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Les langues
Le monde des langues
Langues isolées de l'Eurasie
Basque Euskara natua ( = basque standard); dialectes : bas-navarrais, labourdin, souletin, guipuscoan, biscaïen, haut-navarrais.
Iénisséien Ket' (quelques dizaines de locuteurs?).

yugh (langue éteinte depuis peu).
Buruchaski: 60 000 locuteurs, au Nord du Pakistan (district de Gilgit); plusieurs dialectes : hunza, yasin, nagar, etc.


Nivkh ( = ghilliak) : environ 4500 locuteurs en Russie. 


Kusunda : langue parlée au Népal; peut-être éteinte depuis peu.
Langues de l'Asie orientale Coréen.

Japonique : Japonais et ryukyu.
Aïnu : aïnu d'Hokkaïdo; dialectes éteints : aïnu de Sakhaline et aïnu des Kouriles.
Langues anciennes Etrusque.

hatti, sumérien, hurrite, urartien.
Les langues isolées de l'Eurasie, également appelées langues non rattachées, sont des langues qui ne peuvent être classées dans aucune des familles de langues existantes. Ces langues présentent des caractéristiques uniques et des origines souvent inconnues. 

On peut raisonnablement faire l'hypothèse que toutes les langues humaines proviennent d'un même tronc. Le plus souvent, ce que l'on appelle isolement est plutôt un éloignement. Et les définir comme des langues isolées est d'abord l'expression d'une ignorance. Ces langues se sont sont tellement éloignées et différenciées, qu'on ignore à quelle branche elles devraient être rattachées.

Les langues isolées ont un vocabulaire unique et souvent très spécifique. Certaines ont des mots qui sont similaires à ceux d'autres langues, tandis que d'autres ont un vocabulaire complètement différent. Elles ont souvent aussi des systèmes phonologiques très différents de ceux des langues appartenant à des familles de langues existantes. Certaines de ces langues ont des sons ou des séries de sons qui n'existent dans aucune autre langue. Leurs structures grammaticales peuvent être différentes de celles des langues appartenant à des familles connues. Elles peuvent avoir, par exemple, des systèmes de cas ou de conjugaison qu'on n'observe pas ailleurs. Quelques-unes n'ont pas de marqueurs de cas ou de conjugaison.
L'ignorance peut être relative. Certaines langues peuvent être rattachées à de grandes familles connues, par exemple comme le grec ou l'arménien, qui sont indubitablement des langues indo-européennes, mais dont on ne parvient pas à établir clairement le lien avec les autres langues de la famille. Des proximités sont aussi parfois proposées pour certaines langues généralement considérées comme isolées. Par exemple le japonais et le coréen, qui sont rapprochés des langues altaïques, et le basque des langues caucasiennes. Le yukaghir, que nous avons rangé dans ce site parmi les langue ouraliennes, est rangé par certains auteurs parmi les langues altaïques, tandis que d'autres y voient une langue isolée. 

Parfois, l'ignorance ne vient de l'éloignement et de la différenciation de la langue considérée, mais tient seulement à la faible connaissance qu'on en a. Certaines langues anciennes n'ont pas  laissé suffisamment de témoignages écrits pour que l'on sache établir leur parenté avec d'autres langues, mieux connues, et qui peut-être étaient proches. Cela ne touche pas d'ailleurs que les anciennes langues. Le kusunda, par exemple, a été découvert récemment au Népal, et si on le range parmi les langues isolées, c'est peut-être simplement parce qu'elle n'est pas encore suffisemment connue (moins de 200 mots de cette langue sont connus, semble-t-il). 

Des langues isolées existent sur tous les continents. Ne sont présentées ici que celles que l'on parle ou qui ont été parlées en Eurasie. On notera la mention qui est faite du iénisseïen, du japonique et de l'aïnu (aïnou). Pour certains linguistes, il s'agit de petites familles (isolées) de langues, pour d'autres ce sont des langues (isolées) à part entière, qui se déclinent simplement en plusieurs dialectes. Le japonique, par exemple, n'existerait pas vraiment en tant que famille de langues : seul le japonais serait à considérer, le ryukyu et d'autres parlers en seraient seulement des dialectes.

