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Pierre Leroux
est un philosophe et économiste né à Bercy (village non encore englobé
dans Paris), le 17 avril 1797, mort à Paris
le 11 avril 1871. Ouvrier typographe, ce fut un des premiers saint-simoniens.
Il fonda on 1824 le journal le Globe qui devint en 1831 l'organe
du parti. Il s'en sépara quand Enfantin y prévalut
et tenta de constituer un autre système socialiste;
il en développa le principe dans une série d'articles et brochures de
l'Encyclopédie nouvelle qu'il publia avec Regnaud (1841, 8 vol.);
De l'Egalité (1838); Réfutation de l'éclectisme
(1839); De l'Humanité (1840, 2 vol.).
Son système
était un mélange d'idées pythagoriciennes
et bouddhistes
sur la métempsycose
avec celles de son maître. Il cherchait à concilier la famille, la propriété,
la patrie, avec l'égalité absolue supprimant toute autorité. Il attachait
des vertus mystiques
au nombre trois, proposant de tout organiser par triades .
Il eut une grande influence sur George Sand avec
laquelle il créa, en 1841, la Revue indépendante. En 1846, il
obtint un brevet d'imprimeur et tenta d'appliquer ses idées en fondant
à Boussac une imprimerie organisée en association
égalitaire. Il y publia deux journaux, l'Eclaireur et la Revue
sociale, et de nombreuses brochures. En 1848, il proclama la république
à Boussac, y fut nommé maire.
Acclamé à Paris par les avancés, il
fut impliqué dans l'échauffourée du 15 mai, condamné à la prison,
relâché le troisième jour par Caussidière et élu député à l'Assemblée
constituante. Il y devint un des chefs de la gauche socialiste, bien que
peu orateur. Réélu à la Législative, il n'y eut aucune influence. Il
rédigeait en même temps des opuscules sur la durée normale de la journée
de travail, la ploutocratie, le malthusianisme,
l'organisation nationale du travail, etc., collaborait au journal la République.
Au 2 décembre, il fut proscrit, se réfugia à Londres, puis à Jersey
où il vécut dans une ferme avec ses neuf enfants, faisant des expériences
d'engrais et soutenu par les Pereire et Mme d'Agout. Il écrivit son poème
socialiste, la Grève de Samarez. Il se retira ensuite à Lausanne
et rentra en France en 1869. (A.-M. B.). |
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