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Soulary

Joseph-Marie, dit Joséphin Soulary est un poète français, né le 23 février 1815, mort à Lyon le 28 mars 1891. Fils d'un négociant originaire de Gênes, entré en 1831 comme enfant de troupe au 48e de ligne où il resta jusqu'en 1836. Il y était encore quand il publia dans l'Indicateur de Bordeaux ses premiers vers, signés Soulary, grenadier. Admis ensuite comme employé à la préfecture de Lyon, il y fut chef de bureau de 1845 à 1867. Il la quitta en 1868 pour devenir bibliothécaire au Palais des Arts de Lyon. 

Ses vers, publiés d'abord pour quelques amis dans des éditions à petit nombre, furent dès 1840 connus des lettrés de sa ville natale. Des publications moins restreintes : A travers champs (Lyon, 1838, in-8, de 24 p.); les Cinq Cordes du luth (Lyon, in-8, de 3 feuilles); les Ephémères (Lyon, 1846), ne lui avaient encore valu qu'une célébrité locale, lorsqu'un nouveau recueil, Sonnets humoristiques (Lyon, 1858, in-18), ayant été l'objet de grands éloges de la part de Sainte-Beuve et de Jules Janin, il devint l'un des poètes les plus en vue, surtout dans le sonnet

Les autres recueils qu'il publia depuis : Ephémères (Lyon, 1857, 2e série); Figulines, suivies du Rêve de l'Escarpolette (Lyon, 1862, in-8); Sonnets, poèmes et poésies (Lyon, 1864); les Diables bleus (Paris, 1870, in-8); Pendant l'invasion, poèmes (Paris, 1874); Promenade autour d'un tiroir (Lyon, in-8), maintinrent sa réputation sans l'accroître cependant. Ces divers recueils ont été réunis en OEuvres poétiques de J. Soulary (Paris, 1876-1883, 3 vol. in-16). (E. Asse).
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Les deux cortèges

« Deux cortèges se sont rencontrés à l'église.
L'un est morne : - il conduit le cercueil d'un enfant; 
Une femme le suit, presque folle, étouffant, 
Dans sa poitrine en feu, le sanglot qui la brise.
L'autre, c'est un baptême : au bras qui le défend 
Un nourrisson gazouille une note indécise; 
Sa mère, lui tendant le doux sein qu'il épuise, 
L'embrasse tout entier d'un regard triomphant!
On baptise, on absout, et le temple se vide.
Les deux femmes alors, se croisant sous l'abside, 
Échangent un coup d'oeil aussitôt détourné;
Et - merveilleux retour qu'inspire la prière - 
La jeune mère pleure en regardant la bière,
La femme qui pleurait sourit au nouveau-né. »

(J. Soulary, Oeuvres poétiques).
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Dictionnaire biographique
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