 Le basque

Le basque est parlé par environ 700 000 personnes dans le Pays Basque, à l'ouest de la chaîne des Pyrénées et à cheval entre la France et l'Espagne.  Il est parlé dans le Pays basque, une région située à cheval sur la France et l'Espagne, ainsi que dans les régions environnantes. Une langue basque standard, appelée euskara batua, a été instituée pour unifier les différents dialectes, qui restentent cependant parlés par une majorité de locuteurs. Il ya six principaux dialectes, répartis selon une ligne est-ouest allant de la Biscaye à la Navarre :
ʉۢ Le bas-navarrais est le dialecte basque qui est le plus influenc̩ par la langue gasconne, parl̩e dans les r̩gions voisines de France. Ce dialecte utilise beaucoup de consonnes finales, ce qui le distingue des autres dialectes.

ʉۢ Le labourdin est le dialecte qui a le plus de similitudes avec le basque standard (euskara batua). Il est parl̩ dans la partie fran̤aise du Pays Basque. Il est consid̩r̩ comme le dialecte le plus litt̩raire de la langue basque.

 â€¢ Le souletin est parlé dans la province française de Soule. Il a un vocabulaire et une grammaire particuliers qui le différencient des autres dialectes : il  utilise notamment beaucoup de formes verbales spécifiques.

ʉۢ Le guipuscoan est le dialecte le plus couramment parl̩ en Espagne. Il est connu pour son utilisation de l'accentuation particuli̬re. Il a ̩galement un certain nombre de diff̩rences grammaticales par rapport aux autres dialectes.

 â€¢ Le biscaïen est parlé dans la province espagnole de Biscaye. Son vocabulaire unique et ses structures grammaticales le distinguent des autres dialectes. Il se signale également pour son utilisation de la palatalisation.

  • Le haut-navarrais est parlé dans la province espagnole de Navarre. Il utilise des formes verbales particulières et une accentuation différente des autres dialectes. Il a aussi des consonnes plus douces et des voyelles plus fermées que les autres dialectes.

La langue basque a avec une structure de phrase généralement en sujet-objet-verbe (SOV).  Elle a deux nombres : le singulier et le pluriel. Les verbes et les adjectifs sont conjugués en fonction du nombre et du genre. Le verbe est incorporant, c.-à-d. qui exprime le régime direct et le régime indirect, mais elle ne peut pas rendre l'idée active sans régime : elle ne peut pas dire : « je vois », elle doit dire: « je le vois »; elle compte par vingt, disant berrogoi « deux fois vingt » pour « quarante », et elle offre des exemples de polysynthétisme, par exemple sagarno « cidre », de sagar « pomme » et arno « vin ».

Le basque a plusieurs sons spécifiques. Il y a également une distinction importante entre les consonnes fortes et les consonnes douces, qui peut changer le sens d'un mot. L'écriture utilise l'alphabet latin, avec des lettres supplémentaires. 

L'Ieniseïen (ket)

Le Ienisseïen, parlé dans la région de la rivière Ieniseï en Sibérie, a compté trois branches principales : le ket, le yugh et le kott.  Seul le ket subsiste aujourd'hui, et encore ne lui reste-t-il plus qu'une quelques dizaines de locuteurs, ou du moins de personnes qui le comprennent. C'est une langue agglutinante. Les suffixes peuvent indiquer le temps, le mode, le genre, le nombre et la personne. Le ket a jusqu'à 15 cas différents, dont le nominatif, l'accusatif, le datif, le génitif et l'ablatif. Les noms et les pronoms sont marqués pour le nombre, la personne et le genre. Le vocabulaire pour exprimer des nombres est très limité. Par exemple, la langue ket n'a des mots distincts que pour les nombres 1, 2 et 3, et utilise des expressions pour les nombres plus élevés.

