-deuxième abbesse de Montmartre, et celle de la vingt-neuvième abbesse, Antoinette Auger, qui siégea de 1532 à 1539. Ces deux pierres, après avoir été sciées en deux, servaient de marches au maître-autel. Dans la chapelle de droite se trouvent les pierres tombales d'Ade de Mincy, abbesse morte en 1317, et celle de l'abbesse de Mahaut du Fresnoy, décédée en 1280. Ces deux pierres ont été retrouvées par Sauvageot en 1902. On a replacé dans cette chapelle un ancien carrelage.
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Paris : l'intérieur de l'église saint-Pierre de Montmartre.
L'autel et les vitraux modernes de Saint-Pierre de Montmartre.

La croix qui se dresse devant le portail de Saint-Pierre est celle de Philippe Cottu, mort en 1764. Cette croix, qui était antérieurement au cimetière Marcadet, a été transportée là en 1887. La chapelle des catéchismes, dite de Notre-Dame de Lourdes, que nous voyons à droite, date de 1840. A côté se trouve l'entrée du jardin dit du Calvaire, qui longe le côté sud et le chevet de l'église Saint-Pierre. C'était jadis le jardin de l'ancien cloître et cet endroit servait probablement de cimetière aux religieuses, tandis que les abbesses avaient les honneurs du choeur des Dames. Le calvaire a été édifié en 1833 par l'abbé Oblin. (Chapelle des Sept-Douleurs. Christ du Mont Valérien attribué à Jean Goujon.) Au chevet de l'église Saint-Pierre, on installa en 1794 le télégraphe Chappe, connu sous le nom de tour de Chappe, qui subsista jusqu'en 1866, après avoir été brûlé en 1844 et rétabli.

Au Nord de l'église se trouve le paisible et intéressant cimetière dit du Calvaire. L'origine de ce cimetière est très ancienne. Là se trouvait jadis un cimetière mérovingien qui s'étendait jusqu'à l'emplacement du Sacré-Coeur, où on a retrouvé des sarcophages en 1875. Au XVIIe siècle ce fut le cimetière paroissial de Montmartre, et là fut inhumé le sculpteur Pigalle (1785). Nous y voyons encore les tombes des familles de Laborde, de Fezensac, de Fitz James, de Houdetot, celles de la princesse Galitzine, du marquis de Vaudreuil, du Val d'Épresmesnil, de Flore de Montendre, épouse de Bougainville, de Mme Swetchine, de Mgr Bernier, du médecin Portal. La tombe des Debray, les propriétaires du Moulin de la Galette (Les moulins de Montmartre), est ornée d'un petit moulin. La chaîne qui entourait la tombe de Desportes, le premier maire de Montmartre, a été pour ainsi dire happée par l'arbre voisin, etc. (F.de Rochegude).
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Paris : le cimetière du Calvaire, à Montmartre.
Le cimetière du Calvaire.  © Photos : Serge Jodra, 2013.
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Dictionnaire Villes et monuments
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