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Le
Honduras fut découvert en 1502 par Christophe
Colomb; de l'île de Guanaja, il passa à Punta Casinas
(cap Honduras), puis navigua vers l'Est. En 1522, G.-G. de Avila découvre
Puerto Cabellos; en 1525, Cristoval de Olidi crée la colonie de
Triunfo de La Cruz; en 1525 s'élève Trujillo. En quelques
années les trois quarts de la population furent massacrés
par les conquistadores, dont le rôle se terminera en 1539. La résistance
fut parfois vaillante et il fallut une trahison pour venir à bout
du cacique Lempira de Colquin (monts de Sensenti). Le Honduras forma la
province de Comayagua, de la capitainerie générale de Guatemala.
En 1778 sa population était évaluée à 90 000
habitants. La colonisation avait été très négligée.
En 1823, le Honduras entra dans la république fédérale
de l'Amérique centrale. Il resta fidèle aux fédéralistes
ou libéraux durant les luttes qui suivirent.
Lorsqu'en 1839 l'union
fut rompue, il s'efforça de la maintenir au moins avec les États
voisins où prévalaient les mêmes idées, Nicaragua
et Salvador.
En 1853-1854, ceux-ci s'étant constitués à part et
alliés au Guatemala,
centre des autonomistes, le président libéral Cabaños,
champion de la fédération, fit la guerre au Guatemala pour
l'imposer; il fut battu et expulsé (1855). Son successeur, l'énergique
et féroce Guardiola, un indien zambo, traita avec le Guatemala et
maintint l'ordre par la terreur jusqu'au jour où il fut tué
par ses soldats (11 janvier 1861). C'est lui qui eut à lutter contre
le flibustier américain Walker.
Le vice-président Vittoriano Castellamiros le remplaça et
mourut bientôt (1863).
Le président
suivant, José-Francesco Montes, s'allia à Barrios du Salvador
contre Carrera du Guatemala;
celui-ci le fit chasser par le général Cerna et lui substitua
le général José-Maria Medina, définitivement
élu en février 1864, lequel fit voter une nouvelle constitution.
Réélu en 1866 et 1870, Medina déclara la guerre au
Salvador,
fut complètement battu et renversé par les libéraux
(1872). C. Arias prit alors la présidence, qui passa en février
1874 à Ponciano Leiva, en mai 1877 à Soto. Ce fut la période
de détresse financière, conséquence des désastreux
emprunts négociés par Medina. En 1880, on révisa la
constitution; on transféra la capitale de Comayagua à Tegucigalpa.
Les présidents ont été Bogran (1883-1891), Ponciano
Leiva (1891-1893), Vasquez (1893), etc.
Au début
du XXe siècle, la vie politique,
placée sous le regard attentif de l'armée, resta dominée
par deux partis, le Parti libéral et le Parti national et par le
rôle de plus en plus important joué par les États-Unis,
dont une entreprise, l'United Fruit Company, propriétaire
des trois-quarts des plantations du Honduras à partir des années
1910, était devenue ainsi un acteur essentiel de la vie du Honduras.
Après les élections incertaines de 1924, le président
sortant, Rafael Lopez Guttierez, s'auto-proclame dictateur et provoque
une intervention des Marines. Bientôt, la crise économique
mondiale de 1929 viendra frapper durement le Honduras où s'est développé
depuis quelques années dans les plantation un solide mouvement syndical.
Des grèves sont déclenchées, mais la contestation
est réprimée par l'armée en 1932.
Entre 1933 et 1948,
le pays subit la dictature sanglante de Tiburcio Carias Andino, issu du
parti Parti national du Honduras (PNH). Le régime réprime
durement toute opposition (massacre du 6 juillet 1944 à San Pedro
Sula, en particulier). Des élections truquées portent
ensuite au sommet de l'État Juan Manuel Galvez, un autre membre
du PNH, qui mène la même politique répressive que son
prédécesseur. En 1954, son gouvernement tombe à
la suite d'une grève générale. Après un bref
retour à un système constitutionnel, pendant lequel la figure
dominante est Ramon Villeda Morales (1957-1963), le Honduras retombe sous
le joug d'une dictature militaire, avec à sa tête le colonel
Osvaldo Lopez Arellano qui quitte temporairement le pouvoir entre 1969
et 1972 à l'issue d'une brève et coûteuse guerre perdue
contre le Salvador,
puis revient à la tête de la junte jusqu'en 1975, date à
laquelle il est contrait de démissionner pour avoir été
accusé d'avoir reçu des pots-de-vin de la part d'une compagnie
américaine.
Le Colonel Juan Melgar
Castro succède à Lopez Arellano. Mais en 1978, un coup d'État
le renverse et le général Policarpo Paz Garcia, à
la tête des putschistes, prend les rênes du pouvoir. Au début
des années 1980, le Honduras devient pour les États-Unis
une base arrière utilisée dans leur lutte contre les Sandinistes
du Nicaragua
et contre la guérilla qui s'est développée à
la même époque au Salvador.
Parallèlement, en 1981, un régime civil est enfin rétabli
à la suite d'élections libres. Le chef du Parti libéral
du Honduras (PlH) est élu président. En 1986, ce sera Jose
Azcona del Hoyo, issu du même parti qui lui succédera. Mais
le retour des civils au pouvoir de signifie pas amélioration en
profondeur des libertés. L'armée conserve un pouvoir important.
Elle est agissante auprès des États-Unis dans leur aide aux
Contras (= opposants au régime sandiniste nicaraguayen),
et son chef, le général Alvarez, se trouve aussi, jusqu'à
sa mise à l'écart en 1984, derrière les agissements
des milices, appelées escadrons de la mort, qui éliminent
de nombreux opposants. Alvarez sera assassiné en 1989, à
Tegucigalpa.
Peu après,
il est mis fin à l'activité des Contras au Honduras.
Le président Rafael Callejas, élu en 1990, engage le pays
dans une politique d'austérité économique. En 1993,
Carlos Reina poursuit la démilitarisation du pays. Quelques officiers
accusés de violations des droits de l'homme au cours de la décennie
précédente commencent à passer en justice à
partir de 1995, au moment de l'élection du nouveau président,
Carlos Flores. L'armée passe enfin sous le complet contrôle
du pouvoir civil en 1999.
Les habitants du
Honduras, pour la plupart plongés dans la misère, n'en ont
pas pour autant fini avec les difficultés. Le Honduras est le deuxième
pays le plus pauvre en Amérique Centrale, et un des pays les plus
pauvres dans l'Hémisphère occidental, avec une répartition
extraordinairement inégalitaire du revenu et un chômage massif.
La forte criminalité décourage linvestissement et, pour ne
rien arranger, le pays a été dévasté en octobre
1998 par l'ouragan Mitch qui a tué 5600 personnes et causé
quelque 2 millions de dollars de dégâts. De plus, l'an 2000
a vu le retour des escadrons de la mort, commandés cette fois par
la police, et que l'on accuse du meurtre, au cours de l'année, d'un
millier d'enfants des rues. |
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