Le ket a quatre tons distincts (ton haut, ton montant, ton descendant et ton bas) et   un système de consonnes, dans lequel existent des contrastes entre des sons voisés et non-voisés, des sons aspirés et non-aspirés, et des sons labialisés et non-labialisés. Il y a également des consonnes palatales et vélaires, ainsi que des consonnes rétroflexes. Le système de voyelles est simple (cinq voyelles distinctes).

Le nivkh

Le nivkh ( = ghilliak) est parlé par les Nivkhs, un peuple autochtone de Sibérie qui vit principalement sur l'île Sakhaline et dans la région côtière de l'Extrême-Orient russe. 

C'est une langue agglutinante dotée d'un système complexe de suffixes. Elle a sept cas différents pour les noms, les pronoms et les adjectifs : le nominatif, l'accusatif, le génitif, le datif, l'instrumental, l'ablatif et le locatif. La conjugaison des verbes permet d'indiquer le temps, l'aspect, le mode, la personne et le nombre. La structure de phrase est généralement en sujet-objet-verbe (SOV). 

Du point point de vue phonologique, le nivkh est une langue tonale,  qui possède trois tons (haut, bas et montant), et où on remarque un grand nombre de consonnes et de voyelles, dont certaines sont assez rares dans les autres langues. Le nivkh utilise un système d'écriture cyrillique et latin.

Le kusunda

Le kusunda est une langue parlée au Népal et n'a plus que très peu de locuteurs (probablement moins de cinq, aujourd'hui). C'est une langue tonale. Les noms et les pronoms portent la marque des cas. Les verbes kusunda sont souvent conjugués avec une partie du sujet inclus dans la forme verbale elle-même. Le kusunda utilise un système d'écriture latin. 

Le buruchaski

Le burushaski est certainement, avec le basque, l'un des langues les plus singulières et à l'origine la plus énigmatique. C'est une langue parlée dans les régions montagneuses du nord du Pakistan, en particulier dans la vallée de Hunza, dans la province de Gilgit-Baltistan. Le burushaski est une langue agglutinante et tonale. Elle utilise un système de cas, appliqués aux noms et aux pronoms,  pour indiquer la fonction grammaticale des mots dans la phrase. 

Le burushaski a un grand nombre de consonnes et de voyelles, dont certaines sont assez rares dans les autres langues. Il y a également des sons gutturaux et pharyngaux, qui sont produits à l'arrière de la gorge.

Langues de l'Asie orientale

Le coréen.
Les habitants de la Corée (Corée du Sud et Corée du Nord), qui ont longtemps relevé de l'empire de la Chine ont une langue parlée par environ 80 millions de personnes. Il possède six variétés dialectales.

C'est une langue agglutinative, avec une seule déclinaison, formée de neuf cas. Elle a un système complexe de tons et d'intonations. La structure de phrase est généralement en sujet-objet-verbe ( SOV). Les substantifs n'ont pas de genre; on marque les sexes par des noms différents, ou en les faisant précéder, comme en anglais, par les appellations siou, mâle, ou am, femelle; le pluriel de tous les mots se forme en ajoutant la terminaison teul; les noms de nombre n'ont des appellations que pour les unités et les dizaines : 1, hâna; 2, toul; 3, sét; 4, nét; 5, tasât; 6, iôsat ; 7, ilkop ; 8, iôtalp; 9, ahop; 10, iôl; 11, iôl-hâna;12, iôl-toul; etc. 20, seumoul; 30, siorheun; 40, maheun; 50, souin; 60, iésioun; 70, irheun; 80, iôteun; 90, aheun. Il n'y a que deux pronoms personnels, na, je, moi, et nô, tu, toi. Il y a des verbes actifs et des verbes neutres, mais pas de verbes passifs. 

