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La Galatie
est un ancien pays de l'Asie Mineure, limité au Nord par la Bithynie
et la Paphlagonie,
au Sud par la Lycaonie,
à l'Est par le Pont
et la Cappadoce,
à l'Ouest par la Phrygie.
L'Halys et le Sangarius traversaient cette contrée, coupée par les monts
de l'Olympe, de l'Orminium et de Dindyme. Elle tirait son nom des Galates
ou Gaulois (Celtes),
dont une bande avait envahi l'Asie Mineure sous la conduite de Lutarius
ou de Leonorius. En 278 av. J.-C., la Galatie était aux mains des rois
de Bithynie et de Syrie. Un roi de Bithynie, Nicomède ler,
appela les Gaulois à son secours contre son frère Zibéas, qu'il battit,
et leur abandonna une partie du pays limité par le Sangarius, au Sud de
son royaume. Par les ravages qu'ils exerçaient dans les régions comprises
entre la Troade et la Carie,
ils obligèrent les peuples qui habitaient en deçà du Taurus à leur
payer tribut. Pour eux, ils s'établirent près de l'Halys; le pays prit
le nom de Galatie ou de Gallo-Grèce, et les nouveaux arrivants, mêlés
aux anciens habitants d'origine grecque, devinrent les Gallo-Grecs. La
Galatie fut divisée en trois régions correspondant aux trois peuples
gaulois qui l'avaient envahie :
1° le pays des Tolistoboïens,
entre le Sangarius et la Phrygie,
avec Pessinonte pour capitale;
2° celui des Tectosages, entre le Sangarius
et l'Halys, capitale Ancyre;
3° le pays des Troemes, situé entre l'Halys,
le Pont et la Cappadoce,
capitale Tavium.
Douze tétrarques élus, soit quatre par région,
les gouvernaient, réunis en grand conseil; leur pouvoir, toutefois, était
limité par celui d'une assemblée de 300 membres, siégeant annuellement
dans un bois sacré.
En temps de guerre, l'un des tétrarques
était choisi comme chef suprême. Les
nobles, dont l'opulence était devenue considérable, avaient toute l'autorité.
Toujours en quête d'aventures, les Galates
rencontrèrent de puissants adversaires; Antiochus
Soter, roi de Syrie, les battit en 227; en 241,
Attale Ier,
roi de Pergame,
leur infligea une défaite. Dès lors, ils se groupèrent dans la partie
septentrionale de la Grande-Phrygie.
Ils en sortaient pour soutenir les rivalités des princes d'Asie Mineure,
qui les prenaient à leur solde. 12 000 Galates combattirent avec Antiochus
le Grand à Magnésie. Rome
saisit cette occasion pour leur déclarer la guerre : le consul En. Manlius
Vulso envahit leur territoire (189-188), les refoula dans la Galatie et
leur imposa l'alliance d'Eumène, roi de Pergame. Réduits à l'impuissance,
ils prirent bientôt les moeurs, les usages des anciens habitants grecs
et phrygiens, et surtout leur amour du luxe. Le nombre des tétrarchies,
devenues héréditaires, diminua de plus en plus.
Le sénat romain donna enfin le titre de
roi à Dejotarus, qui remplissait seul ces
fonctions. Sous Auguste, la Galatie devint une
province romaine (25 ap. J.-C.). Sous Théodose,
elle fut divisée en deux régions : la Galatie Ire,
capitale Ancyre,
et la Galatie IIe, capitale Pessinonte,
toutes deux comprises dans le diocèse de Pont.
Le caractère de sa population gauloise se conserva longtemps intact; suivant
saint Jérôme, les Galates, 400 ans ap. J.- C., parlaient encore la langue
des Gaules.
La Galatie forma à l'époque ottomane
les sandjaks d'Angora (Ankara), de Kiankari
et de Juzghat, ainsi qu'une partie de celui de Kermian. (C.
Ganiayre). |
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