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La gens Curiata

Gens Curiata. -  Famille plébéienne, originaire d'Albe la Longue, à laquelle appartiennent :
Les Curiaces, Curiatii. Nom de trois frères jumeaux, célèbres dans l'histoire légendaire des origines de Rome. Nés à Albe la Longue, ils furent désignés comme les champions de leur cité contre les trois Horaces, ce duel de trois contre trois devant fixer le sort de la guerre que le roi de Rome Tullus Hostilius avait déclarée à Albe (VIIe siècle av. J.-C.). Le combat s'engagea en présence des deux peuples; dès les premières passes deux Horaces tombent expirants et les trois Curiaces sont blessés. Seul un Horace reste sans blessure; comme il est trop faible contre ses trois ennemis réunis, il se met à fuir. Ce stratagème réussit, car les Curiaces en se mettant à sa poursuite se séparent à cause de leurs blessures qui ne leur permettent pas de courir d'un pas égal. Aussitôt Horace se retourne; il fond sur eux isolément et les tue tous les trois. Albe était vaincue; la ville fut détruite et sa population transférée à Rome. La légende ajoute que l'un des Curiaces, Attius Curatius, était fiancé à la soeur des Horaces. Comme cette jeune fille pleurait son fiancé, Horace qui la rencontra sur sa route en rentrant à Rome la perça de son épée (Gens Horatia). Malgré la célébrité du combat des Curiaces et des Horaces, il y avait des doutes, dit Tite-Live (I, 24), sur la nationalité des champions; quelques auteurs faisaient des Curiaces les représentants de Rome. C'est sur la voie Appienne, à six milles environ de Rome, que le combat avait été livré; on a cru en retrouver l'emplacement dans les ruines de la villa des Quintilii, et les restes des tombeaux des Horaces dans deux tumulus qui s'élèvent à droite de la route (V. Ernest Desjardins, Essai sur la topographie du Latium, pp. 108.414). Au seizième mille de la voie Appienne, à côté d'Albano, un grand tombeau situé à droite de la route porte à tort le nom de tombeau des Horaces et des Curiaces; c'est probablement celui d'Aruns, fils de Porsenna (ibid., p. 123).

C. Curiatius, tribun de la plèbe en 616 (138 av. J.-C.). Étant entré en conflit avec les consuls de l'année, D. Junius Brutus et P. Cornelius Scipio Nasica, il n'hésita pas à les faire mettre en prison en vertu de son jus prensionis.
Curiatius Maternus, orateur et poète du Ier siècle de notre ère, que Tacite a introduit parmi les interlocuteurs de son Dialogus de oratoribus; il prend la parole pour défendre contre Aper l'excellence de la poésie. On sait par cet ouvrage qu'il s'était donné d'abord à l'art oratoire; mais comme un orateur ne pouvait plus s'exprimer alors avec liberté, il renonça à l'éloquence pour la poésie. Il composa des tragédies et des praetextae, comme Médée à l'époque de Néron, Domitius, Caton, Thyeste, sous le règne de Vespasien. Il paraît que son théâtre, dont il ne nous reste pas un fragment, renfermait des allusions mordantes aux événements du jour. Ces hardiesses déplurent à Domitien qui le fit mettre à mort en 93 (Teuffel, Histoire de la littérature romaine, § 348). (G. L.-G.).
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Dictionnaire biographique
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