Le coréen  utilise écriture d'un genre particulier, bien que composée en apparence de caractères chinois. L'alphabet est composé de vingt-cinq lettres dont onze voyelles et quatorze consonnes; il y a sept voyelles simples a, ö, o, ou, eu, i, a; et quatre mouillées, ia, iô, io, iou; il y a neuf consonnes simples, k, n, t, l, m, p, s, ng, ts, et cinq aspirées tch, kh, th, ph et h.  Il n'y a pas de signe de ponctuation. (Henri Cordier).

Le japonique (japonais-ryūkyū).

Le japonais.
Le japonais, aussi appelé yamato, est principalement parlé au Japon  par environ 130 millions de personnes. Cette langue possède  système de tons. La structure des phrases est généralement  du type sujet-objet-verbe (SOV). Il existe un système de particules pour indiquer la fonction grammaticale des mots dans la phrase : elles servent à indiquer le sujet, l'objet direct, l'objet indirect, la possession, la direction et la manière. Et on pourra aussi remarquer l'utilisations, dans cette langue, des formes honorifiques et humble pour indiquer le respect et la hiérarchie sociale dans la communication. Les verbes japonais eux-mêmes sont souvent conjugués en fonction de la situation et du niveau de formalité.

Le japonais utilise trois systèmes d'écriture : le hiragana (hira-gana), qui est une écriture cursive, le katakana (kata-kana), qui utilise des caractères anguleux, et les kanji. Les deux premiers sont des syllabaire, tandis que les kanji sont des caractères chinois utilisés pour écrire des mots d'origine chinoise ou des mots japonais ayant un sens similaire (il y a beaucoup d'homophones dans cette langue). 

Le ryūkyū ou lutchuan.
Le ryÅ«kyÅ« (ryÅ«-kyÅ«), langue parlée par les Loutchouans (Lutchuans), qui sont les habitants des îles Ryu-Kyu , est parfois considéré comme un dialecte japonais, plutôt que comme une langue distincte, tant il en paraît proche. A y regarder de plus près; les différences sont suffisamment marquées pour qu'on ait pu dire que les deux langues étaient à peu près dans le même rapport que le français et l'italien. On notera d'ailleurs qu'à l'intérieur même du  ryukyu, certains dialectes sont suffisamment différents les uns des autres pour rendre impossible toute intercompréhension. 

L'histoire partagée des Loutchouans et des Japonais explique à la fois la familiarité des deux langues et les raisons des divergences constatées. Les Loutchouans seraient entrés dans l'archipel par le Nord, venant de Kyou shou et auparavant de la Corée, tandis que les ancêtres d'une partie des Japonais, venant aussi du continent, s'avançaient vers l'Est et le Nord. Les îles se peuplèrent peu à peu, par vagues successives, à mesure que de nouveaux immigrants poussaient les premiers; les annales japonaises et loutchouanes conservent la trace semi-légendaire de plusieurs invasions de ce genre, et l'on peut considérer l'annexion des îles du Nord à la principauté de Satsouma (1610) comme un fait du même ordre. 
Les Loutchouans trouvèrent dans leurs îles une autre population (peut-être des  Aïnus); peut-être s'étendirent-ils eux-mêmes au delà du groupe des Saki sima, jusqu'à Taïwan : les Hollandais au XVIIe siècle en auraient retrouvé dans les montagnes de cette île les descendants qui s'appelaient eux-mêmes Lonkjous et qui étaient entourés par les tribus malaises plus nombreuses et d'immigration plus récente. 
Comme les Japonais, les Loutchouans intervertissent l'ordre des mots d'une phrase écrite en chinois pour le rendre conforme aux habitudes de leur propre langue. On trouve dans les districts ruraux d'Okinawa et dans le groupe des Saki-shima quelques traces d'un système d'écriture idéographique qui est d'invention indigène et qui n'a jamais pris de développement.

Le ryÅ«kyÅ« n'a jamais eu de littérature écrite; les caractères chinois et les kana japonais sont employés dans l'archipel; les noms propres et les titres indigènes sont souvent écrits en caractères chinois et prononcés en loutchouan, par une sorte de traduction analogue à celle qui est si fréquente dans la langue japonaise. Il existe cependant  une littérature populaire non écrite; des stances descriptives ou amoureuses (fréquemment trois vers de huit syllabes, suivis d'un vers de six syllabes) et des drames lyriques comparables aux Nô japonais.

L'aïnu.
Les Aïnus, qui sont désomais moins de vingt mille, vivant principalement au Japon (l'île de Hokkaïdô) et ne pratiquant que le japonais, étaient encore  il y a un siècle répandus dans les îles Kouriles, dans la partie méridionale de Sakhaline, dans l'île de Shikotan (où une partie de leur population avait été déportée en 1884 par les Japonais) et sur le continent asiatique, vers l'embouchure de l'Amour. Leur langue, dont on a pu dénombrer une vingtaine de dialectes aux différences très marquées, n'est plus parlée - elle pourrait, semble-t-il, être encore  comprise (aïnu d'Hokkaïdo) par une dizaine de personnes seulement. 

Cette langue a emprunté une partie de son vocabulaire au japonais, et possède nombre de racines que l'on pense communes aux idiomes sibériens, paléo-asiatiques et même ouraliens (samoyède notamment). Mais si l'on ajoute à cela l'hypothèse selon laquelle les Aïnus - dont la trace se perd vers le IXe sècle, époque à laquelle ils étaient une population guerrière du Nord de l'île de Honshû - auraient leur origine dans la péninsule indo-malaise et se seraient très tôt mélangés à des éléments sibériens, on comprend que l'apparentement de leur langue à une famille particulière soit pratiquement illusoire. Aussi, la plupart des linguistes y voient une langue isolée.

L'ainu est une langue agglutinante, avec un système de suffixes et de préfixes qui sert à changer le sens des mots et à indiquer la fonction grammaticale des mots dans la phrase. La structure des phrases est généralement du type sujet-objet-verbe (SOV). 

Du point de vue phonologique, on note que l'aïnu possède un petit nombre de consonnes et de voyelles, mais utilise des sons nasaux et gutturaux distinctifs, plutôt rares dans d'autres langues. De plus, l'aïnu est une langue à accent de hauteur, ce qui signifie que la hauteur de la voix lors de la prononciation d'un mot peut changer le sens du mot. Cette langue s'écrit aussi bien avec l'alphabet latin qu'avec le système japonais kana. 

Langues anciennes

Plusieurs langues anciennes sont seulement connues par des inscriptions, parfois rares et difficiles à déchiffrer, trouvées sur des stèles, des tombes, des urnes funéraires, des tablettes et des cylindres d'argile et, parfois des objets en métal, comme des pièces de monnaie. Elles n'ont dès lors pas livré assez de  détails pour qu'il soit possible de les rattacher à des familles linguistiques connues. Telles sont, parmi les langues mortes d'Europe et du Proche et Moyen-Orient, l'étrusque, le hatti, le sumérien, le hurrite et urartien :

L'étrusque
L'étrusque était la langue parlée par les Étrusques, un ancien peuple qui habitait, avant l'arrivée des Romains, dans l'Italie centrale, en Etrurie. Elle a été utilisée du VIIIe au IIIe siècle avant notre ère, et reste assez mal connue. Il semble que l'étrusque ait été une langue flexionnelle, où  l'ordre des mots dans la phrase pouvait varier pour indiquer l'importance ou l'emphase sur différents éléments de la phrase.

La phonologie comprennait de nombreux sons qui n'ont pas d'équivalent dans les langues modernes. Elle avait, par exemple, un son distinctif qui est décrit comme un croisement entre un s et un f. Il ya avait des  consonnes aspirées et la kangue faisait la distinction entre des voyelles longues et courtes. L'étrusque s'écrivait avec système alphabétique de 26 lettres, qui a été emprunté aux Grecs, mais qui avait subi des modifications pour représenter les sons uniques de la langue étrusque. 

Le sumérien.
Le sumérien était la langue parlée par les Sumériens, un ancien peuple qui habitait au Sud de la Mésopotamie, dans l'actuel Irak. C'est une langue agglutinante, dans laquelle les affixes peuvent indiquer  les cas, les temps, les modes et les personnes. Le sumérien a un système de cas pour indiquer la fonction grammaticale des mots dans la phrase. Les noms sont marqués pour le cas, qui peut inclure le sujet, l'objet direct, l'objet indirect, la possession et la manière.

Utilisée à partir du IVe millénaire avant notre ère et jusqu'au IIe millénaire, c'est la plus ancienne langue écrite du monde. Le système d'écriture sumérien est un système d'écriture cunéiforme pour représenter à la fois les mots et les idées. La phonologie sumérienne distingue entre des voyelles longues et courtes et possède une grande variété de consonnes, ainsi que des sons uniques tels que les consonnes éjectives. De nombreux sons n'ont pas d'équivalent dans les langues modernes. 

Le hatti.
Le hatti était parlé dans l'Empire hittite (entre environ 2000 et 1200 av. JC), dans la région de l'Anatolie, qui est maintenant en Turquie. Il s'agit une langue agglutinante, dans laquelle les affixes peuvent indiquer les cas, les temps, les modes et les personnes. Le système de cas du hatti sert à indiquer la fonction grammaticale des mots dans la phrase. Les noms sont marqués pour le cas, qui peut inclure le sujet, l'objet direct, l'objet indirect, la possession et la manière.

Le hatti a un grand nombre de consonnes et de voyelles, ainsi que des sons uniques tels que les consonnes éjectives et les voyelles longues. L'écriture hittite utilise un système cunéiforme (également utilisé dans d'autres langues anciennes de la région, comme l'akkadien), ainsi qu'un alphabet de caractères hiéroglyphiques. 

Le hurrite.
Le hurrite était la langue parlée, du IIIe au Ier millénaire avant notre ère, par les Hurrites, un  peuple qui habitait dans le nord de la Syrie actuelle et dans le sud de l'Anatolie. Les langues sémitiques et indo-européennes de la région ont laissé leurs marque sur cette langue, ce qui a conduit à l'emprunt de mots et de structures grammaticales. Le vocabulaire connu est relativement limité. On sait toutefois que la grammaire du hurrite est agglutinante, et que les noms sont marqués par des cas.

La phonologie hurrite distingue entre des voyelles longues et courtes et une grande variété de consonnes. De nombreux sons  n'ont pas d'équivalent dans les langues modernes. Le système d'écriture hurrite est un système d'écriture cunéiforme. 

L'urartien.
L'urartien était la langue parlée, il y a plus de 3000 ans, dans l'ancien royaume d'Urartu, situé dans le Caucase, dans la région qui est maintenant l'Arménie et l'Azerbaïdjan. 
Grâce à l'étude comparative de langues voisines et aux inscriptions urartiennes qui ont été découvertes, les linguistes ont réussi à reconstituer une partie de la grammaire de l'urartien. 

C'était une langue agglutinante, ce qui signifie que les mots étaient formés en ajoutant des affixes à la racine. Par exemple, le suffixe -i était utilisé pour indiquer que le nom suivant était un objet direct, tandis que le suffixe -ni était utilisé pour indiquer que le nom était un complément d'objet indirect. Elle avait également un système de particules modales utilisées pour indiquer le mode, l'aspect et la négation des verbes. Par exemple, la particule -un servait à indiquer le futur, tandis que la particule -ar indiquait l'accompli. Les noms et les pronoms avaient des formes différentes selon le cas, qui indiquaient la fonction syntaxique du mot dans la phrase. 

On reconnaît aussi l'influence de langues caucasiennes et indo-européennes de la région. La phonologie reposait sur une grande variété de consonnes, notamment des consonnes pharyngales. L'écriture urartienne utilisait un système cunéiforme. 

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